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défaveur fur la caufe de M. Martin, mon client, détenu dans les prifons du Châtelet, pour avoir manifefté fon opinion fur la loi martiale.

Ils y avancent, page 36, que M. Martin a refufé de fubir l'interrogatoire. Le fait eft faux, puifqu'il l'a fubi en ma préfence.

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Ils y avancent encore, que M. Martin a allégué l'incompétence du Châtelet. Ce fait eft encore faux: M. Martin, au contraire, a requis que fon procès lui fût continué par le lieutenant criminel du Châtelet qui l'avoit commencé; & n'a décliné que le tribunal établi pour juger les erimes de lèzenation, tribunal qui s'eft attribué, d'office, la connoiffance de fon procès, & qui a prononcé fur le déclinatoire de M. Martin, qu'il avoit le droit de le juger.

On informe actuellement du prétendu délit attribué à M. Martin, & je me ferai un vrai plaisir de vous inftruire des fuites de cette affaire étrange.

Quant à l'indécence avec laquelle M. Tournon & M. M... de la V... for confort, s'expliquent fur mon compte, je n'ai befoin de me juftifier; à l'œuvre on connoît l'ouvrier; & d'ailleurs j'ai pour principe de ne jamais répondre aux injures.

Je vous prie feulement de configner la préfente dans votre premier numéro, & de me croire,

Votre très-humble & très-obéissant ferviteur.

Paris, ce 23 octobre 1789.

WAUGAIN, Avocat en Parlement.

Paragraphes extraits des papiers anglois..

Daily advertyffer. Extrait d'un difcours pfononcé publiquement le mois dernier par l'infpecteur général des troupes d'Irlande

L'homme qui ne fe fent pas la force de défendre fa liberté, ne peut fe flatter ni de recouvrer celle qu'il a perdu, ni de conferver celle qui lui refte. Dans un tems où tant d'autres nations imitent notre exemple, de quel honte ne nous couvririons - nous pas aux yeux de l'univers, en abandonnant ce que nous avons commencé avec tant d'honneur pour nous, & tant d'avantage pour notre patrie ?

Quant à nos devoirs d'électeur & de reprefentant, j'étois difpofé à garder le filence fur cet objet important, mais la force de votre adreffe m'oblige à vous dire des yorités férieufes.

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Si nous comparons les crimes privés avec les crimes publics, quant à leurs caufes & leurs effets nous trouverons que l'énormité d'un crime public excede fi fort tout attentat privé, de quelle nature qu'il puiffe être, qu'il n'eft pas poffible à l'efprit de l'homme d'en combiner l'étendue, ni d'en fixer les bornes.

Quel n'est donc pas le délit d'un électeur? Quel n'eft donc pas celui d'un repréfentant; lorfqu'il eft coupable d'avoir trahi la confiance publique ?

Leurs devoirs font les plus facrés, les plus folemnels d'une créature envers fon créateur, d'un citoyen envers l'état d'un homme envers l'humanité. Ils concernent la vie, la liberté, la propriété de chaque individu de la communauté, & toutes les chofes qui forment fon existence, comme être moral, phyfique & focial.

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Si le repréfentant, à fa honte, à celle de fes conftituans, devient le deftru&teur de fa nation, l'électeur d'un tel représentant eft le principal coupable; il est le moteur de tous les maux qui fe propofent par la voix du repréfentant, & il peut être comparé à un homme qui enverroit un larron pour garder des tréfors dont il feroit refponfable.

Daily advertyffer. On dit que Sa Majefté a témoigné beaucoup de furprise du féjour du Duc d'Orléans dans ce royaume, lorfqu'il femble que le devoir del Son Alteffe l'obligeoit à refter dans fa patrie pour travailler à y ramener l'ordre & la tranquillité. Cette obfervation de S. M., que nous avons de bonnes raifons de donner pour certain, dément le bruit qui s'étoit répandu fur la miffion fuppofée du Duc d'Orléans à notre cour.

Paris, ce 28 Novembre 1789.

Signé P RUD HOMME.

COMITÉ DE POLICE.

LE Comité de police autorise les adminiftrateurs des poftes à faire paffer dans les provinces, à mesure qu'ils paroîtront, les Numéros des Révolutions de Paris, portant les noms de réditeur & de l'imprimeur. Ce 8 août 1789.

Signé FAUCHET, Préfident.

Du MANGIN, Vice-Préfident. LEVACHER-DE-LA- TERRINIERE.

Les perfonnes dont l'abonnement eft fini, font priées de le renouveller, fi elles veulent recevoir les Numéros fuivans.

De l'Imprimerie de LAPORTE, rue des Noyers. 1789. ·

No. X X I.

N°.

RÉVOLUTIONS

DE PARIS

DÉDIÉES A LA NATION,

Er au district des Petits-Augustins, avec une suite de quelques papiers dé La Bastille; le résultat de l assemblée nationale; les nouvelles de province et autres pièces; observations fur les tribunaux; interrogatoire des criminels de lège-Nation, avec gravures.

Les grands ne nous paroissent grands,
Que parce que nous sommes à genoux.
Levons-nous.

.....

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L'EDITEUR.

