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mérités. Dans fa briéveté, elle peut fuppléer, à bien des égards, des ouvrages plus étendus & plus raifonnés. Elle eft claire, méthodique, & une des plus orthodoxes qui aient paru dans ces derniers tems. Entre les fentimens controverfés parmi les catholiques, l'auteur embraffe pour l'ordinaire le plus folidement établi & le plus éloigné des extrêmes. On doit favoir gré à M. Baffompierre d'en avoir donné une édition dans ces provinces, belle & bien foignée, à fon ordinaire.

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Il ne faut pas confondre ce Compendium avec la Théologie, dont il eft le précis. Celleci eft en 7 vol. in-12. Nancy 1777. Elle mérite les mêmes éloges que le Compendium, & ne peut être qu'utilement répandue dans un tems où les moines apoftats & d'autres novateurs intriguent de toute part, pour introduire la plus déteftable des héréfies par le moyen des Inftitutiones de Lyon. Plus d'un diocese en eft menacé : malheur au clergé & au peuple dont le premier pafteur ne veille pas efficacement fur l'enfeignement théologique! (a)

(a) Obfervations décifives fur cette marotte de la fecte Janfénienne, 1 Sept. 1787, p. 14. Lettres intéreffantes fur le même fujet, 1 Juin 1790 p. 169. Ces deux ouvrages fe trouvent à Liege, chez Defoer & chez Tutot.

Seconde opinion de M. l'abbé Maury député de Picardie, fur la réunion de la ville d'Avignon à la France; prononcée dans l'affemblée - nationale, le mardi 24 Mai 1791. A Paris, 94 pages in-8vo.

N fe rappelle que le 4 Mai il fut décidé

Opar appel nominal, que le Comtat & Avig

non n'étoient point partie intégrante de l'empire François. Le lendemain, à la lecture du procès-verbal, on fit, avant que la falle eût plus de 150 membres, adopter des changemens & des modifications dans la rédaction du décret de la veille. C'eft ce qui occafionną un nouveau rapport fur la réunion du Comtat à la France. M. de Menou qui en fut chargé, opina pour cette réunion, toujours propofée fous de nouvelles formes, & toujours rejettée par une majorité qu'a entraîné l'éloquence vive, rapide & attérante de M. l'abbé Maury, qui trace en grand maître le portrait de plufieurs agens de la révolution Avignonoife. On y voit un fieur Tiffot qui a ofé développer fa théorie de rapacité dans une lettre, à laquelle, dit M. l'abbé Maury, les cafuiftes des galeres ne trouveroient pas une maxime à changer, fi elle étoit datée des chiourmes de Breft, ou de Rochefort. A fes côtés figure

cet exécrable Jourdan, furnommé le coupe» tête, monftre nourri de fang, couvert de n forfaits, que l'échafaud redemande à Paris,

» & que votre miniftre de la guerre, le mi» niftre d'un roi, que ce fcélérat vouloit égorger, le 6 Octobre 1789, laiffe à la tête d'une troupe de brigands qui poursuivent » la réunion d'Avignon à la France ». Ici fe trouve une dénonciation vigoureuse contre M. Duportail. Cette galerie de tableaux eft terminée par l'analyse des maximes de Mandrin, rompu vif à Valence en Dauphiné, le 26 Mai 1755, comparées avec celles qu'expofe M. de Menou, dans cette réplique à M. l'abbé Maury: L'affemblée-nationale eft mécontente de la cour de Rome. Le pape ne mérite pas que nous foyons fi juftes à fon égard. Il n'eft pas ici queftion des efcadres Angloifes. Vraiment je n'aurois pas confeillé à la nation de s'emparer d'Avignon, fi cette ville appartenoit à l'Angle

terre.

