Page images
PDF
EPUB

dent: Nous savons qu'il est notre fils, et qu'il est né aveugle, mais nous ignorons comment il voit maintenant, et qui l'a guéri. Il est assez ágé; interrogez-le.

Les docteurs l'interrogent de nouveau, et lui disent: «Donnes gloire à Dieu. Nous sa>>vons que celui par qui tu dis avoir été guéri, >>> est un méchant homme. » Si c'est un méchant, réplique-t-il, je n'en sais rien. Je sais que j'étais aveugle, et que je vois. « Quet'a-t-il fait, lui demandent-ils encore? Comment >> t'a-t-il ouvert les yeux? » Je vous l'ai déjà dit, répond cet homme; pourquoi voulez-vous l'entendre de nouveau? Avez-vous aussi envie d'étre de ses disciples.*

[ocr errors]

les. >>

Cette réplique irrite les docteurs : ils le chargent d'injures. « Nous ne savons, disent. ils, de la part de qui vient celui dont tu parC'est quelque chose de surprenant que vous ignoriez de quel part il vient, ose répliquer cet homme, et pourtant il m'a ouvert les yeux.....

L'histoire de Jésus-Christ, l'évangile, est aussi authentique que l'ancien Testament. Les docteurs de la loi ont vérifié tous ces faits par des enquêtes très-rigoureuses. Les témoins les ont soutenues devant eux sans être contredits. Cette histoire est plus que suffisamment ac

compagnée de toutes les circonstances néces-saires pour être crue. Mais que dis-je? Ils ont scellé de leur sang leurs dépositions.

On verra bientôt que les actions de JésusChrist et de ses disciples sont parfaitement conformes aux circonstances personnelles et locales du temps et du pays dont il est parlé. L'évangile et les actes des apôtres se rapportent bien à l'histoire civile de ces temps; un grand nombre de faits y sont particularisés, et les détails sont en rapport avec les lois, le Gouvernement, la religion, les mœurs, les usages des Juifs et des autres peuples; et cependant ces livres sont écrits par divers auteurs, qui ne se contredisent nulle part.

Saint Mathieu, qui a écrit son évangile en hébreu, et particulièrement pour les Juifs convertis, s'est attaché plus que les autres évangélistes, à rapporter, à appliquer à JésusChrist les prophéties de l'Ancien Testament.

Saint Jean, qui a écrit dans un temps où il s'était élevé des hérésies sur la divinité de Jésus-Christ et sur la réalité de sa chair, insiste particulièrement et plus que tous, sur les déclarations que son maître avait faites de sa divinité.

Les autres évangélistes rapportent les prophéties de Notre-Seigneur sur la destruction

de Jérusalem, parce qu'il était utile de les rapporter avant l'événement pour établir et confirmer la foi.

Saint Jean, qui a écrit après la prise de cette ville, n'en parle point, parce que son récit n'aurait plus eu le même effet. Dans les actes des Apôtres, dans les épîtres de saint Paul,il est beaucoup parlé de Jérusalem et de son Temple comme des monumens existants alors, et saint Luc le dit expressément: ces livres ont donc été écrits, ainsi que les évangiles de saint Mathieu et de saint Marc, antérieurement à celui de saint Luc, avant la ruine de Jérusalem.

Saint Jacques a subi le martyre en l'an 61 de notre ère; saint Pierre et saint Paul l'ont souffert en l'an 66, saint Marc est mort de même en l'an 68; le Pape saint Clément, disciple des Apôtres, cite, dans sa première lettre, l'exercice de la religion judaïque dans le Temple de Jérusalem comme d'une chose existante, et cette ville n'a été détruite qu'en l'an 70 : il est donc incontestable que les livres du Nouveau Testament ont été écrits et publiés par les auteurs à qui nous les attribuons. Ceux qui voudraient contester cette authenticité pourraient-ils fixer l'époque où ces écrits ont été admis dans le christianisme? Ses ennemis, si attentifs à le combattre,

n

'auraient

pas manqué d'employer un moyen aussi favorable à leur cause. Celse, un de ses plus grands ennemis, ne dit nulle part que les évangiles sont supposés, et Julien attribue formellement les livres du Nouveau Testament à leurs auteurs: il combat la divinité de Jésus-Christ, en alléguant que ni Paul, ni Mathieu, ni Luc, ni Marc n'en ont pas parlé, et que saint Jean est le premier qui ait osé l'attester.

Si l'on voulait nier l'authenticité des évangiles, il faudrait aussi contester celle de tous les autres livres du Nouveau Testament, puisqu'ils sont intimement liés avec l'évangile. Alors ces écrits seraient donc d'un personnage supposé; mais à qui persuaderait-on qu'on a fait illusion à tant de peuples de divers pays, au point de leur persuader qu'ils ont reçu des lettres de saint Paul, de saint Pierre, si réellement ils n'en ont point vues? Comment auraient-ils pu se tromper, puisque souvent ces écrits étaient des réponses à des questions sur la morale et sur la discipline, et qu'elles étaient transmises par des disciples? Ils ont été répan. dus universellement et avec profusion. Beaucoup de disciples, selon Eusèbe, allaient annoncer Jésus-Christ aux peuples qui n'en avaient pas encore entendu parler, et ces disciples s'empressaient de leur confier les livres

du Nouveau Testament. Ils étaient lus, dit saint Justin, dans le milieu du second siècle, . publiquement tous les Dimanches dans chaque église. « Nous ne cachons pas nos livres, disait Tertullien, à la fin du même siècle, et beaucoup de circonstances les font tomber dans les mains de ceux qui sont étrangers à la religion.»

La plupart avaient été écrits dans la langue grecque, que toutes les personnes instruites connaissaient, et bientôt ils furent traduits dans toutes les langues. Les contemporains des auteurs de ces écrits les citent; les écrivains qui leur ont succédé, les leur attribuent. Tant d'ouvrages anciens, sur lesquels on n'a aucun doute, présentent-ils une telle chaîne d'attestations, une démonstration aussi irrésistible? Saint Clément, saint Barnabé, saint Ignace, évêque d'Antioche, qui n'a été martyrisé qu'en l'an 107, et qui avait vu Jésus-Christ; saint Polycarpe, ami de saint Ignace; Papias, évêque d'Hierapolis, et contemporain de Polycarpe; Eusèbe, saint Justin, martyrisés en 167, et qui avaient conversé souvent avec des personnes qui avaient vu Jésus-Christ; Tatien, disciple de saint Justin; Harmias, Athénagore; Théophile, évêque d'Antioche; saint Irénée, qui avait connu saint Polycarpe, et qui atteste

« PreviousContinue »