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Couvent des Dominicains; il a été reçu à la porte par le général de cet ordre, & par les principaux officiers. Ayant prié quelque tems devant le faint Sacrement, il a été voir le corps de S. Dominique; & après s'être entretenu avec ces religieux qui, dans ces tems pénibles donnent à l'Eglife des marques d'un attachement particulier (a), il eft retourné au Quirinal.

NAPLES (le 13 Août). S. M. a visité ces jours derniers la manufacture de Porcelaine; elle a non feulement eu la fatisfaction de voir les progrès de cet établiffement, mais encore d'y admirer les morceaux rares & précieux d'antiquité, qui ont été trouvés dans les fouilles de la ville de Saticula, dépéndante des anciens Samnites. Elle y a vu encore plufieurs pieces étrusques d'une forme parfaite, & qui fervent de modeles aux ouvrages de la manufacture. Le roi en quittant cet endroit, a ordonné au chevalier Vénuti, de faire continuer les diverfes fouilles ouvertes d'où l'on a tiré tant de chofes d'une fi grande perfection.

Ce n'eft point feulement ici & à Macerata, qu'un nombre affez confidérable de brigands, retenus dans les prifons, ont trouvé le moyen

(a) En général, cet ordre fe défend bien de l'efprit de nouveauté qui en ravage tant d'autres. Parmi çes effaims de dogmatifans tudefques, fortis à l'envi du cloître pour fiéger dans des chaires de peftilence, je ne me fouviens pas d'avoir vu de Dominicain. On dit cependant que quelques maifons font menacées de ce fcandale, que déjà la Théologie de Lyon, cette marotte du janfénisme, y a pénétré, & qu'on ne tardera pas d'en voir les fruits, Dern. Journ., p. 26,

de s'en évader, & ont commis de nouveaux défordres; nous apprenons de Carignan, qu'un femblable accident est arrivé dans cette ville. Tous les prifonniers dont la plupart étoient condamnés aux galeres, fe font enfuis de la prifon. Le gouvernement, inftruit de cette évasion, fur le champ donné des ordres pour faire arrêter les fuyards, & empêcher qu'ils ne commettent des troubles dans les campagnes (a).

ESPAGNE.

MADRID (le 24 Août). L'ambaffadeur de l'empereur de Maroc eft parti d'ici au commencement de ce mois, après avoir pris congé de notre cour. Comme il y étoit affez généralement eftimé, fon maître avoit conçu de la défiance contre lui, & difoit qu'il ne l'attendoit plus à fa cour. L'ambaffadeur, pour diffiper fes foupçons, a réfolu de retourner à Maroc, & de s'expofer à être mal accueilli par fa majefté impériale. On croit cependant qu'il prendra de nouvelles informations à Cadix & à Ceuta avant de fe rendre auprès de fon maître. Ce qui a déplu au prince Maure, c'eft que la cour de Madrid fachant par expérience qu'elle ne peut pas compter fur fa fidélité à tenir fes engagemens, a demandé

(a) Toutes les fois qu'on a touché aux anciennes Foix, on n'a pas tardé de voir combien elles étoient réfléchies & afforties à l'expérience. Les prifons perpétuelles font une chimere. La mort feule retranche les fcélérats de la fociété. 15 Sept. 1786, p. IoI, & autres cités ibid. Dict. hift. art. CALENTIUS, ELIZABETH PETROWNA.

que les propofitions qu'il a faites pour une paix de dix ans, fuffent garanties par l'Angleterre & le Portugal. On croit qu'il va recommencer les hoftilités, & on affure que 12 mille hommes font déjà campés devant la ville de Ceuta, dont ils vont ouvrir le fiege. Les démêlés que l'Espagne a fans ceffe avec Maroc & Alger, lui coûtent des fommes immenfes, &. occupent fans gloire une partie de fes forces.