LA

A prédiction, mise en beaux vers, touchant l'église de Ste. Genevieve, inférée dans le Journal du 1 Août, a fixé l'attention de plufieurs de mes lecteurs, qui depuis 1777 qu'elle eft confignée dans ce Journal, & depuis 1784 qu'elle eft dans le Dictionnaire hiftorique, n'y ont fait aucune attention. L'événement les à ramené là-deffus, & provoqué leur admiration. Plufieurs m'ont écrit à ce fujet, & ont prétendu que cette efpece de prophétie m'appartenoit. J'affure derechef, uniquement pour l'amour de la vérité, que je n'y ai

‘aucune part. Il est vrai que

l'auteur étant mort,

je ne puis prouver ce défaveu; mais comme
l'attribution n'a rien qui puiffe me nuire, qu'au
contraire elle pourroit nourrir la vanité de l'é-
goïsme, je dois en être cru fur ma parole.
Du refte (je l'ai déjà obfervé), ces fortes de pré-
dictions ne font pas difficiles pour des perfonnes
qui joignent les connoiffances humaines à
celles de la Religion. Il eft certain, & l'Ecri-
ture-Sainte nous le dit expreffément, que par
ce moyen on parvient en quelque forte à con- Scit de
noître l'avenir comme le paffé, fans que pour præteri-
cela on foit plus faint, ni plus favant, ni plus tis, & de
grand aux yeux des hommes. Et fous ce point futuris
de vue, & précisément en vue de cela, & en
æftimat.
preuve que je ne fuis pas l'auteur des vers
prophétiques fur Ste. Genevieve (puifque je
défavoue cette prédiction, dans le moment que
j'en reconnois une autre), je transcrirai l'ho-
roscope de la France, peut-être hélas ! d'autres
royaumes encore, tel que je l'ai écrit & im-
primé il y a dix ans.

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Sap. 8.

Oh! fi la trifte manie des prédictions politi- Nov. ques me prenoit un jour, qu'il me feroit aifé 1781, p. d'annoncer des chofes plus certaines, mais auffi 341. "plus effrayantes pour les peuples & les rois!.... "Que les ennemis de l'autorité jouiffent encore » quelque tems de l'impunité de leur audace; que le code de l'anarchie foit plus connu & plus accueilli des nations; que le pouvoir légitime ait "acquis quelques degrés de haine de plus; que ,, les exemples fecondés par l'événement encoura

gent les efforts de l'infubordination; que le peut"ple accoutumé à voir dans fes maîtres les ima„ ges de la Divinité, les miniftres d'une juftice

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, incorruptible, les dépofitaires de la puiffance , éternelle, les protecteurs de l'humanité, les oints du Seigneur; s'avife de les regarder comme

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20

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دو

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fes agens, comme les adminiftrateurs éphémeres de fa puiffance propre, comme les lieutenans de fon autorité fouveraine; & vous verrez, maîtres des nations, vous à qui le ciel a confié le », dépôt facré de l'ordre & de la tranquillité publiques, vous verrez les fruits amers d'une tolérance devenue pour vous une prévarication ca, pitale, & pour vos peuples, la fource des calamités les plus défolantes. Peut-être flattés des démonftrations d'attachement & d'amour que vous recueillez dans vos provinces, regardez-vous comme des chimeres les effets de l'infolence philofophique. Vous êtes aimés, dites-vous, l'affection de vos fujets vous fert de garde & de rempart... ,, Ignorez-vous ce que c'eft que les mouvemens ,, populaires; avec quelle facilité on leur donne les directions les plus oppofées?.... L'hiftoire de Rome ne nous fournit-elle point une multitude d'exemples terribles de ces viciffitudes? ,, D'un jour au fuivant quelles révolutions, quelles ,, catastrophes !..... D'ailleurs vous jouiffez encore des fruits falubres de la fuperftition qui bénit les chaines. Quand votre empire n'aura plus d'autre appui que l'opinion*, & que la foibleffe de cet appui fera dévoilée aux yeux des nations; natique ,, croyez-vous que leur attachement, leur foumiffion feront encore les mêmes ?.... Mais vous avez des forces militaires, Supérieures à tous les ,, efforts d'une fédition quelconque. Vous eft-il donc ,, plus gracieux de regner par la force que par des principes vrais, modérés, confolans pour vous & pour vos peuples? Ce genre de reffource n'eft-il pas odieux à votre cœur, dès le moment , que vous en avez une plus douce & plus fure?.... ,, Des forces militaires. Par quel moyen s'affurer , que l'efprit de révolté ne gagnera jamais les forces

*

Expref

fions de Raynal dans fa fa

Hiftoire de la révol

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Amérique. 99.

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