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Les émissions étaient arrêtées, mais les pièces émises n'en étaient pas moins en circulation; et notamment celles très nombreuses que les frères Monneron avaient fait frapper en 1792. Ce sont ces dernières qui subsistèrent le plus longtemps, et elles ne disparurent définitivement que lorsque la dépréciation des assignats fut devenue considérable.

Bien que les « monnerons » portassent des mentions indiquant qu'ils étaient valables dans les départements de Paris, de Rhône et Loire et du Gard, dans les villes de Paris, Bordeaux, Marseille, Lyon, Nantes et Strasbourg, et que dans l'émission de 1792, leur valeur d'échange fut étendue aux 83 départements français, leur cours, en réalité, ne fut jamais que facultatif, comme en témoignent les délibérations de plusieurs municipalités, parmi lesquelles la commune de Paris, et comme le prouve ce fait que sur la pétition qui est publiée ci-après, le conseil général de la commune d'Epinal déclara qu'il n'y avait pas lieu à délibérer (1).

Ce jourd'hui vingt-sept juillet mil sept cent quatre-vingt douze, est comparu le sieur Joseph Villiet fils, maître des papeteries de Dinozé, lequel remontre qu'à compte des marchandises qu'il a vendues à Paris, il a reçu en payemeut des pièces de confiance de cinq sous, remboursables en assignats de cinquante livres par les frères Monneron, négociants à Paris, accrédités par les administrations des départements de Paris, Rhône et Loire et Gard.

(1) Arch. comm. d'Epinal, Période Revolutionnaire, D. 16. séance du 3 août 1792

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Qu'il a été dans le cas de donner de ces pièces en payement à Dinozé et Epinal, et que leur circulation commençait à être fructueuse dans le public, lorsqu'un cri à son de caisse les a décriés.

Le comparant ne sait en vertu de quel ordre cet avertissement a été donné, mais il est en droit de se pourvoir pour faire rapporter la décision qui l'a autorisé.

En effet, dans les circonstances actuelles, il circule dans la ville et aux environs d'Epinal, une multitude de billets de confiance, qu'on reçoit concurremment dans le commerce; rejeter une sorte de ces billets serait les exclure tous, et jeter le désordre dans le commerce.

Les médailles de confiance des frères Monneron sont à l'instar des autres billets de confiance et ne peuvent pas plus être exclus du commerce que ces billets, ayant même par dessus ces billets une valeur intrinsèque et une autorité universelle que n'ont pas ces billets.

En conséquence, il demande que l'arrêté en vertu duquel le décri des médailles de confiance des frères Monneron a été annoncé dans la ville, soit rapporté, et qu'il soit permis au comparant de faire annoncer à cri public et par affiches la décision à intervenir, et a déposé une des médailles en question pour être examinée par le conseil municipal, et ́s'est soussigné.

Signé: J. VILLIET.

(Arch. comm. d'Epinal, Periode révolutionnaire. D 16 1° 63.)

A. PH.

La Fête d'Epinal en l'an VI.

La Fête du mois de septembre est une institution dont la popularité est aussi intense auprès des grands que des petits. Elle est devenue un besoin pour les Spinaliens; on en parle longtemps à l'avance, tous les ans, et les administrations, beaucoup d'industries chòment pendant queiques jours pour permettre à tous d'en jouir.

C'est l'occasion pour les parents et les amis de l'extérieur de venir à Epinal, et la fin de septembre devient ainsi une époque de réjouissances familiales.

Les lecteurs verront par le document qui suit que les habitudes se sont transmises avec une intégrité que la tradition est seule capable de maintenir, et qu'à l'époque révolutionnaire la municipalité d'Epinal s'est ingéniée à concilier les obligations de la loi et le plaisir de ses administrés.

Une coïncidence heureuse facilitait la solution. La fète patronale qui était la Saint-Maurice concordant avec le jour de l'an révolutionnaire, anniversaire de la fondation de la République.

Il n'est pas douteux que cette solennité n'ait des origines très reculées, comme l'affirment les édiles de l'an VI, mais je n'ai rencontré, dans les Archives de la commune, aucune délibération antérieure la concernant.

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Séance du 23 fruclidor an VI 9 septembre 1798.

L'administration municipale, considérant que, par un usage très antique, les citoyens de cette commune réunissent

leurs parents et leurs amis externes le dimanche qui suit le 22 septembre (vieux style), ce que l'on nomme la Fête.

Considérant que cet usage n'a rien que de louable, en ce qu'il procure aux familles un moyen de réunion et entretient parmi elles la douce fraternité.

Considérant que la loi relative aux fêtes décadaires exige que la réunion des citoyens, à une époque déterminée dans l'ancien calendrier, soit fixée à une époque la plus rapprochée dans le nouveau calendrier, et qu'il est du devoir de la loi à laquelle les bons citoyens aiment à se conformer.

Oui le commissaire,

L'administration municipale arrête :

Que pour la présente année et pour l'avenir, la réunion des citoyens connue sous la dénomiuation de Fête d'Epinal, aura lieu le premier jour vendémiaire correspondant au 22 septembre, et les deux jours suivants, pendant lesquels trois jours la police autorise les jeux et les danses publiques, en se conformant à la loi et aux règlements.

Tous rassemblements, jeux et danses publics autres jours que ceux ci-dessus énoncés sont défendus.

(Arch. comm. d'Epinal. Periode révolutionnaire. D 12 fo 63 v°).

A. PH.

La Société Populaire d'Epinal

3 avril 1791 - 30 prairial an II (18 juin 1795).

(Suite et fin)

Séance du 30 brumaire an III-20 novembre 1794 (matin)

Election des membres du bureau de la Société régénérée; Ont été élus Dieudonné Dubois, président; Liégerot et Bizot, secrétaires.

Il est arrêté qu'une députation de douze membres se rendra auprès du représentant du peuple Michaud, pour lui faire part de ces résultats.

JACQUEL, président d'âge ; LIÉGEROT, secrétaire de la séance (De la main de Liegerot).

Séance du 30 brumaire-20 novembre (soir)

Une députation est envoyée au-devant du représentant du peuple, mais elle rencontre celui-ci à l'entrée de la salle des séances accompagné de son secrétaire; au milieu des cris de vive la République, il prend place au fauteuil.

On fait lecture d'un arrêté de la Société populaire de Li

RÉVOLUTION DANS LES VOSGES. 14 avril 1912

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