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Seigneurs justiciers le roi, Jean-Anaclet, marquis de Bassompierre.

Le marquis de Bassompierre possédait un corps de ferme comprenant 122 jours 3 ommées de terre, 31 fauchées 8 ommées de prés; il avait aussi une forêt de 392 arpents.

Bouverot

2 vignes.

36 jours de terres, 3 fauchées 1/2 de prés,

Les bénédictins de Deuilly-les-Morizécourt (près de Lamarche) avaient les 2/5 des grosses dimes affermés 730 livres; l'abbaye de Chaumousey, les 4/15; le curé, le 1/3 et la totalité des menues dîmes et des novales.

Le cahier a 26 articles. Sauf le désir émis de voir les communautés religieuses dans l'obligation d'enseigner et de prêcher pour le bien général et leur avantage particulier, le cahier se borne à énumérer les abus dont le tiers-état est victime, à réclamer la suppression des droits féodaux et à indiquer les améliorations à introduire dans les finances, la justice et la gestion des biens communaux.

Rozerotte (67 feux, 258 habitants).

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Réunion le 13 mars 1789, sous la présidence de Vincent, vicaire résident; greffier: Jean-François Raclot; députés ; Remy Moinot et Jean-François Drouin. 31 signatures. Seigneurs Charles-Joseph Whenrion de Magnoncourt, écuyer. Jean-Pierre-Charles-Melchior Collenel, baron de Fontet. Grand chancelier de l'Eglise Saint-Pierre de Remiremont. Chacun exerçant, pour un tiers, le droit de haute, moyenne et basse justice.

Les sujets de Magnoncourt devaient par feu et par année 5 imaux d'avoine, mesure de Nancy, et 2 poules; ceux du baron de Fontet, 31 francs 6 gros barrois.

Des cens étaient dûs à la grande chancellerie de Remiremont, au comte de Curel, seigneur de Domèvre-sous-Montfort et au comte de Sommièvre, seigneur d'Offroicourt.

Biens communaux : 195 jours 7 ommées.

Bouverot : 25 jours de terres, 12 fauchées de prés, 1 jour de vigne, 1 ommée de chénevière.

Dîmes à l'onzième. La secrète de Remiremont avait les 2/3 des grosses et menues dîmes affermés 35 paires de resaux ; le curé avait l'autre tiers (1).

Sur les 9 articles du cahier, 5 font connaître l'état matériel de la communauté et les charges qui pèsent sur elle. Les 4 autres, très laconiques, mentionnent les doléances des habitants sur l'entretien des routes, sur l'insuffisance des lois pour réprimer les délits forestiers, sur la tyrannie exercée par les huissiers-priseurs et sur la banalité des moulins.

(A suivre)

E. MARTIN.

(1) Arch. dép., série G, 1330.

L'assassinat

de Marie-Françoise Pommier,

Femme de François (de Neufchâteau)

Le voyageur qui sort de Vicherey pour aller à Beuvezin, passe, à l'extrémité du village, devant une ancienne maison. bourgeoise, qui a conservé une certaine allure avec sa haute grille en fer forgé, ses larges baies arrondies, sa cour pavée. Une laiterie moderne, avec moteur à vapeur, occupe la maison qu'a habitée François (de Neufchâteau). Aucune plaque n'indique que ce fut la demeure d'un homme politique illustre.

Cette maison, à l'aspect si tranquille, fut le théâtre, dans la nuit du 18 thermidor an XII (6 août 1804), d'un drame affreux, l'assassinat de Marie-Françoise Pommier.

François (de Neufchâteau), alors âgé de 24 ans, avait épousé, au commencement de 1776, une jeune fille de 17 ans, Henriette Dubus, qu'il perdit au bout de trois mois de mariage. Le 24 décembre 1782, il avait épousé en secondes noces, à Mirecourt, Marie-Françoise Pommier, veuve d'Etienne-Mathias Claude, conseiller du roi, échevin de Mirecourt. Marie Pommier était la fille d'un riche négociant de Ville-sur-Illon, mais avait 42 ans, alors que François n'en avait que 32. Ce mariage peu assorti ne fut d'ailleurs pas heureux. L'année suivante, François (de Neufchâteau) se faisait nommer procureur du roi au conseil

supérieur du Cap, à Saint-Domingue. Il partit, laissant sa femme à Mirecourt, la laissant de même lorsqu'il revint à Paris.

Dans sa demeure de Vicherey, Marie Pommier, si l'on croit la tradition, vivait dans la retraite, partageant son temps entre les soins de l'horticulture (elle adorait les fleurs), et l'organisation de séances récréatives dans un grand salon de sa maison, qu'elle avait transformé en théâtre (elle aimait à s'entourer de jeunes filles).

Elle était âgée de soixante-quatre ans lorsqu'elle fut assassinée, son mari, qui avait dix ans de moins, était encore dans la force de l'âge. Il avait, à Paris, une maîtresse dont il eut un fils, Aimé-Marie-François Déard, qu'il reconnut et qui plus tard porta son nom.

On ne découvrit pas les véritables auteurs du crime, car Binn et Thiéry, condamnés et exécutés, ne le furent que comme complices Aussi, étant données ces circonstances, la malveillance put-elle se donner libre cours.

Le mobile fut apparemment le vol, car on supposait riche la victime. On parle, dans l'acte d'accusation, de bandes de brigands, de juifs allemands qui venaient de Châtenois et de Vézelise et qui terrorisaient le pays. L'imagination, la terreur des habitants ont dù enfler le fait, et ces bandes paraissent devoir être ramenées à quelques individus isolés, juifs peut-être, allemands peut-être aussi, mais qui, dans ces temps de troubles et de guerre, voyageaient pour leur commerce de chevaux et de grains, et demandaient gite et vivres à Salomon Binn, leur coreligionnaire. D'ailleurs, Vicherey était à cette époque la seule localité importante entre Châtenois et Vézelise.

Nous avons tenu à mettre sous les yeux des lecteurs les pièces du procès, c'est-à-dire l'acte de décès de Marie-Françoise Pommier et l'arrèt de la Cour de justice criminelle du département des Vosges, que nous avons trouvés dans les archives communales de Vicherey.

MAIRIE DE VICHEREY

ARRONDISSEMENT COMMUNAL DE NEUFCHATEAU

Acte de décès de Marie-Françoise Pommier

Du vingt thermidor, an douze de la République française, à deux heures après-midy.

Acte de décès de Mme Marie Françoise Pommier, décédée la nuit du dix-huit au dix-neuf du courant par suite d'assassinat commis sur sa personne, ainsi qu'il est constaté par le procès-verbal de M. le juge de paix du canton de Chàtenois en date du jour d'hier, laquelle àgée de soixante-quatre ans, née à Ville-sur-Illon, département des Vosges, demeurant à Vicherey, fille des défunts le sieur Jean-Baptiste Pommier, vivant marchand au dit Ville-sur-Illon, et de dame Françoise Marchand, son épouse.

Sur la déclaration à moi faite par M. Jean-Baptiste Pommier, juge au tribunal de Mirecourt, domicilié à Ville-surIllon, frère de la défunte, àgé de cinquante-deux ans, et le sieur Jean-Claude Pommier, aussi frère de la défunte, àgé de quarante-huit ans, administrateur forestier, lui aussi à Ville-sur-Illon, et ont signé après lecture faite.

Constaté par moi, Claude-Jean-Baptiste Marchal, maire de Vicherey, faisant les fonctions d'officier public de l'état civil soussigné.

Signé :

J.-B. POMMIER, J.-C. POMMIER, MARCHAL.

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