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à la place du caisson à ordures, une tonne d'arrosage ou un cadre quelconque, avec la plus grande facilité.

Le caisson présente, sur chacune de ses deux faces latérales, une porte étanche. Ces deux portes s'ouvrent simultanément. Le fond du caisson est en dos d'âne pour que le glissement des ordures et le déchargement soient instantanés.

A l'arrière du caisson est un conduit parfaitement étanche dans lequel se meut une benne qui monte les ordures et les déverse dans le caisson dont la paroi supérieure est largement ouverte, pour répondre à l'orifice du conduit d'ascension.

Au repos, la benne se trouve au bas du conduit et son bord supérieur n'est qu'à 0m,70 du sol.

Au-dessus du bord supérieur de la benne, le conduit d'ascension présente une porte qui s'ouvre, pendant la collecte, pour le déversement des ordures dans la benne.

En face de cette porte, la paroi opposée du conduit a un orifice fermé par une toile métallique derrière laquelle se trouve l'orifice d'un petit ventilateur toujours en action pendant la collecte et le transport.

Ce ventilateur, comme celui de l'expérience que nous venons de voir, aspire l'air extérieur par la porte ouverte pour le déversement des boîtes dans la benne, ainsi que les poussières dégagées, puis les refoule dans une cuve à eau d'une cinquantaine de litres où l'air barbotte, laisse ses poussières et s'échappe.

Le mouvement continu de l'eau et, au besoin, un peu de sel, dans les plus grands froids, empêchent la congélation.

S'il s'agissait de transporter des matières infectes, il suffirait de mettre un peu de permanganate dans la cuve, pour désodoriser l'air.

Benne.

La benne a une contenance d'environ 350 litres. Sur ses deux côtés elle porte:

1o Une roue dont l'axe passe par une fente qui existe sur la paroi latérale du conduit d'ascension, dans la plus grande partie de sa hauteur. Cette roue est dissimulée au dehors dans un carter, ainsi que le petit rail sur lequel elle roule.

2e Le point d'attache d'un cable d'acier qui va se réfléchir sur une roue en haut du conduit d'ascension et dont les deux extrémités sont fixées en bas, à la poulie sur laquelle il s'enroule et se déroule dans les mouvements d'ascension et de descente.

Manœuvre.

Les boîtes à ordures apportées par plusieurs hommes qui se suivent sont déversées dans la benne.

Lorsque cette dernière est pleine, le suiveur, qui marche toujours

derrière la voiture (et aide l'homme qui apporte sa boîte à la déverser

dans la benne) appuie sur un

levier et embraie avec le mouvement d'ascension. La benne arrivée en haut, culbute ses ordures dans le caisson et revient à sa place en bas.

Le suiveur n'a pas d'autre manœuvre à faire.

Le mécanisme très rustique est entièrement dissimulé. Le levier seul peut être touché par le suiveur.

Rateau.

Un rateau qui n'occupe que le tiers moyen de la largeur du caisson est placé, à sa partie supérieure, perpendiculairement à sa longueur. Ce rateau est mis en mouvement par le même mécanisme que la benne et nivelle, chaque fois le cône d'ordures.

Des essais faits avec un camion à vapeur ordinaire prouvent que sur les arrêts et les démarrages des chevaux seulement, en chargeant à la même hauteur, on gagne avec l'automobile quarante minutes sur la durée d'une collecte.

Le chargement avec ma voiture ne se faisant qu'à 0,70 du sol, permet le chargement facile à la pelle sans secouer les ordures et aussi d'abréger encore beaucoup plus la durée d'une collecte.

La facilité, la rapidité de la manœuvre et de la collecte, outre l'immense avantage que présente ce genre de voiture

Récipient

d'arrosage

Collecteur

au point de vue de la santé publique, permettent de trouver une économie intéressante pour les municipalités.

