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très-fortes convulsions. L'eau, plus dense que l'air, étant entrée dans la poitrine, ne peut en être chassée le faible rebondissement du par diaphragme; elle reste dans la cavité de la poitrine; elle la gonfle; elle obstrue les passages des vaisseaux : le sang ne peut plus y circuler; le mouvement d'oscillation cesse ; l'animal est suffoqué. Quelle mort cruelle! que de souffrances avant d'expirer ! l'âme s'unit tellement au corps qu'elle n'en voit jamais la dissolution qu'avec peine.

LVII. ENTRETIEN.

DES FONCTIONS DE L'ANIMAL.

De la cause des mouvemens du cœur.

Nousentendons par fonction l'exercice d'une action, qui a lieu suivant la structure et la disposition particulière des parties de l'animal.

On distingue trois sortes de fonctions : les fonctions vitales, les fonctions naturelles et les fonctions animales.

Les premières sont celles absolument nécessaires à la vie : la respiration, l'action du cerveau, celle du cœur, et la circulation du sang. Les fonctions naturelles sont: la nutrition, la digestion ou chylification; l'hématose ou sanguification, la sécrétion, l'accroissement, la génération, l'accouchement, toutes nécessaires à la conservation et à la propagation de l'espèce.

Les fonctions animales sont celles qui dépendent de l'action de l'âme seulement.

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Nous avons dépeint la structure du cœur et ses mouvemens; nous avons dit que plusieurs auteurs célèbres attribuaient aux nerfs la cause des mouvemens du cœur; on doit juger maintenant qu'ils n'y contribuent qu'en ce qu'ils sont seulement les canaux du gluten qui rend le cœur irritable ainsi la structure du coeur et le feu libre contenu dans le gluten sont les causes du mouvement du cœur ; c'est lui qui se meut le premier dans le foetus; il se meut encore le dernier. On a vu le cœur, vide de sang, lavé dans l'eau, coupé en deux, se mouvoir encore après la mort. Cette expérience confirme notre opinion. On a remarqué dans l'entretien précédent, que l'action du cœur facilite la respiration, et cette assertion est encore basée sur l'expérience: en effet, dans le systole, la pointe

du cœur frappe la partie gauche de la poitrine, elle la contracte, et cette contraction aide la respiration.

Le cerveau a le même mouvement que le cœur, il s'élève et se gonfle pendant la respiration par le séjour du sang des veines, qui reflue vers lui, et il s'abaisse dans l'expiration. L'irritabilité produit également cet effet.

LVIII. ENTRETIEN.

De la Circulation du sang.

La circulation du sang est ce mouvement par lequel il est déterminé du cœur vers les extrémités du corps par le moyen des artères, et rapporté de ces extrémités vers le cœur par le moyen des veines.

Le célèbre M. Haller dit que le cœur reçoit le sang par les deux artères coronaires, qui prennent leur origine de l'aorte, grosse artère, qui sort du côté gauche du cœur. Les artères coronaires ont ordinairement leur ouverture au-dessus des valvules; elles environnent la partie supérieure du cœur; elles se ramifient

à la surface et dans sa substance. L'oreillette droite reçoit le sang par la veine coronaire, et des veines plus petites débouchent dans les ventricules du cœur.

Les artères carotides, peu éloignées du cœur, ainsi que les artères vertébrales, portent avec force le sang au cerveau. Le sang revient au cœur par les veines-caves, en se déterminant vers l'oreillette droite; celle-ci, irritée par la présence du sang veineux, se contracte, et pressure le sang vers le ventricule droit, qui, étant relâché, n'offre aucune résistance à son introduction,

Le ventricule droit, irrité à son tour par le sang, entre en contraction, et le sang des vaisseaux reflue avec vîtesse dans le milieu de sa cavité. Les valvules se relâchent; l'air y pousse le sang, et elles s'élèvent vers l'axe du ventricule. Cependant, attachées aux colonnes charnues, elles résistent à l'effort, soit par leur structure, soit par la pression du sang veineux, contenu dans l'oreillette, qui contrebalance ce mouvement: alors le ventricule exprime le sang dans l'artère pulmonaire, dont l'orifice est ouvert par l'élévation de l'une des valvules triglochines. Le sang, en y coulant, presse contre ses parois les valvules sygmoïdes, qui bouchent l'orifice de l'artère,

avec d'autant plus de facilité que le cœur, plein de sang, soutient une partie de l'effort de ces valvules: alors l'air force le sang à couler dans l'artère pulmonaire, et à pénétrer les pores de sa substance charnue, formant les racines des veines pulmonaires, qui le conduisent à l'oreillette gauche. Cette oreillette se contracte, et elle pressure le sang dans le ventricule gauche, parce que ses valvules libres ne font aucune résistance. Ce ventricule se contracte à son tour; les valvules se relâchent, l'air les élève, et et pousse le sang dans le milieu de la cavité : l'ouverture du ventricule du

côté de l'oreillette se bouche; le sang n'a plus d'issue que vers la cavité de l'aorte, ouverte par l'élévation de l'une des valvules mitrales, et il y coule.

Les valvules sygmoïdes, placées à l'orifice de l'aorte, empêchent le sang de refluer dans le ventricule; la contraction de l'artère l'oblige à pénétrer plus avant dans les ramifications artérielles ; et de là à retourner par les veines caves à l'oreillette droite : c'est ainsi que s'opère la circulation du sang. Sa vîtesse est si grande que l'on compte dans le cœur, ainsi que dans les artères, soixante-dix pulsations par minute, lorsque l'homme est en santé. Le sang fait, suivant les observations de M. Har

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