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du siège de 1557, se trouve consigné dans un procèsverbal dressé par le mayeur et les échevins à l'occasion de la visite de l'Hôtel-de-Ville par l'évêque de Noyon, le 12 mai 1749 (Archives municipales anciennes, registre F xxviii, Chambre du Conseil). Nous devons la communication de cette pièce à M. F. Vasseur, commis par M. le Maire de Saint-Quentin à la remise en état des dossiers de nos Archives. Nous lui offrons nos remerciements.

Rappelons que la tour aux archives, appelée aussi, suivant les époques, tour de la ville et tour de l'échevinage, était une massive construction en grès, de forme carrée, qui s'élevait dans le jardin actuel de l'hôtel-de-ville, vers le sud-ouest. Elle remontait au XIIe siècle et, selon toute apparence, avait été, originairement, le beffroi de la

commune.

Cejourd'huy lundy douze May mil sept cens quarante neuf, quatre heures après midy, Messieurs les Mayeur et Echevins de la ville de Saint Quentin se sont assemblez avec leur lieutenant, procureur fiscal et greffier-secrétaire, tous en habits de cérémonie, dans la salle basse de l'hôtel de ville, pour y attendre et recevoir Monseigneur JeanFrançois de la Cropte de Bourzac, évesque-comte de Noyon, pair de France, qui devoit faire le dit jour, à la dite heure, la visite de la chapelle estant dans la Maison de ville, suivant le mandement adressé à mesdits sieurs les Mayeur et Echevins par mon dit seigneur Evesque, de luy signé et du s. Héry, son secrétaire, en datte du vingtcinq avril dernier, laquelle visite mesdits sieurs ont fait annoncer au public par le carillon des cloches de l'horloge de l'hôtel de ville, depuis midy jusqu'à une heure.

Environ les cinq heures, Messieurs ont appris que Monseigneur Évesque, qui estoit dans le cours de ses visites en l'église paroissiale de Saint Remy, estoit sur le point d'en sortir. En effet, un moment après, on vit paroître

mondit seigneur évesque qui venoit à pied à l'hôtel de ville, et à ce moment, le carillon des cloches de l'horloge du dit hostel de ville a commencé à jouer. Messieurs les Mayeur, Echevins, lieutenant, procureur fiscal et greffiersecrétaire estant sous la galerie, et ayant les sergents tant hallebardiers qu'à masse sur les ailes, ont devancé de quelques pas mondit seigneur Evesque qui estoit accompagné de Messieurs ses grand vicaire, promoteur, secrétaire et aumônier, et suivi de ses domestiques.

Après les compliments, Monseigneur Evesque a été prié de monter dans la chapelle, ce qu'il a fait en tenant la droite et mondit sieur le Mayeur la gauche; puis les dits sieurs grand vicaire, promoteur, secrétaire et aumônier et ensuite mes dits sieurs les Echevins, lieutenant, procureur fiscal et greffier-secrétaire, estant précédés des dits sergents hallebardiers et suivis de ceux a masse; et estant arrivés à l'entrée de la chapelle qui estoit ornée de tapisserie de haute lice et de tableaux, ainsy que la gallerie, mondit sieur le Mayeur a présenté l'eau bénite a mondit seigneur Evesque qui s'est mis à genoux sur un prie-Dieu couvert d'un tapis sur lequel estoit un carreau, au milieu de ladite chapelle; et après sa prière, il s'est levé et s'est approché de l'autel sur lequel estoient une croix et huit chandeliers d'argent avec huit cierges allumez; et ayant fait la visite de la pierre sacrée, ainsy que du missel, des ornements et linges, du calice, patenne et autres vases qui estoient préparez sur une table posée proche de l'autel du côté de l'épître, il a béni, après avoir dit les prières ordinaires, deux corporaux neufs, pour l'usage de la dite chapelle.

Ensuite Monseigneur l'Evesque a été conduit par mesdits sieurs Mayeur et Echevins dans la chambre du Conseil pour s'y reposer; où il a assuré mesdits sieurs de l'entière satisfaction qu'il avoit d'avoir trouvé toutes choses en bon estat dans ladite chapelle; et la conversation estant tombée sur le siége de cette ville en 1557 et la généreuse deffense de ses habitans, mondit seigneur Evesque ayant témoigné a ce sujet a mondit sieur le Mayeur la curiosité qu'il avoit