Les lettres d'Oran, du 7 de mois, font plus. fatisfaifantes, & font efpérer que la paix avec le nouveau dey d'Alger pourra bientôt fe conclure. Le 30 du mois dernier, deux officiers Maures fe préfenterent vis-à-vis le fort S. Michel, en déployant un pavillon parlementaire; on leur envoya un adjudant du camp avec un interprete, qui rapporterent une lettre du bey de Mascara & une autre de notre vice. conful à Alger, par lefquelles on apprit que le dey d'Alger étoit convenu avec notre vice-conful d'une fufpenfion d'hoftilités pen-, dant 15 jours. Cette courte treve donne quelqu'efpoir d'un arrangement définitif. Depuis cette époque, le feu des ennemis a entiérement) ceffé, ainfi que le nôtre, & l'on s'apperçoit qu'ils levent leurs camps, en dirigeant leur route fur Mafcara.

L'infant don Antoine eft de retour des bains. de Sacedon les effets qu'ils ont opérés, donnent tout espoir du rétablissement de la fanté de ce prince.

SUEDE.

STOCKHOLM (le 18 Août). Le retour du roi de fon voyage d'Aix-la-Chapelle a été le 14 de ce mois, l'objet de réjouiffances pu-)

bliques. Cependant fon féjour en cette réftdence ne fera pas long; & notre fouverain se difpofe à un nouveau voyage dont on ne fait point pofitivement la deftination.

S. M. confidérant les qualités diftinguées & les connoiffances militaires, par lefquelles le marquis de Bouillé, ci-devant général des armées du roi de France, s'eft rendu célebre, & fon dévouement pour le roi & la reine de France & toute leur famille, a admis ce feigneur à son service, en lui conférant le grade de lieutenant-général, à compter du jour où la reçu fon diplôme de lieutenant-général des armées de France. Son fils, le comte Louis-Jofeph. de Bouillé, ci-devant lieutenantcolonel dans la cavalerie françoife, a été nommé adjudant général du roi. Les appointemens de ces deux militaires ont été infcrits dans l'état de l'extraordinaire.

M. de Willebrandt, fecrétaire - d'état, qui s'étoit rendu en Finlande pour régler l'éco nomie militaire des régimens répartis en cette province, en eft revenu avec la confirmation des avis, que la cour de Pétersbourg a cru néceffaire de faire avancer un gros corps de troupes, une efcadre de vaiffeaux de guerre, & une partie de fa flottille, pour couvrir les travaux des nouvelles fortifications qu'elle fait élever fur la frontiere. En çonféquence, notre commandant-général en Finlande a reçu l'ordre de faire doubler les poftes fur les frontieres, & de les pourvoir d'artillerie & de munitions néceffaires. Un avis publié le 8 de ce mois par ordre du roi dans les Nouvelles Suédoifes de cette capitale, a notifié à tous les

officiers, placés à la fuite des régimens avec des appointemens extraordinaires, qu'ils aient à les joindre au plutôt, pour être employés au fervice de S. M.

DANEMARCK.

COPPENHAGUE (le 22 Août). Le vaiffeau, le Neptune, capitaine - commandeur Ramshart, a mis le 16 de ce mois à la rade : c'étoit un des trois, dont l'armement avoit été ordonné en dernier lieu; mais ni ce vaiffeau, qui eft de go canons, conftruit à neuf, & le plus beau qu'ait actuellement la marine danoise, ni les deux autres, qui ont également mis à la rade, ne recevront à bord les détachemens de foldats, qui étoient destinés à en augmenter les équipages. L'accord, qui vient de s'établir entre les cours de Londres & de Berlin & celle de Pétersbourg, éloignant la poffibilité du cas, dans lequel ils devroient fervir, M. le baron de Krüdner, miniftre de Ruffie, vient de témoigner à notre cour la fatisfaction de l'impératrice, fa fouveraine, au fujet de cet équipement & des difpofitions, que le gouvernement danois a fait paroître, conformément aux liens qui fubfiftent entre les deux puiffances : & il a ajouté, que notre cour pouvoit procéder au défarmement de fes forces lorfqu'elle le jugeroit à propos, vu la bonne intelligence qui venoit de fe confolider entre fa fouveraine & L. M. Britannique & Pruffienne.

ANGLETERRE.

LONDRES (le 30 Août). M. Lindsay, ataché à la légation Britannique en Ruffie,

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