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font mêlées. Le nom de l'auteur fuffit pour prévenir le lecteur, de la folidité des réflexions & de la piété mâle & fure qu'il a confignée dans fon ouvrage. Summa Religionis eft imitari quod colimus, c'eft le grand but qu'il s'eft propofé. Uniffant l'inftruction & les leçons de l'exemple, à l'effor de la piété, aux élans d'une dévotion tendre envers la plus pure des vierges, il fert à l'efprit & au cœur une nourriture également abondante & falubre. Ce livre eft d'ailleurs un excellent moyen de paffer chrétiennement les fêtes confacrées à Marie, d'en faifir l'efprit & de recueillir le fruit que l'Eglife s'eft propofé en inftituant ces faintes folemnités.

M. l'abbé Duquefne eft l'éditeur de l'Evangile médité, ouvrage précieux du P. Giraudeau & une des meilleures productions que nous ayons en ce genre (a). Les chrétiens inftruits & fufceptibles de fentimens dignes de leur Religion, ne lifent pas ce livre fans une impreffion qu'ils cherchent à répéter par une nouvelle lecture. On a dit que le judicieux éditeur avoit fait quelques retranchemens. dans le manufcrit du Jéfuite. Mais j'ai de la peine à croire qu'il y ait eu matiere à fouftraction dans un ouvrage fi folide. Et en tout cas, il faut s'en rapporter au discernement de M. Duquefne. J'ai vu cependant des gens regretter les morceaux fupprimés, fans que je

(a) 1 Nov. 1790, p. 323. On trouve également cet ouvrage à Bruxelles, chez Le Charlier.

puiffe favoir à quel point ces regrets font fon dés. (a)

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(a) Seroit-il poffible que dans la quatrieme & derniere édition on eût fupprimé quelques paffages contenus dans les précédentes, qui fuffent l'objet de ces regrets? Tout ayant été bien accueilli fans donner lieu à aucun genre de critique, il n'y avoit aucune raison qui pût autorifer une réforme de ce genre, & je fuis perfuadé que l'éditeur ne l'a pas faite. Je conviens cependant que j'ai vainement cherché dans cette édition, le paffage fuivant que je crois avoir lu dans une autre, & qui affurément devoit être confervé. C'eft une excellente réponse à ces pharifiens économistes qui voudroient voir l'Eglife & fon chef & tous fes pafteurs dans la pauvreté *. Pour moi, lorfque je vois le chef 15 Août des chrétiens, le fucceffeur de S. Pierre, affis 179, P. JÓS. fur le trône des Céfars, regner dans Rome; & de cette capitale du monde chrétien, faire entendre fa voix paftorale à tous les peuples de » l'univers; lorfque je réfléchis fur la maniere dont s'eft opéré ce prodigieux changement, je ne "puis m'empêcher de m'écrier Le doigt de Diese , eft ici. Lorfque je compare la fplendeur & la » magnificence du Vatican avec l'obfcurité & l'hor» reur des prisons mamertines; lorfque je me dis à moi-même Celui qui a gémi dans ces affreux » cachots, eft honoré dans cette fuperbe bafilique, & fon fucceffeur habite ce fomptueux palais; la même Religion qui conduifoit en fecret quelques fideles aux pieds du S. Apôtre humilié fous les fers, conduit publiquement tous les peuples du monde aux pieds du S. Pere fon fucceffeur rayonnant fous la tiare un tel fpectacle, je l'avoue, me ravit, me tranfporte, me pénetre de respect, de joie & de reconnoiffance. Je ne crains pas d'appliquer à cet événement les paroles de la

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29

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L'année apoftolique, ou méditations pour tous les jours de l'année; tirées des Ac tes & des Epitres des Apôtres, & de l'Apocalypfe de S. Jean. Par M. l'abbé Duquefne. A Paris, chez Moutard, & se trouve à Bruxelles, chez Le Charlier. 1791,

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ET ouvrage fert de fuite à l'Evangile médité, dont nous venons de parler, & fera compofé de 12 volumes, dont les deux premiers paroiffent. On y retrouve la même maniere, le même fond de réflexion, la même onction, la même éloquence douce, fimple, pénétrante (a); & tout ce qui peut réaliser le paffage que le judicieux auteur a pris pour épigraphe de fon livre. Lignum vite affe rens fructus duodecim, per menfes fingulos reddens fructum fuum, & folia ligni ad fanitatem gentium. Apoc. 22.