La voiture faisant deux collectes dans le temps nécessaire aux tombereaux actuels pour n'en faire qu'une, il suffirait pour Paris, par exemple de 180 voitures, au lieu de 570 employées aujourd'hui et la dépense qui est de plus de 4.000.000 se trouverait notablement atténuée.

De même pour bien des villes, pour lesquelles les calculs ont été faits.

En outre le caisson disposé pour rouler sur le chassis peut s'en séparer, être disposé au garage et repris par le chassis sans la moindre difficulté.

Cette facilité de manoeuvre permet de remplacer le caisson par une tonne d'arrosage, un cadre, une plate-forme montés de la même manière que le caisson et d'utiliser, ainsi, une fois la collecte finie, quelques chassis à faire le service d'arrosage et les transports d'une ville. De la suppression des voitures d'arrosage et de transports à traction animale résulte pour la ville une nouvelle économie, un service plus rapide, moins encombrant, plus propre.

On est donc en présence d'un procédé économique qui résout entièrement, suivant l'opinion de bien des gens autorisés, le problème de l'enlèvement des gadoues, conformément aux exigences les plus sérieuses de l'hygiène publique.

Communication de M. de MONTRICHER

Sur la stérilisation des eaux par l'ozone aux Brasseries de la Méditerranée et l'action de ce gaz sur le Bacille typhique.

L'ozone, oxydant très énergique, détruit tous les microbes et « minéralise» les matières organiques. Il est produit par l'action de l'effluve électrique sur l'oxygène atmosphérique.

Dans l'usine des Brasseries de la Méditerranée l'ozone est obtenu au moyen d'effluves électriques produits entre deux lames de verre distantes l'une de l'autre de 1,3 à 1,4 millimètres. Ces lames sont appliquées sur deux électrodes reliées aux bornes secondaires d'un transformateur élévateur, dont le primaire reçoit le courant produit par un alternateur.

En dérivation sur les fils qui amènent le courant aux électrodes est branché un déflagrateur à boules, entre lesquelles jaillit une série d'étincelles qui régularisent le potentiel aux bornes des électrodes et augmentent la concentration de l'ozone dans l'air soumis à l'effluve électrique.

Les électrodes sont enfermées dans une grande cage vitrée, dans laquelle on produit, au moyen d'un ventilateur, une pression de dix à vingt millimètres d'eau.

L'air refoulé par le ventilateur passe sur la ponce sulfurique, où il se dessèche, pénètre entre les deux plaques de verre, s'ozonise par contact avec l'effluve et s'écoule par une ouverture pratiquée au centre de l'une des glaces, correspondant avec un tuyau de poterie, qui le conduit dans la colonne stérilisante.

Celle-ci est un cylindre en maçonnerie de six mètres de hauteur et de un mètre cinquante de diamètre, remplie de galets quartzeux de la Crau, de diamètre variant de deux à six centimètres, parfaitement lisses, sans arêtes ni cassures. L'eau arrive à la partie supérieure de la colonne et tombe en pluie sur les galets sur lesquels elle circule en lames minces. L'ozone accède par le bas et chemine en sens inverse de l'eau, avec laquelle elle est ainsi en contact intime, condition nécessaire de la stérilisation à cause de l'insolubilité de l'ozone dans l'eau.

Un alternateur produit une différence alternative de soixante volts environ qu'un transformateur élève à quarante mille volts.

Les bornes du transformateur sont reliées aux électrodes par l'intermédiaire de tuyaux métalliques servant à la circulation de l'eau nécessaire au refroidissement de ces électrodes. Le tuyau de sortie de l'ozoneur conduit l'air ozoné, concentré à six grammes environ par mètre cube, vers la colonne de stérilisation.

L'usine de stérilisation par l'ozone (procédé Marmier et Abraham), installée aux Brasseries de la Méditerranée à Marseille, pour le traitement des eaux destinées à des emplois industriels et à l'alimentation du personnel, fonctionne régulièrement et efficacement depuis trois ans, sans interruption ni incident, ni accident (bris de glace, courtscircuits, etc).

