Iambes

Front Cover
Urbain Canel et Ad. Goyot, 1832 - 144 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 31 - Quant à tous ces beaux fils aux tricolores flammes , Au beau linge, au frac élégant, Ces hommes en corset, ces visages de femmes, Héros du boulevard de Gand , Que faisaient-ils, tandis qu'à travers la mitraille, Et sous le sabre détesté, La grande populace et la sainte canaille Se ruaient à l'immortalité...
Page 78 - Alors, plus de repos, plus de nuits, plus de sommes, Toujours l'air, toujours le travail, Toujours comme du sable écraser des corps d'hommes. Toujours du sang jusqu'au poitrail. Quinze ans son dur sabot, dans sa course rapide, Broya les générations ; Quinze ans elle passa fumante, à toute bride, Sur le ventre des nations.
Page 77 - Mais fière, et d'un pied fort heurtant le sol antique, Libre pour la première fois. Jamais aucune main n'avait passé sur elle Pour la flétrir et l'outrager ; Jamais ses larges flancs n'avaient porté la selle Et le harnais de l'étranger ; Tout son poil était vierge, et, belle vagabonde. L'œil haut, la croupe en mouvement, Sur ses jarrets dressée, elle effrayait le monde Du bruit de son hennissement.
Page 82 - S'achemine vers le tombeau : Sitôt qu'à son déclin votre astre tutélaire Épanche son dernier rayon, Votre nom qui s'éteint sur le flot populaire Trace à peine un léger sillon. Passez, passez, pour vous point de haute statue : Le peuple perdra votre nom ; Car il ne se souvient que de l'homme qui tue Avec le sabre ou le canon...
Page 34 - D'écraser une armée et de broyer un trône Avec quelques tas de pavés. Mais, ô honte ! Paris, si beau dans sa colère ; Paris, si plein de majesté Dans ce jour de tempête où le vent populaire Déracina la royauté ; Paris, si magnifique avec ses funérailles, Ses débris d'hommes, ses tombeaux, Ses chemins dépavés et ses pans de murailles Troués comme de vieux drapeaux ; Paris, cette cité de lauriers toujours ceinte.
Page 76 - Corse ! à cheveux plats, que ta France était belle, Au grand soleil de messidor ! C'était une cavale indomptable et rebelle, Sans frein d'acier ni rênes d'or ; Une jument sauvage à la croupe rustique, Fumante encor du sang des rois, IAMBE VII.
Page 30 - C'étaient alors de sales doigts Qui chargeaient les mousquets et renvoyaient la foudre; C'était la bouche aux vils jurons Qui mâchait la cartouche, et qui, noire de poudre, Criait aux citoyens : Mourons...
Page 80 - Napoléon n'est plus ce voleur de couronne, Cet usurpateur effronté, Qui serra sans pitié, sous les coussins du trône, La gorge de la Liberté ; Ce triste et vieux forçat de la Sainte-Alliance Qui mourut sur un noir rocher, Traînant comme un boulet l'image de la France Sous le bâton de l'étranger ; Non, non, Napoléon n'est plus souillé de fanges : Grâce aux flatteurs mélodieux, Aux poètes menteurs, aux sonneurs de louanges.
Page 32 - Des cloches et des canons sourds; Qui ne prend ses amours que dans la populace, Qui ne prête son large flanc Qu'à des gens forts comme elle, et qui veut qu'on l'embrasse Avec des bras rouges de sang.
Page 109 - Une fosse de pierre aux immenses contours Qu'une eau jaune et terreuse enferme à triples tours; C'est un volcan fumeux et toujours en haleine Qui remue à longs flots de la matière humaine...

Bibliographic information