Mirabeau, Volume 9

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Hachette, 1891 - 224 pages
 

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Popular passages

Page 150 - Votez-le, parce que les circonstances publiques ne souffrent aucun retard et que nous serions comptables de tout délai. Gardez-vous de demander du temps; le malheur n'en accorde jamais.... Eh! messieurs, à propos d'une ridicule motion du Palais-Royal, d'une risible insurrection qui n'eut jamais d'importance que dans les imaginations faibles ou les desseins pervers de quelques hommes de mauvaise foi , vous avez entendu naguère ces mots forcenés : Catilina est aux portes de Rome, et l'on délibère!
Page 140 - Jeu de paume, y firent le solennel serment de ne point se séparer avant d'avoir donné une constitution à la France.
Page 162 - La popularité que j'ai ambitionnée, et dont j'ai eu l'honneur de jouir comme un autre, n'est pas un faible roseau ; c'est dans la terre que je veux enfoncer ses racines sur l'imperturbable base de la raison et de la liberté.
Page 161 - L'homme ne tient pas par des racines à la terre ; ainsi il n'appartient pas au sol. L'homme n'est pas un champ, un pré, un bétail; ainsi il ne saurait être une propriété. L'homme a le sentiment intérieur de ces vérités simples; ainsi l'on ne saurait lui persuader que ses chefs aient le droit de l'enchaîner à la glèbe. Tous les pouvoirs se réuniraient en vain pour lui inculquer cette infâme doctrine.
Page 55 - ... le plus habile persifleur de l'univers, ou ce sera le plus grand sujet de l'Europe pour être général de terre ou de mer, ou ministre, ou chancelier, ou pape, tout ce qu'il voudra.
Page 216 - Mirabeau, dans cet instant, était encore homme public, et c'est sous ce rapport qu'on peut regarder comme un débris précieux ses dernières paroles, qui ont été arrachées à l'immense proie que la mort vient de saisir. Rassemblant tout son intérêt sur la suite des travaux de cette Assemblée, il a su que la loi sur les successions était à l'ordre de ce jour.
Page 192 - Rappeliez-vous, messieurs, que d'ici, de cette même tribune où je parle je vois la fenêtre du palais dans lequel des factieux, unissant des intérêts temporels aux intérêts les plus sacrés de la religion, firent partir de la main d'un roi des Français, faible, l'arquebuse fatale qui donna le signal du massacre de la Saint-Barthélémy.
Page 157 - Messieurs, je crois le veto du roi tellement nécessaire , que j'aimerais mieux vivre à Constantinople qu'en France, s'il ne l'avait pas; oui je le déclare pour la seconde fois, je ne connaîtrais rien de plus terrible que l'aristocratie souveraine de six cents personnes qui demain pourraient se rendre inamovibles, après demain héréditaires , et finiraient comme les aristocrates de tous les pays du monde , par tout envahir.
Page 116 - ... c'est celui-là surtout qu'ils ont frappé, avides qu'ils étaient d'inspirer la terreur par le choix de la victime. Ainsi périt le dernier des Gracques de la main des patriciens; mais, atteint du coup mortel, il lança de la poussière vers le ciel, en attestant les dieux vengeurs; et de cette poussière naquit Marius, Marius, moins grand pour avoir exterminé les Cimbres que pour avoir abattu dans Rome l'aristocratie de la noblesse.
Page 194 - Du côté de la cour, oh ! quelles balles de coton ! quels talonneurs ! quelle pusillanimité! quelle insouciance! quel assemblage grotesque de vieilles idées et de nouveaux projets , de petites répugnances et de désirs d'enfants, de volontés et de notantes, d'amours et de haines avortés ! — Ce qui est au-dessous de tout, c'est Monsieur.

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