Page images
PDF
EPUB

tréfaction s'empare bientôt de son corps: c'est donc une grande absurdité de croire que le sang est la cause du mouvement dans l'animal, et le comble de la démence de lui attribuer la pensée.

Qu'on examine ce qui se passe dans l'évanouissement: l'âme est tellement affectée qu'elle paraît anéantie; elle n'a plus de volonté, elle n'ordonne plus; nous ne voyons plus; nous ne sentons même pas; nous jugeons encore bien moins. Tout mouvement cesse, et cependant la circulation du sang n'est pas interrompue; elle est, au contraire, souvent très-vive, parce que la respiration continue, et que l'inspiration est plus lente. Le sang ni la respiration ne sont donc pas la cause du mouvement : ils le facilitent seulement. Le sang par sa circulation entretient et échauffe la machine que l'âme fait mouvoir, et cette souveraine se sert des yeux, des oreilles, des mains, pour voir, entendre et toucher, ainsi qu'elle emploie l'odorat et le goût à d'autres fonctions, pour juger des différences, etc. Les organes du corps ne sont rien sans elle; ils lui sont absolument subordonnés. Elle veut; elle ordonne; elle reproduit; elle engendre: la machine, les organes obéissent: sans elle tout est inerte.

La respiration est beaucoup plus étendue

dans les oiseaux; ils ont dans le ventre des organes spongieux vésiculaires, qui communiquent avec leurs poumons. Ceux-ci communiquent aux os des ailes, qui sont creux et sans moelle, par un canal, placé au haut de la poitrine, et qui s'ouvre dans la partie supérieure de l'os humérus.

Ainsi l'air passe dans les os des ailes des oiseaux, il les rend très-légers, et favorise considérablement leur vol.

Les poissons ont des ouïes ou branchies au lieu de poumons. L'eau entre par l'ouverture de leur bouche; elle passe à travers les franges des branchies; elle presse et agite le sang dont elles sont remplies, et elle ressort par des ouvertures situées aux deux parties latérales et postérieures de la tête, sur lesquelles se trouvent deux soupapes osseuses. (1)

poumons; mais deux

(1) Les insectes n'ont point de canaux ou tranchées placées sur le dos en tiennent lieu. Ils aboutissent de chaque côté à d'autres canaux plus petits qui se terminent, par une petite fente, à la partie latérale de chaque anneau.

LIX. ENTRETIEN.

Des fonctions naturelles.

Si nous voulons connaître comment se forme le sang, nous serons forcés d'examiner les fonctions naturelles. Tout se prête un mutuel secours dans le corps de l'animal. Son principal laboratoire est l'estomac.

L'estomac ou ventricule est un sac membraneux, allongé, continu à l'œsophage, qui s'y insère supérieurement à gauche; son orifice inférieur, que l'on nomme pylore, est placé dans la région épigastrique, et en partie sous les fausses côtes gauches: il s'infère dans le duodenum.

L'estomac est composé de plusieurs membranes: celle extérieure, produite par

:

le péri

toine, est lisse au dehors, et cellulaire par sa surface interne la seconde est musculeuse, et composée de plusieurs plans de fibres charnues, et la troisième membrane est blanchâtre, ferme, tapissée d'un grand nombre de vaissaux : c'est au-dessus de cette membrane, que

se perdent les extrémités des nerfs, qui rendent l'estomac si irritable on la nomme par ce motif membrane nerveuse.

La membrane la plus intérieure est molle, poreuse, couverte de différentes houpes, qui sont les extrémités des vaisseaux destinés à exhaler les liqueurs dans l'estomac, et à résorber celles qui y sont renfermées. Cette membrane veloutée forme différentes rides, dont une, vers l'orifice inférieur, constitue la valvule du pylore, et sert à retarder le passage des matières, qui pourraient s'échapper trop promptement de l'estomac : elle met également un obstacle à leur retour.

Les principaux vaissaux, qui débouchent dans l'estomac, sont :

L'artère coronaire stomachique: elle vient de la coeliaque, et se partage vers le foie, et la rate.

L'artère hépatique : elle arrose le foie, et distribue plusieurs rameaux au côté droit de l'estomac.

L'artère splénique arrose la rate, et fournit à gauche de l'estomac les vaisseaux courts.

Les veines suivent presque le même cours, et se terminent les unes au tronc de la veineporte, et le plus grand nombre à la mésentérique supérieure.

L'estomac contient encore des vaisseaux lymphatiques, et l'on y a remarqué quelques vaisseaux lactés, qui se rendent de l'estomac à la veine-splénique.

La huitième paire, après avoir parcouru l'œsophage, se termine dans l'estomac : elle lui fournit des nerfs qui font des plexus sur ses faces, et qui lui occasionnent une grande irritation, principalement à l'orifice supérieur. On doit juger de cette observation, que les alimens ne doivent pas séjourner beaucoup dans l'œsophage, et qu'ils passent très-promptement dans le ventricule, lorsque des causes étrangères, telles que l'inflammation ou la bile ne remplissent, ou ne contractent pas le pylore. Il est facilement irrité par les substances âcres qui excitent sa contraction; elles contribuent à le délivrer des humeurs trop abondantes.

Les liqueurs, filtrées dans l'estomac, sont de deux espèces : l'une fluide, claire et âcre dans les animaux qui ont souffert la faim; l'autre plus épaisse, muqueuse. Celle-ci est fournie par les glandes; l'autre vient des vaisseaux exhalans.

Le mouvement du diaphragme et des muscles du bas-ventre, la présence des sucs glutineux occasionnent à ce ventricule une contraction nécessaire pour la digestion, et pour évacuer

« PreviousContinue »