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enlever que des cendres ou les matières incombustibles, telles que vieux métaux.

les

La destruction ou épuration des eaux usées à domicile est évidemment beaucoup plus difficile, mais il nous semblerait très désirable que le Congrès s'occupât de cette question.

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ainsi que nous en

Les eaux usées comprennent les eaux de toilette, les eaux de lavage (vaisselle ou nettoyage) et les eaux excrémentitielles (urines). Les eaux de toilette sont aisément filtrables avons fait maintes fois l'expérience - à travers des linges, de la ouate ou mieux encore une couche de vingt-cinq à trente centimètres de terre. Elles pourraient même resservir ainsi plusieurs fois.

Les eaux de lavage se traitent de même : par une bonne filtration. Les urines pourraient également être filtrées, mais il serait préférable de les confier à la terre, et de les épandre dans le jardin que nous voudrions voir autour de chaque maison. En recouvrant ensuite de terre cet épandage, aucune mauvaise odeur ne serait à craindre. Les excréments ou matières fécales seraient reçus sur la terre comme il est d'usage en Angleterre et calcinés à domicile.

La quantité des matières usées ainsi très diminuée il deviendrait possible dans un temps plus ou moins éloigné de supprimer les égouts. Seulement il faudrait dans toutes les maisons ou appartements avoir une petite pièce pour l'élaboration, désinfection ou réduction des matières usécs. On utiliserait aussi naturellement tous les foyers de la maison où on jetterait au fur et à mesure les balayures, les épluchures, les débris de toutes sortes au lieu de les jeter dans une boite à ordures.

Cette manière toute nouvelle d'envisager l'évacuation des matières usées, puisqu'il s'agirait précisément de ne plus les évacuer et d'avoir des maisons étanches d'où ne s'échapperaient plus les germes des maladies transmissibles véhiculés trop souvent au loin par des ordures ménagères, cette manière ne nous paraît pas utopique. Nous pensons que les villes peuvent demander aux habitants de coopérer à l'assainissement, assainissement qui sera d'autant plus sérieux et rigoureux, qu'il sera fait sur place par l'habitant producteur et source de la contamination.

Considérant donc :

10 Que le mode d'évacuation des matières usées n'est en ce moment qu'une véhiculation des germes des maladies.

20 Que chaque habitant a intérêt à détruire, à réduire et à désinfecter en matières usées sur place.

30 Que les eaux usées filtrées et purifiées pourraient être utilisées plusieurs fois.

4° Que les matières usées peuvent dans une certaine mesure servir de combustible et que les cendres peuvent être vendues ou utilisées pour la culture.

5o Que cette destruction sur place des matières usées aurait une grande économie pour les municipalités supprimant l'enlèvement des ordures, les égouts et économisant une grande quantité d'eau.

Nous demandons au Congrès de vouloir bien adopter les conclusions suivantes;

1o L'hygiène privée doit tendre de plus en plus à remplacer l'hygiene publique.

20 Chaque habitant doit travailler à détruire ses propres déchets et tous les germes des maladies qu'il peut avoir en lui ou dans sa famille. 3o Le feu doit être employé dans les ménages comme le premier purificateur.

4o Le filtrage des eaux usées et leur épuration doit être mis à l'étude et être adopté le plus tôt possible.

SÉANCE DE CLOTURE

La séance de clôture du Congrès a eu lieu au Collège de France, le 8 novembre, à 10 heures du matin.

M. le Dr Paul STRAUSS présidait, assisté de M. le D' A.-J. MARTIN, vice-président, et de M. F. MARIE-DAVY, secrétaire général. M. LE PRÉSIDENT déclare la séance ouverte et rappelle que les membres du Congrès vont avoir à se prononcer en dernier ressort sur les résolutions votées par les Sections.

Il donne la parole à M. MARIÉ-Davy.

M. le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL expose en ces mots le résumé des travaux du Congrès :

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,

Lorsqu'il y a quelques jours nous avons vu, répondant à notre appel, les Congressistes venus de toutes les parties du monde, emplir le grand amphithéâtre de l'Ecole de Médecine, lorsque nous avons vu la tribune et l'hémicycle trop petits pour contenir les délégués étrangers et les délégués de la science française groupés autour de M. le Ministre de l'Instruction publique, il nous a été permis d'escompter la réussite d'une œuvre commencée sous de tels auspices.

Aujourd'hui que, vos travaux terminés, nous nous retrouvons de nouveau tous réunis, nous pouvons dire en face du résultat obtenu que cette réussite a dépassé nos espérances.

Chaque matin vous avez réparti entre les neuf sections vos connaissances spéciales et toutes, même les dernières créées, ont étudié et résolu les multiples questions soumises à leur examen. Les hommes éminents qui avaient bien voulu accepter la tâche de diriger ces discussions n'ont pas craint de déserter leurs importantes occupations pour vous apporter le concours de leur science et de leur autorité et accueillir dignement les savants venus de l'étranger.

Les discussions où les opinions diverses se sont fait jour, où les

arguments ont été opposés dans une joute courtoise, ont été closes par l'adoption de vœux dont le nombre indique l'importance des sujets traités.

Dans la plupart des sections on n'a pas cru devoir se borner à adopter ou à discuter les vœux proposés par les rapporteurs. L'accueil le plus large a été fait à l'initiative de chacun lorsque cette initiative a paru digne d'attention et des discussions même sont issues des vœux complémentaires.

Ces vœux ont été admis et vous sont présentés, après sérieux examen, par les Sections compétentes. Il ne saurait cependant être question de les adopter d'office et en bloc et telle n'est pas notre intention.

Nous espérons cependant que vous estimerez qu'il convient de ne pas s'arrêter à des questions de détail, mais de se préoccuper de l'esprit qui a présidé à la rédaction de chacun d'eux.

Nous ne devons pas oublier en effet que les minutes nous sont comptées aujourd'hui et ne sauraient suffire à nous permettre de nous appesantir à nouveau sur chaque sujet.

Ces vœux, sur lesquels vous allez vous prononcer, consacrent l'œuvre du Congrès. Leur importance n'échappera à personne et leur mise en application serait, certes, de nature à faire franchir à la cause de l'assainissement des habitations une étape considérable.

A cette adoption se borne malheureusement votre action et vous ne pouvez qu'élever ici la voix en leur faveur.

Il ne faut pas maintenant qu'ils aillent, imprimés dans un volume final, rejoindre ceux qui ont été émis dans d'autres assemblées semblables et dormir dans nos bibliothèques.

Il ne faut pas non plus que les questions qui ont été seulement effleurées ou dont la pléthore de l'ordre du jour a rendu la discussion trop hâtive, restent en suspens.

Il importe, au contraire, que ce Congrès laisse après lui, comme une émanation de lui-même, une assemblée plus restreinte qui continue votre œuvre, poursuive la prise en considération et la mise en vigueur des vœux que vous aurez émis et prépare le travail de nouvelles réunions plénières.

C'est pour répondre à ce but que nous vous proposions, dans notre compte rendu d'ouverture, la constitution d'une commission permanente qui puisse se réunir régulièrement.

Nous avons donc demandé à chaque Section de désigner des délégués pris dans son sein et représentant l'ensemble des connaissances spéciales de chacune d'elles.

Ces délégués ont été désignés. Nous vous en donnerons la liste complétée par les noms des Présidents, des Vice-Présidents et Secrétaire général du Congrès et nous vous proposerons de sanctionner ces décisions.

Ce premier point acquis, il restera à se préoccuper de l'organisa

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