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militaires? S'il eft vrai, comme Raynal l'affure, la fédition contre les rois, a toujours fuivi » que la fédition contre l'Eglife; que le mépris de la ,, Religion à préparé celui des rois; pourquoi ,, excepterions-nous de cette regle les hommes at-tachés au parti des armes, engagés dans un état où la licence, le dépériffement des mœurs, le ,, mépris des loix civiles, l'ignorance des devoirs, l'oubli des principes religieux font plus marqués ,, que par-tout ailleurs, qui par fa nature engendre un caractere de dureté & de violence? Chez les Romains c'étoient les légions qui faifoient & , défaifoient les Céfars; on en voyoit trois ou ,, quatre à la fois dans les Gaules, en Italie, en Orient, en Espagne; leur regne précaire finiffoit ,, par des affaffinats, qui terminoient fans un plus ,, long délai celui de leurs fucceffeurs. Dès que le chriftianifme fut la Religion de l'empire, le trône fut affermi. Depuis Conftantin jufqu'à nos ,, jours, ces fcenes d'horreurs ne fe font pas re,, nouvellées, ou du moins ont été d'une rareté extrême. Voyez encore l'Orient d'aujourd'hui ; " Tandis que les princes Mahometans, dit Montef ,, quieu, donnent fans ceffe la mort & la reçoivent, la Religion chrétienne rend les princes moins timides & moins cruels..... Mais ce boulevart, fi précieux aux fouverains & aux peuples, menace ruine, la breche eft ouverte & prend de moment à autre des accroiffemens visibles, fes fondemens fe minent, à peine fes défenfeurs ofent-ils fe montrer encore pour retarder une deftruction entiere. Quand il fera par terre, rois de l'Europe, fongez à ma prophétie. (a) Je le répete, je ne ramene ici cette prédiction, que parce qu'elle eft propre à tourner

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(a) Autre prédiction fur le Brabant, prife mot pour mot de Boffuet, 1 Juillet 1789, p. 378. Moyen général de prédire, 1 Avril 1789, p. 550. - 15 Fév. 1791, P, 267.

l'efprit des lecteurs vers la fource des événemens, à l'occuper de la liaifon redoutable des caufes & des effets, des principes & des conféquences, à faire convenir que les fimples vérités du chriftianifme bien approfondies peuvent former tout naturellement des prophetes (a), Evanue- tandis que la philofophie s'évanouit dans fes runt in co- fpéculations, & ne fait ni apprécier le paffé, gitationi- ni jouir du préfent, ni preffentir l'avenir, rébus fuis, pandant l'obfcurité fur tous les tems, la fturatum eft peur dans tous les efprits, les tenebres dans infipiens tous les cœurs.

& obfcu

cor eorum.

Rom. I.

(a) pas infaillibles, comme les infpirés, ni également inftruits des détails & des circonftances d'un événement, prévu confufément & dans la généralité de fa nature & de fon réfultat.

NOUVELLES

NOUVELLES POLITIQUES.

RUSSIE.

ÉTERSBOURG (le 27 Juillet.) Les négo

ici l'ouverture de la part de la cour de Londres, & pour lefquelles il a enfuite déployé le caractere d'envoyé-extraordinaire, font fi avancées, qu'on parle du prochain départ de ce miniftre, pour en fendre compte au cabinet Britannique & en laiffer la conduite ulté rieure à M. Charles Whitworth, qui réfidoit déjà ici précédemment. Cependant, l'on dit que le feld-maréchal prince Potemkin partira pour l'armée; & les troupes augmentent en Livonie. Le régiment des grenadiers du corps, fort au moins de 3 mille hommes, qui avoit eu fes quartiers dans les environs de Pétersbourg, s'eft mis en marche le 13 pour s'y rendre fous les ordres du général Bergmann. Un autre voyage, dont il eft question, mais qui jufqu'à préfent ne s'eft pas effectué, eft celui de l'amiral prince de Naffau, qui doit faire un tour en pays étranger. L'officier, qui le remplaceroit dans le commandement de la flottille, n'eft pas encore nommé; mais celui des troupes en Finlande eft décidément dé féré au général comte de Suwarow.

Tome III.

La fortereffe d'Anapa nous mettant dans le cas de ne plus craindre pour le Cuban & la Crimée (a), on croit que toutes les forces que nous avions dans cette contrée, feront rappellées & fe concentreront en Moldavie.

TURQUIE.

CONSTANTINOPLE (le 10 Juillet). Quoi quoi le miniftere Ottoman ait affecté d'envifager, avec indifférence, la féparation du congrès de Sziftova, on n'a pas tardé à s'apper cevoir que cet incident caufoit beaucoup de fenfation à la cour. En effet, la fublime-Porte ne fut pas plutôt inftruite de cette nouvelle par une dépêche extraordinaire du grand.vifir, que le reis-effendi eut ordre d'inviter à une conférence particuliere le miniftre de S. M. catholique, avec lequel il s'eft entretenu pendant près des heures. Comme on avoit re jetté jufque-là les offres de la cour de Madrid, en proteftant que S. H. ne s'éloigneroit jamais des confeils des puiffances amies & alliées de la Porte, on doit fuppofer quelque changement effenciel furvenu dans le fyftême qu'on a fuivi jufqu'ici, ou qu'on a voulu par cette démarche exciter des fentimens de ja

(a) Anapa, ancienne ville peu confidérable du Cuban, & dont toutes les fortifications fe réduifent à une vieille groffe muraille, n'eft importante que par fa fituation fur la Mer-Noire & par les défilés très-difficiles à paffer qu'elle commande du côté du continent. Elle ne contient pas fix mille hommes (tout ce que les relations Ruffes ont dit à ce fujet, eft exagéré).

foufie & des foupçons parmi les alliés même. Du refte, comme en fortant de la conférence, le miniftre Efpagnol n'a point expédié de courier à fa cour, il paroît que le reis- effendi n'aura rien demandé de pofitif, & qu'il s'eft uniquement borné à fonder les intentions de cette même cour pour le cas où l'on jugeroit néceffaire d'employer fes bons offices pour obtenir la paix. Cependant les incendies ont abfolument ceffé; & t'il étoit au pouvoir du fultan de prémunir la capitale contre la difette & la cherté des vivres, il eft à croire qu'il pourroit fans rifque former le projet d'une nouvelle campagne, & la continuer avec vi gueur.

On n'a aucune nouvelle du capitan-bacha & de fa flotte. Les armateurs Ruffes font de nouveau dans 'Archipel, & la petite efcadre Turque n'a pu encore trouver l'occafion de fe mefurer avec eux.

On a reçu ici les rapports les plus alarmans de la Morée, concernant les ravages caufés par la pefte, qui a également éclaté à Smyrne & à Saloniq ue. Ce fléau continue toujours de fe répandre en cette capitale & dans les vil lages voifin s.

POLOGNE.

VARSOVIE (le Août). La pofition ou fe trouve notre république, eft bien loin d'être fatisfaifan te. Sans parler du mécontentement qui conti nue de fe manifefter contre la révo lution, I es troupes Ruffes qui s'approchent de plus en plus de nos frontieres, nous donnent C