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Ste. Vierge dans fon Cantique Dieu a renversé les tyrans de leur trône, & il y a placé ceux qu'ils tenoient dans l'humiliation. Eglife fainte ,, triomphez; & que toute la gloire en foit à votre célefte époux, qui a opéré fur la terre de fi grands prodiges; que vos vrais enfans s'en réjouiffent & en triomphent avec vous!

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(a) On doit conclure de-là, ou que M. l'abbé Duquesne a admirablement pris la maniere du P. Giraudeau, ou qu'il a fondu le manufcrit de celui-ci dans fa maniere propre.

La morale univerfelle, tirée des Livres
Sacrés, rédigée pour la jeunesse avec
les citations.

Narraverunt mihi iniqui fabulationes fed non ut lex tua.
Omnia mandata tua veritas. Pfal. 118.

A Paris, chez Couret; à Liege, chez Le-
marié. 1791, vol. in-12 de 197 pag. Prix,
I liv. 5 fols.

A fource d'où eft tirée cette morale, en

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en eft la fanction; & l'épigraphe caractérise admirablement celle que la pauvre philofophie a voulu lui fubftituer.

P. 143, il eft dit : Le chrétien doit par humilité penfer que tous les hommes Ĵont en tout Jupérieurs à lui. Où l'auteur a-t-il vu cette étrange maxime? Ni par humilité, ni par aucun autre motif de vertu, le chrétien ne peut croire ce qui eft évidemment faux. Comment réciteroit-il ces paroles du pfaume 13 Omnes declinaverunt, fimul inutiles facti funt; non eft qui faciat bonum, non eft ufque ad unum ; & cent autres paffages de ce genre, divinement vrais, & autant infpirés du ciel, que conformes à l'état vifible des chofes. Le chrétien fait ce qu'il eft *, ce qu'il devroit être encore, &* du moins ce qu'il feroit ft Dieu n'étoit avec lui: & par-là au point il joint l'humilité à la reconnoiffance; mais du nibil les fcélérats & les impies font toujours cela, 'fcius fum. & il ne l'ignore pas.... L'auteur a mal interprété un paffage de S. Paul qui veut que

mihi con

I Cor. 4.

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les fideles fe préviennent & se respectent mutuellement, qu'ils fe regardent comme au-deffous de leurs freres. Superiores invicem arbitrantes. Il ne s'agit pas de tous les homni d'en tout.... Mais voilà une critique un peu longue pour un feul endroit d'un fi bon ouvrage.

mes,

J

AI reçu les 6 lettres des perfonnes dévotes qui abfolument ne veulent pas célébrer la fête du cœur de Jefus, fans célébrer en même tems la fête du cœur de Marie. Toute ma réponse eft que je ne m'y oppose pas, & que je fouhaite que cette dévotion leur amene toutes fortes de bénédictions & de graces. Si j'ai été d'un avis différent, ce n'a pas été certainement par malice, mais bien par ignorance, & un défaut d'intelligence tout-à-fait involontaire. Car 1. Je ne comprenois pas comment on pût célébrer une fête dont il n'eft pas dit le mot ni dans l'office, ni dans la Meffe du jour, ni dans le décret d'inftitution. Je favois bien, p. ex. qu'on célébroit le même jour la fête de S. Pierre & de S. Paul, parce que l'office eft commun à tous les deux. Mais je ne favois pas qu'on pût célébrer, p. ex. la fête de S. Auguftin le jour de S. Jérome ou de S. Hilaire, quoiqu'il ne foit fait aucune mention du S. évêque d'Hyppone dans la liturgie de ces jours-là.

2. Je ne comprenois pas que ces objets étant fi intimement inféparables au dire du P. Galifet & de mes fix correfpondans, le fouverain Pontife, après un mûr & férieux examen, avoit inftitué une fête pour l'un, fans dire un mot de l'autre.

3o. En fuppofant la légitimité du culte du cœur de Marie, je ne comprenois pas encore cette identité de fête. Je favois que l'Eglife célébroit la fête

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