de voir les trous de carabine qui estoient aux deux portes de fer et de bois de la tour où sont renfermez les titres et papiers de l'hôtel de ville, et par lesquels trous l'un des échevins avoit été tué dans ladite tour, en laquelle les mayeur, échevins et jurés s'estoient retirez après que les brèches des remparts eurent été forcées et en laquelle ils obtinrent du roy d'Espagne Philippes second la vie sauve pour capitulation, mondit seigneur Evesque a été conduit par mesdits sieurs les Mayeur et Echevins aux portes susdites ou il a vu lesdits trous, et mesdits Sieurs l'ayant engagé d'entrer dans l'intérieur de la dite tour, il y a aussi vu les dits titres et papiers dans l'ordre où ils sont rangés et luy a aussy montré le cartulaire de la ville, nommé le livre rouge, ainsy qu'une pièce d'argent fabriquée en cette ville en 1589. Et mondit seigneur Evesque ayant désiré satisfaire encore sa curiosité sur l'estat de l'artillerie appartenant à l'hotel de ville, il a été, en sortant de ladite tour, conduit dans la chambre de Beaulieu, où il a vu les arquebuses qui se posent aux fenêtres de l'hôtel de ville pour y être tirées les jours de réjouissances publiques, ainsy que les mesures qui sont dans la dite chambre servantes a la marque des toiles de la manufacture. Après quoy ayant remercié mesdits sieurs le Mayeur et Echevins de tout ce qui luy avoient fait le plaisir de luy faire voir dans les dites tour et chambre, il est descendu du dit hôtel de Ville dans l'ordre susdit tel qu'il y estoit entré et a été reconduit jusqu'au devant de la grille de l'hôtel de ville en dehors de la galerie, par mesdits sieurs les Mayeur et Echevins, lieutenant, procureur fiscal et greffier-secrétaire, d'ou il est retourné chez luy.

De quoy a été dressé le présent procès verbal a la minute duquel a été joint le mandement susdit pour y demeurer annexé; et copie du dit mandement conforme à l'original sera transcrite a la suite dudit procès-verbal pour y avoir recours en tant que besoin seroit.

BOTTÉ DE BARIVAL

Mayeur.

INAUGURATION.

DE

L'HÔTEL

DE LA

Société Académique de St-Quentin

LE 14 DÉCEMBRE 1902

Comme l'a très bien dit M. Damoisy, président de la Société Académique, la réunion du 14 décembre 1902 marquera une date dans l'histoire déjà longue de la plus ancienne «< confrérie » du Saint-Quentin moderne.

Ce fut une fête sans prétention, discrète, et où l'amitié, le talent, la gaîté, la bonne grâce étant conviées, tous se trouvèrent comme par hasard au rendez-vous.

Les invitations obligatoires avaient fait que le bureau n'avait pas osé se montrer prodigue à cause de l'exiguité du local, et pas mal de nos concitoyens étant retenus par des raisons diverses, quelques places restèrent inoccupées. L'on a pu le regretter et pour ceux qui ne sont pas venus et pour ceux qu'on aurait pu prier de venir, car l'occasion ne se renouvellera guère de passer à Saint-Quentin un après-midi de dimanche comme celui-là.

M. Damoisy et les membres du bureau recevaient dans la salle des séances du premier étage dont les visiteurs louaient les heureuses proportions et la belle orne

mentation.

Nous avons reconnu : M. de Mesmay, sous-préfet de

Saint-Quentin, et Mme de Mesmay; le colonel Rodel et Mme Rodel; le capitaine Reynès représentant le général Lacoste, et Mme Reynès; Mme Danner; Mme Maurice Thiéry; M. Vitry, président du Tribunal civil; M. Lassus, procureur de la République; M. Naudé, ingénieur des Pontset-Chaussées; M. Braun et Mme Braun; MM. J. Béguin, Daniel Béguin, Henry Cardon, Alfred Daullé, Decaudin, Degrave, Léon Déjardin, Ch. Derôme, Delvincourt, le docteur Desprez, Henri Doffe, Th. Eck, Edouard Eudes, Elie, Jean et André Fleury, Léon Foulon, Georges (de Bohain), Jules Hachet, Joseph Chérier, Léon Jolly, directeur de la Banque de France, et Mme Jolly, Georges Lesueur, capitaine et docteur Lecomte, M. Lhote-Tiéfaine et Mme Léon Lhote, Georges Morel, Jules Moureau, Julien Ozenfant, J. Pilloy, Ch. Poëtte, Edmond Poulain, L. Saget, Edmond Villain, l'abbé Delorme, représentant M. l'archiprêtre de Saint-Quentin.

Vers 4 heures, on descend dans la salle du rez-dechaussée. Très simple, peinte en tons clairs, de dégagements faciles, bien éclairée, avec, sur la paroi du fond, une estrade basse, elle produit bon effet et est d'une utilisation facile, aussi bien pour des réunions comme celle-ci que pour des cours. L'acoustique, par surcroît, en est parfaite, a déclaré le violoniste Bachmann, qui s'y connaît.

La séance s'ouvre par l'allocution suivante que prononce M. Damoisy au milieu d'une sympathique attention:

ALLOCUTION DE M. DAMOISY, PRÉSIDENT

MESDAMES,
MESSIEURS,

CHERS CONFRERES,

Permettez-moi, d'abord, de vous remercier d'avoir répondu à notre appel et d'être venus avec tant d'empresse

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