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de la moelle du cerveau, élaborés par le feu, qui y est dans une dilatation continuelle, le gluten est la substance la plus subtile de la

nature.

On ne remarque pas la même chose dans les fibres charnues du muscle: si l'on fait une ligature à une artère qui se distribue à un muscle, celui-ci sera en partie paralysé, parce que le sang qui entretient sa souplesse, et facilite son action, ne pourra plus y circuler. Cette paralysie privera entièrement le muscle de ressort; car une chaîne, dont la moitié des chaînons n'est plus flexible et souple, cesse d'être contractée. Elle ne peut plus être resserrée : il est donc constant que le sang et le gluten animal, ou le suc cérébral, sont nécessaires au ressort des muscles : l'action des fibres musculaires est donc un mouvement mixte. Les fibres nerveuses tendent, abaissent le muscle, et les fibres charnues, en produisant l'éréthisme, le relèvent.

L'action des muscles ne contribue pas seulement aux mouvemens de la machine animale; elle sert à la progression des fluides, au mouvement des solides, elle est nécessaire à la santé pour faciliter les sécrétions. L'excès du mouvement fatigue le muscle; l'inaction l'engorge, il devient noir, il se roidit, il est

moins souple; il est moins contractible avec l'âge, et son action s'évanouit.

Des ignorans, confondant l'irritabilité avec la sensibilité, ont pensé que la nutrition et le sang suffisaient pour mettre en mouvement la machine animale; l'expérience physique démontre suffisamment le contraire.

ne,

L'épiderme, le tissu cellulaire, les aponévroses, les ligamens, le périoste, le péricráles os, la moelle, l'iris, la cornée, les membranes des viscères, les articulations, la duremère, les artères, les veines, le poumon, ne sont pas irritables, et n'éprouvent aucune contraction. Cependant, lorsqu'il y a quelque dérangement; nous l'éprouvons l'irritabilité est donc bien différente de la sensibilité. L'irritabilité n'est qu'une contraction; le cœur même en est susceptible quelquefois après la mort, à raison du gluten animal qui y est contenu; mais le cœur ne sent pas : aucune de nos parties organiques n'a de sentiment; c'est l'âme, c'est nous qui éprouvons une sensibilité au moindre dérangement de l'une de nos parties organiques, parce que l'Auteur suprê

me de tout a mis en nous le désir de la conservation. L'âme veut, et cette seule volonté met en mouvement les nerfs qui font agir en même temps les muscles. Nous ne comprenons

pas ce mécanisme, et cependant le fait est réel. Dans notre organisation rien ne peut mettre en mouvement la machine animale ni la diriger; nous sommes donc forcés d'attribuer ce phénomène à quelque chose qui n'est pas corps. Il en est de même de la pensée, de la raison; un corps organique; le feu, l'air, l'eau et la terre, qui le constituent, ne peuvent penser, encore moins raisonner. Cependant nous pensons, et nous raisonnons : il y a donc quelque chose en nous qui n'est pas matière, qui pense, raisonne et dirige les corps. L'air peut faire respirer un animal lorsque son diaphragme a l'élasticité suffisante pour la repousser; mais c'est tout. Cette respiration qui fait circuler le sang, ne peut diriger le corps, ni même lui fournir la nutrition nécessaire à la sanguification. Nos observations, fondées sur l'expérience, poussent le matérialiste dans ses derniers retranchemens; les suivantes achèveront, peut-être, de le

convaincre.

LVI. ENTRETIEN.

De la Respiration.

La respiration, si nécessaire à la vie, est composée de deux mouvemens contraires; de celui d'inspiration, pendant lequel la poitrine, dilatée, reçoit l'air; et de celui d'expiration, par lequel la poitrine, resserrée, chasse l'air au dehors, pour en recevoir un plus pur, un plus subtil. L'inspiration commence la vie; l'expiration la termine.

pou

Les organes de la respiration sont les mons; l'air y arrive par la trachée-artère, canal cartilagineux que nous avons au fond de la bouche, et qui se termine dans la poitrine par une substance membraneuse, partagée en deux branches qu'on nomme bronches. Chacune s'anastomose dans les petites vessies de chaque poumon, où elle se divise en un nombre infini de ramifications cartilagineuses, qui deviennent vésiculaires aux extrémités.

L'air, qui est pesant, élastique, suscep

tible de raréfaction, pénètre dans les bronches avec la plus grande facilité : il les distend, il allonge leurs ramifications, il s'introduit dans les vésicules du poumon, et il porte ainsi son action sur toutes ses parties.

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Les artères et les vaines bronchiales sont les canaux par lesquels le sang circule dans les poumons; mais l'artère pulmonaire, qui se partage en deux troncs, dont chacun se porte à chaque poumon, se subdivise dans sa substance en une infinité de rameaux très-déliés, qui s'entrelacent avec les racines des veines, et exhalent dans l'intérieur des bronches.

L'air entre dans le corps de l'homme par le nez; il pénètre dans la trachée-artère, et de là dans les poumons. Mais l'action du poumon est passive, et l'air n'a autre chose que Ja gravité et l'élasticité. Ces deux substances suffisent si peu, pour donner le mouvement d'oscillation à la machine organique, que l'air entre encore dans la trachée-artère après la mort, et cependant la respiration n'a pas lieu. La respiration n'est absolument qu'un mouvement d'oscillation produit par la pesanteur et l'élasticité de l'air, ainsi que par l'élasticité du diaphragme; mais, lorsque le feu y est combiné, l'élasticité ne peut y avoir lieu. Le

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