Des expériences dirigées par le professeur Rietsch, de l'Ecole de Médecine et de Pharmacie, sur l'action de l'air ozonisé (dans la proportion de six grammes environ d'ozone par mètre cube d'air), produit aux Brasseries de la Méditerranée, sur divers microbes pathogènes, permirent de conclure à la destruction intégrale de ces derniers.

Toutefois l'appareil de laboratoire employé par Rietsch, simple tube de verre de dimensions d'un gros verre de lampe ne remplissait pas les conditions nécessaires à une expérimentation décisive.

M. RIETSCH et son préparateur, M. GAVARD, eurent recours à un appareil de plus grandes dimensions, permettant des expériences précises, et à l'abri de tout danger pouvant résulter de la manipulation de grandes quantités d'eau chargée de microbes pathogènes.

Cet appareil peut être considéré comme la réduction à un peu moins de un centième de la colonne de stérilisation industrielle installée aux Brasseries de la Méditerranée. Il est constitué par un

cylindre en tôle de fer de 4 millimètres d'épaisseur, de 340 millimètres de diamètre et de 1m,700 de hauteur. Sa capacité est donc de 154 litres environ et la section horizontale de 0mq,091. Il est doublé intérieurement d'une chemise de plomb de 3 millimètres d'épaisseur soudée aux divers tubes qui traversent ses parois, de manière à parer à l'action corrosive de l'ozone et aux contaminations accidentelles provenant des joints.

Le tube adducteur d'ozone débouche vers le centre de l'espace libre ménagé au-dessous de la grille horizontale.

Au-dessus du fond, incliné pour assurer l'écoulement de l'eau ozonisée, est disposée une grille horizontale qui supporte les galets lisses (préalablement stérilisés par un courant d'air ozonisé) par où s'égoutte l'eau traitée.

Le couvercle de l'appareil donne passage aux tubes de sortie d'air ozonisé après son ascension à travers les galets, et au tube d'introduction de l'eau à traiter. Ce dernier débouche dans le cylindre par un petit appareil de distribution formé par quatre branches percées de trous et pouvant être animé par un mécanisme fort simple d'un mouvement de rotation. Une égale répartition de l'eau tombant en pluie dans le cylindre est ainsi parfaitement assurée, et les précautions sont prises (au moyen d'occlusions siphoïdes à l'huile de vaseline) pour empêcher toute contamination extérieure par les organes de transmission.

Des bonbonnes de zinc de 50 litres de capacité furent remplies d'eau et soumises dans une étuve municipale à la température de 125 degrés. Au sortir de l'autoclave, le bouchon de coton surmontant la bonbonne fut remplacé par un bouchon de caoutchouc traversé par deux tubes, le tout protégé par du papier stérilisé.

L'un des tubes sert à la vidange de la bonbonne et à l'adduction de l'eau qu'elle contient, dans la colonne de stérilisation; l'autre à l'introduction des cultures dans la bonbonne et à l'accès de l'air extérieur pendant la vidange de celle-ci. Le premier est recourbé en siphon dont la branche ascendante plonge dans la bonbonne; l'autre, plus court, ne dépasse que légèrement la face inférieure du bou

chon.

On introduit dans la bonbonne, par le tube court, une culture de microbes déterminée, et on la répartit aussi uniformément que possible par une agitation prolongée.

L'appareil est alors prêt pour les expériences. Il est placé au-dessus de la colonne de stérilisation, et le tube adducteur de celle-ci et le tube siphon de la bonbonne sont reliés par un tuyau de caoutchouc muni d'un robinet qui permet de régler le débit, une fois le siphon amorcé. Le tube court, servant à l'accès de l'air dans la bonbonne, est muni d'un bouchon de coton destiné à arrêter les germes et impuretés de l'atmosphère, ou, dans certains cas, précédé d'un flacon barboteur approprié.

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