Jose me flatter que mes sacrifices et mes soins prouvent à mies concitoyens, et ma reconnoissance et mon desir de fervir la cause publique. Instruit qu'on a voulu surprendre MM. les soufcripteur qui m'honorent de leur confiance, en leur annonçant que le bureau des Révolutions de Paris étoit actuellement chez M. Froullé, l'extrait de la délibération des représentans de la commune, mis sous les yeux du Public, répondra à cette supercherie.

EXTRAIT D'UNE DÉLIBÉRATION DU COMITÉ DE POLICE.

Le comité de police, sur la contestation entre M. Prud>> homme et M. Tournon (1), déclare que M. Prudhomme, >> comme chef de l'entreprise du journal intitulé: Révolations » de Paris, peut continuer cette entreprise, et est proprié» taire des souscriptions, &c... Fait au comité de police, le » 4 novembre 1789 ».

Sig.és, l'abbé FAUCHET, MANUEL, THORILLON, ISNARD DE DONNEUIL, DE LA BASTIDE et B. DULUC.

Les numéros paroîtront donc, comme par le passé, au bureeu des Révolutions de Paris, rue Jac.b, n°. 28; et j'assure le public que l'on ne doit ajouter foi à aucune autre adresse que celle-ci, ainsi qu'à aucun avis qui ne seroit point signé par moi, n'en déplaise à tous les auteurs ou libraires qui voudroient se dife éditeurs dudit journal.

Quant à l'introduction promise, le public sera satisfait.
Sigté, PRUDHO M M E.

[1]Ceparticulier, soi-disant homme de lettre, et membre de plusieurs académies, répand avec profusion des diatribes, dans lesquelles il se dit l'auteur de cet cuvrage. Sa profonde ignorance fait ma justification, et l'extrait du comité de police détruit fa calomnie.

N°. XXI

A

DÉTAILS

Du 28 Novembre, au 5 Décembre. NOUVELLE ORGANISATION DES MUNICIPALITÉS.

FRANÇAIS..

RANÇAIS.....! Car désormais je ne puis appeller citoyens des hommes destinés à l'esclavage; Français ! Vous n'avez été libres que peu de jours; troublés par les horreurs de l'anarchie, ces jours ne vous ont peut-être point appris à aimer assez votre liberté, pour la défendre contre vos repré

sentans?

Contre vos représentans...? O douleur! Trahir la patrie par un lâche silence sur la nouvelle organisation des municipalités, ou altérer la confiance de la nation en cette assemblée, de laquelle dépend, sans doute, le salut de l'état; telle est l'alternative où nous sommes réduits.

Le décret du marc d'argent a produit tous les mauvais décrets dont il étoit le germe; déja l'aristocratie pure des riches est établie sans pudeur; eh! Qui sait si déja ce n'est pas un crime de lèzenation, que d'oser dire: LA NATION EST LE SOUVERAIN.

Le titre imposteur de citoyen actif a empêché le Français de suivre la marche rapide du comité de constitution, et de réprimer par l'action un peu lente de l'opinion publique, ses attentats à la liberté.

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Un citoyen actif qui n'agiroit pas, qui ne prendroit aucune part aux affaires publiques, ou qui n'y prendroit d'autre part que celle d'élire des hommes pour jouir du pouvoir législatif et municipal, seroit un monstre si ridicule, que nous n'avons pu supposer que l'organisation des assemblées générales de la nation, par individus, ne dût pas avoir pour objet de la mettre en état de RATIFIER LOIx, et de régler par elle même ses affaires dans les CAS GÉNÉRAUX.

LES

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On connolt maintenant le projet du comité; il est décrété en partie; les hommes qu'on a si adroitement endormi par une fréquente répétition du mot citoyen actif, ne seront actifs que pour payer, servir et élire; c'est à cela que se borneront les droits des citoyens.

Nous allons parcourir, avec douleur, la nouvelle organisation des municipalités. Puissent nos concitoyens ne point trouver, dans nos réflexions, assez de motifs pour désespérer de la cause pu blique !

L'organisation d'une nation, d'une communauté, est l'arrangement de leurs diverses parties, selon lesquelles elles peuvent agir sur elles-mêmes. - L'organisation doit être relative au but que le corps politique doit atteindre.

Le but auquel tout corps politique doit atteindre, est l'exécution de la volonté générale.

Pour que la volonté générale soit exécutée, il faut qu'elle soit connue. Pour qu'elle soit connue, il faut que chaque citoyen puisse voter dans les affaires publiques; car la volonté générale est le produit des volontés particulières. Donc, une nation ou une commune qui seroit organisée de manière que le plus petit nombre pourroit seul faire connottre son vœu sur les affaires publiques, seroit organisé aristocratiquement.

Ces vérités nues doivent être méditées par ceux qui ne sont pas encore familiarisés avec les principes politiques.

Il faut, avant de passer au projet d'organisation, établir, c'est-à-dire, rappeller quelques autres prineipes.

Le sens du mot gouvernement n'est point encore assez connu; il signifie l'exercice légitime de la puissance exécutive (1); les François le confondent avec la souveraineté, qui est l'exercice de la puissance législative.

(1) Contrat social

A a

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