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Harvard College Library

NOV 14 1912
Gift of
Prof. A. C. Coolidge

SÉANCE PUBLIQUE

DU 4 JUIN 1903

Discours de M. DAMOISY, Président

MESSIEURS,

Nous sommes réunis aujourd'hui pour rendre publics les résultats des concours de poésie et d'histoire de l'année 1902.

Nous avons tout lieu de témoigner notre satisfaction de ces concours, puisque nous allons décerner une médaille d'or, c'est-à-dire notre plus haute distinction, dans chacun des concours de poésie et d'histoire, et qu'en outre, le concours de Biographies nous donne l'occasion de récompenser un travail fort estimable. Depuis 1826, date du premier tournoi ouvert par notre Société, le concours de 1902 compte parmi les meilleurs. Nous remercions les lauréats qui nous ont fait l'honneur de soumettre leurs œuvres à notre jugement.

Cet honneur, nous le devons à la conscience et à l'impartialité avec lesquelles notre Société procède au classement des poésies ou des mémoires historiques qui lui sont présentés; nous le devons aussi, je ne crains pas et

même j'ai le devoir de le dire, à la compétence des juges. Les rapports que vous allez entendre attestent ce savoir et cette équité,

Avant de donner la parole aux rapporteurs, permettezmoi, Messieurs, de jeter un coup d'œil sur la situation et sur les travaux de la Société pendant ces deux dernières

années.

Nous avons vu entrer dans nos rangs quelques nouveaux membres titulaires et associés. Nous comptons sur l'activité laborieuse des premiers, et nous remercions les seconds de leur sympathique appui. Pour assurer l'avenir de notre Compagnie, il importe d'augmenter le nombre des uns et des autres.

A une Société littéraire et scientifique, il faut tout d'abord des travailleurs; mais il faut aussi les ressources nécessaires pour faire connaître les œuvres de ceux-ci, qui méritent le grand jour de la publicité.

Dira-t-on que Saint-Quentin, modeste ville de second ordre, n'offre pas un terrain propice à l'éclosion des talents? Comme exemple du contraire, nous répondrons en citant Henri Martin, Félix Davin, Xavier Aubryet et d'autres encore, qui débutèrent dans notre association et acquirent plus tard la grande renommée que seul Paris peut donner.

N'avons-nous pas, d'ailleurs, comme champ d'études, notre Ville et sa région, dont le passé est si riche en documents et le présent si intéressant au point de vue économique ?

Dans le passé, Saint-Quentin et l'ancien Vermandois n'ont-ils pas joué un rôle inoubliable? Ce passé, nous avons pour tâche de l'éclaircir.

Nos historiens locaux, Emmeré, Quentin de La Fons,

Colliette, ont étudié surtout nos antiquités religieuses ; nous, nous avons commencé, il y a trente ans, l'étude de la société civile à travers les âges.

Les découvertes archéologiques, les documents écrits du moyen-âge mis au jour, ont révélé une ville et une province dont on ne soupçonnait pas l'importance. Il reste beaucoup à faire, et la moisson est si riche que nos arrière-neveux trouveront encore à glaner dans les abondantes archives que nous ont léguées les siècles écoulés.

Au mois de décembre dernier, nous avons fait paraître la transcription du premier registre des séances de la Chambre du Conseil des Maire, Échevins et Jurés de SaintQuentin.

Ce volume, qui ne comprend qu'un espace de cinq années (1560 à 1564), nous retrace les efforts de nos magistrats municipaux pour relever notre Ville de ses ruines, après le désastre de 1557 et les deux années que dura l'occupation espagnole. Nous continuerons la publication des procès-verbaux de notre assemblée communale au xvIe siècle. Déjà, un second volume est commencé.

Nous continuerons aussi l'impression du grand recueil des documents inédits de nos archives municipales, commencé en 1881 par le Livre rouge de l'hôtel de ville, suivi en 1888 du tome Ier des Archives municipales anciennes de Saint-Quentin. Le tome II est sous presse. Vingt-cinq feuilles (soit 200 pages) sont imprimées.

Pour les temps modernes, deux de nos confrères réunissent, avec un zèle éclairé, tous les renseignements relatifs à la Guerre de 1870-71 dans notre région. De cette collaboration consciencieuse et compétente sortira un jour l'histoire définitive des douloureuses épreuves

que Saint-Quentin et ses environs eurent à subir au cours de l'année terrible.

Enfin, le tome XIV (4° série) de nos Mémoires est sous presse; il paraitra à l'automne prochain. Il contiendra des travaux historiques et archéologiques de plusieurs de nos confrères, qui seront lus avec plaisir par tous ceux qui s'intéressent au passé de ce pays.

Notre Société Académique ne faillit donc pas à sa tache.

Un événement heureux pour son avenir a signalé l'année qui vient de s'écouler elle a réalisé un désir conçu depuis de longues années, en se construisant un petit hôtel où elle reçoit aujourd'hui les personnes qui ont bien voulu répondre à son invitation.

Elle est chez elle.

Justement fière d'un passé de quatre-vingts ans signalé par nombre d'œuvres estimables et utiles, encouragée dans ses travaux par la Ville de Saint-Quentin, le Département et l'Etat, auxquels elle témoigne sa reconnaissance, elle continuera à étudier et à faire aimer, en le faisant mieux connaître, ce pays de Vermandois qui, depuis vingt siècles, a joué dans notre France, un rôle quelquefois glorieux, toujours honorable et digne de l'approbation de la postérité.

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