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1210K. LENOX

TILBEN POUNDATIONS

AVERTISSEMENT

DE L'ÉDITEUR.

DANS ANS le Supplément à la Gazette de France du 1er. Janvier 1773, on lit, à l'article de l'Annonce des livres, page 21: « Nous » invitons auffi à faire celle (la Vie) » de l'Abbé Terrai, pour l'inftruc

tion des Contrôleurs-Généraux » & des Intendans de finance qui → viendront après lui». Cela nous a encouragé à publier ce manuscrit dont l'Auteur d'ailleurs eft mort. C'étoit M. Coquereau, jeune Avocat de la plus grande espérance, qui, enflammé d'un zele patriotique, trop outré, fans doute, n'a

pu

furvivre à la deftruction du Par lement & du Barreau, & s'eft brûl la cervelle. Il nous l'avoit commu niqué dans un petit voyage qu'i avoit fait ici incognito, pendan les vacances, & rien ne nous empêche aujourd'hui de le faire con noître.

LE

PRÉFACE.

E MINISTRE dont on dévoile ici l'ineptie, les turpitudes & les atrocités, ne manquera pas d'appeller ces Mémoires un libelle; mais un libelle n'eft autre chofe qu'un livre où, fans néceffité, fans miffion, fans caractere, fans utilité quelconque, on publie des calomnies fanglantes contre des particuliers qui ne font point foumis par état aux jugemens du public, où même l'on révele des faits injurieux qui auroient pu & dû refter enfevelis dans l'éternel oubli auquel étoient condamnés ceux qu'ils concernent. Un Avocat donc qui, fe renfermant dans la gravité de fon état, ne peut défendre l'innocence fans démafquer le fcélérat qui l'opprime, en quelque dignité qu'il foit conftitué; celui-ci prévariqueroit dans fon miniftere, fi, par des égards mal lacés, il affoibliffoit la caufe de fon nt. Un Historien, dont la fonction,

plus grande, plus effentielle, plus honorable, eft de plaider la caufe d'une Nation, & quelquefois de l'humanité entiere, contre des Miniftres puiffans des Potentats redoutables qui l'outragent, la ruinent, la dégradent, l'afferviffent, l'accablent fous les chaînes d'un defpotisme intolérable; bien loin d'être regardé comme un Libellifte eft loué pour le courage qu'il a de dire la vérité avec l'impartialité qu'exige fon miniftere, & c'eft l'augufte emploi que nous prenons ici. Qu'on ne nous dife pas que l'Hiftorien même n'a droit de préfenter que dans certains tems & avec des ménagemens; la vérité n'en admet point: elle eft de tous les tems, lorfqu'il fe trouve des hommes affez libres pour la publier. Si l'Hiftoire être utile, c'eft fur-tout lorfqu'elle présente d'avance son jugement à ceux qui la doivent redouter, lorfqu'elle imprime fur eux ce caractere d'ignominie & d'exécration fous lequel ils pafferont à la postérité, mais qui ne pourra plus rien fur une cendre froide & inanimée.

peut

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