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de M. Berthélemy; nous pouvons, d'après une note écrite de sa main ', donner un aperçu exact de l'ameublement mis à la disposition de la famille royale.

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1. Lit de la princesse de Lamballe. C. Chambre de la Reine, autrefois salon de M. Berthélemy.

2. Lit de la Reine, d'étoffe brochée fond blanc à fleurs.

3. Lit de Madame Royale, plus tard
du Dauphin.

4. Table de trictrac avec les cases et
les dames d'ivoire et d'ébène.
5. Cheminée avec écran en taffetas
blanc, et un feu doré d'or moulu,
représentant un lion.
Trois encoignures d'acajou.
Quatre fauteuils dits à la reine,
de lampas bleu et blanc.

Deux tabourets en cœur de même
étoffe.

Deux cabriolets et une chaise d'é

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toffe cannelée et chenillée prune de Monsieur.

Les rideaux de cette chambre sont

en taffetas bleu.

D. Chambre de madame de Tourzel.
6. Lit de madame de Tourzel.
7. Lit du Dauphin, plus tard de Ma-
dame Royale.

8. Lit de sangle de madame Saint-
Brice.

9. Canapé de forme circulaire. 10. Deux ottomanes en velours d'Utrecht bleu et blanc.

11. Chiffonnier avec cinq ou six tiroirs.
12. Cheminée.

Trois fauteuils en velours d'Ut-
recht bleu et blanc.
Deux chaises de taffetas vert.

E. Cabinet de toilette.

F. Garde-robe.

Le troisième étage était la répétition du second. Dans l'antichambre, placée au-dessus de la pièce où couchait madame de Lamballe, il y avait derrière une cloison un réduit étroit n'ayant de jour que par un châssis à vitrage adapté au toit. Ce fut là le logement de Hue et de Chamilly. Dès les premiers jours le châssis disparut recouvert de maçonnerie, sous prétexte que par cette ouverture le valet du tyran entretenait des intelligences avec la sentinelle en faction sur la terrasse; sentinelle dont il pouvait à peine apercevoir les jambes, et qui était relevée d'heure en heure.

A droite de l'antichambre se trouvait la chambre du Roi, éclairée par une fenêtre qui donnait sur la rotonde du Temple. A droite en entrant était une petite alcôve. Quelques gravures, dont le sujet était peu décent, étaient appendues aux murs de la chambre. Le Roi, en arrivant, les ôta lui-même en disant : « Je ne veux pas laisser cela sous les yeux de ma fille. » La petite pièce de la tourelle servait au Roi de cabinet de lecture.

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De l'autre côté de l'antichambre et vis-à-vis de la chambre du Roi, était une pièce destinée à servir de cuisine et qui en contenait les ustensiles. On y dressa deux lits de sangle; ce fut là le logement de Madame Élisabeth et de mademoiselle de Tourzel. Au reste le plan suivant donnera de ce local une idée plus précise et plus détaillée.

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Voilà quelle fut l'habitation du Roi depuis le 13 août jusqu'au 29 septembre, et de sa famille depuis le 13 août jusqu'au 26 octobre. A l'aide de ces plans on peut suivre la vie intérieure des prisonniers.

Arrivés de nuit dans la demeure que la révolution leur assignait, ce ne fut que le lendemain matin, 14 août, qu'ils purent se rendre compte de la distribution de cet édifice. Ils parcoururent tout l'intérieur de la grande et de la petite tour; ils apprirent que le conseil de la Commune, qui, dès le premier moment, s'était attribué le droit de statuer exclusivement sur tout ce qui concernait la surveillance et l'administration du Temple, venait d'ordonner des travaux considérables pour isoler et fortifier cette maison d'arrêt '. Une commission était nommée pour surveiller ces travaux et en régler la dépense.

Dans la journée même le patriote Palloy, accompagné de Sautot, son collègue, et de MM. Poyet et Paris, architecte et inspecteur des travaux de la Commune, vint prendre connaissance des localités ce maçon 1 Conseil général de la Commune, séance du 13 août 1792.

TOME I.

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ambitieux, déjà célèbre pour avoir démoli la Bastille, cette citadelle de la tyrannie, avait brigué la gloire de construire la prison du tyran. Ses ouvriers envahirent l'enclos. Les murs et bâtiments qui attenaient au massif de la tour furent abattus, afin de le dégager de toutes parts jusqu'à une certaine distance. Les locataires de ces bâtiments furent délogés immédiatement, sauf à recevoir plus tard une indemnité 1. Les arbres les plus voisins de la tour furent abattus. Le terrain fut bouleversé; une sorte d'indécision présida aux premiers ouvrages d'après un arrêté de la Commune, un fossé large et profond fut tout d'abord creusé à l'entour de l'édifice 2, puis comblé avant qu'il fût achevé. Les murs d'enceinte furent exhaussés du double; plusieurs fenêtres donnant sur la partie de l'enclos appelée la rotonde, le point d'habitation le plus voisin, furent masquées. Les travaux de tout genre nécessitèrent des dépenses considérables ; la révolution se trouvait généreuse quand il s'agissait d'assurer la captivité du Roi.

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La famille royale voyait ainsi chaque jour travailler à sa prison.

Elle était arrivée au Temple dans un dénûment absolu de toutes choses. Il lui fallut avoir avec le dehors, tantôt pour un objet, tantôt pour un autre, des relations gênées par mille entraves et qui devinrent bientôt suspectes. Les personnes qui avaient eu le touchant privilége de la suivre dans le malheur, furent dénoncées à la Commune, et celle-ci, dans sa séance du 17 août,

1 Archives nationales et Registres de la Commune.

2 Archives de la Préfecture de la Seine.

3 Les Registres de la Commune et les Archives nationales, qui contiennent les notes acquittées, en font foi.

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