FORMULE D'UN VIN FERRUGINEUX. Parmi tous les sels de fer qu'ils ont essayés pour obtenir un vin ferrugineux de bonne conservation, MM. Draper et Whitla donnent la préférence au citrate de fer ammoniacal, qui fournit un vin d'une transparence parfaite. Lorsque le vin ferrugineux est exposé à la lumière, il ne se forme qu'un très-faible précipité, et seulement après une insolation prolongée, tandis que celui qu'on prépare avec le tartrate de fer donne lieu presque immédiatement à un dépôt très-sensible. Voici la formule proposée par MM. Draper et Whitla. Citrate de fer ammoniacal....... Vin d'Espagne...... 10 grammes 35 3 5 500 Ainsi préparé, ce vin est très-limpide et n'a aucun goût désagréable. (Pharmaceutical Journal et Journal de pharmacie et de chimie, octobre 1865.) PRÉPARATION DES BOLS DE VIANDE CRUE. L'usage thérapeutique de la viande crue tendant à se généraliser, nous appelons l'attention sur le procédé suivant, indiqué par M. Dannecy. Prenez chair musculaire de boeuf, quantité voulue, coupez-la en morceaux de 4 à 5 grammes, pilez-la dans un mortier de fer, puis passez-la au tamis de crin. La pulpe ainsi obtenue est d'une extrême finesse et elle est débarrassée de toutes les parties tendineuses et aponévrotiques. Ajoutez sel marin pulvérisé, environ 1/2 pour 100, divisez en bols du poids de 1 ou 2 grammes, que vous roulerez dans de a poudre de mie de pain tamisée. Cette poudre de mie de pain pourrait être aromatisée au moyen d'un peu de persil ou d'estragon hachés très-fin. Ainsi préparés, les bols de viande crue ont un aspect agréable; la couleur rouge répugnante de la chair musculaire, atténuée par le blanc de la mie de pain, rappelle la couleur rosée des framboises. Ces bols pourraient s'employer également dans la diarrhée des enfants et dans le traitement de la phthisie, du professeur Fuster, de Montpellier. (Journal de médecine de Bordeaux et Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, no 24. 1865). FALSIFICATIONS. RECHERCHE DE LA PURETÉ DE L'HUILE ESSENTIELLE DE FLEURS D'ORANGER. On dissout 3 gouttes de l'essence dans 40 à 50 gouttes d'alcool très-rectifié. Quand l'huile est bien dissoute, on y ajoute 1/3 du volume d'acide sulfurique concentré de 1,830 1,836 p. s., on mélange en remuant doucement. Avec l'essence pure, il se produit un mélange plus ou moins coloré en brun foncé rougeâtre, dont la teinte est d'autant plus vive que l'huile est plus fraîche. Toutes les autres sortes inférieures de néroli et les huiles des aurantiacées qui peuvent être employées comme moyen de falsification, donnent, par le même moyen, des mélanges clairs, en partie de couleur ocreuse, rougeâtre ou rouge, et ceux-ci sont même caractéristiquement moins colorés quand le véritable néroli est falsifié avec 10, 15, 20 pour 100 d'une autre huile d'aurantiacées. Cette expérience a été faite par Hager sur cinq bonnes sortes de néroli, d'âges différents, et sur quinze sortes de néroli inférieur obtenu par mélanges artificiels. Si l'huile falsifiée est mélangée d'une petite quantité d'huile de ricin, le plus souvent les mélanges se foncent en couleur. Ceci est d'autant plus remarquable que cette huile, grasse elle-même, se colore très-peu avec l'acide sulfurique concentré. On doit donc, avant qu'on ne fasse l'expérience ci-dessus, s'assurer de l'absence de toute huile grasse dans le néroli. A. T. D. M. (Hager's pharm. Centralhalle.) ESSAI DE LA FARINE ERGOTÉE (Jacoby). Dans une expertise, il faut toujours procéder par comparaison en partant de la farine pure. Pour obtenir celle-ci, il n'y a d'autre moyen que de choisir les grains de seigle un à un et de les broyer soi-même. C'est à cette farine qu'on ajoute 1/4, 1/2, 1, 2, 3, etc., pour 100 de seigle ergoté. De chaque sorte, on prend une proportion déterminée, par exemple 10 grammes par 30 grammes d'alcool bouillant, afin d'éliminer les matières grasses et résineuses. On passe à travers un linge et l'on exprime bien le bourrelet, On introduit le résidu dans un tube, on agite avec 10 grammes d'alcool et on laisse déposer; le liquide surnageant doit être incolore si l'extraction a été complète. Dans ce cas, on ajoute 10 à 20 gouttes d'acide sulfurique affaibli, on agite vivement et on laisse déposer. Avec de la farine pure, le liquide acide est incolore ou tout au plus jaunâtrè sans nuance rouge, tandis que la farine plus ou moins ergotée donnera lieu à une teinte rouge plus ou moins foncée suivant le degré de son impureté ; la teinte se fonce avec le temps. ÉCORCE DE GRENADIER (HAGER). Ce qu'on trouve jusqu'à présent dans le commerce sous le nom d'écorce de racine de grenadier n'est, comme nous l'avons découvert par hasard, pas autre chose que l'écorce qui peut être enlevée annuellement du tronc et des branches de ce végétal, tandis que l'enlèvement de l'écorce de la racine a lieu aux dépens de la vie de l'arbuste. Nous nous sommes assuré d'une quantité restreinte de la véritable écorce de la racine, mais nous avons dû la payer un prix élevé. Nous sommes toutefois en mesure de prouver que, dans des cas d'expulsion rebelle de ténia, son action a été couronnée du plus brillant succès, tandis que l'écorce que l'on administrait jusqu'ici donnait rarement des résultats favorables. L'écorce des branches est jaunâtre et en partie roulée en tuyaux, tandis que la véritable écorce de la racine est de couleur de rouille et est pourvue de parties ligneuses, vu qu'elle n'est pas obtenue en pelant, mais en coupant. Nous espérons rendre à ce remède son ancienne réputation. (Tijdshrift voor wetenschap. Pharmacie. - Bul. Soc. Brux.) FABRICATION ET BLANCHIMENT DU SUCRE. Il paraîtrait que certains raffineurs, pour donner plus d'éclat au sucre, y mettent un peu de sulfate d'indigo. Récemment, M. Schaueffele, pharmacien aide-major à l'hôpital du Gros-Caillou, préparait un sirop avec des pains de sucre ne présentant rien d'anormal; mais, au moment où l'écume se formait, on vit soudain le sirop bleuir, de même que quelques morceaux à peine dissous, quand l'écume arrivait au contact de l'air. M. Schaueffele examina immédiatement le phénomène et conclut à la présence de l'indigo. Cette substance n'est pas inerte, comme pourraient le croire certains raffineurs, même quand elle est employée en petite quantité, et on doit considérer son mé lange avec le sucre comme une altération et une sophistication. L'emploi de l'indigo est sans doute un des moyens de donner de l'éclat au sucre, mais il en est un autre que nous avons constaté dans les visites que nous avons faites en 1865 dans les magasins d'épiceries. Ce dernier moyen consiste dans l'emploi de l'outremer; dans quelques cas, cet outremer s'était séparé, et la partie supérieure du cône avait une belle couleur bleue que n'avaient pas les autres parties du pain. A. CHEVALLIER. NOUVEAU MOYEN DE RECONNAITRE LA PRÉSENCE DU COTON DANS UN TISSU DE LIN. La chimie a déjà fourni à l'industrie de nombreux procédés pour constater ce genre de fraude. Mais jusqu'ici les réactions que l'on employait étaient sujettes à des erreurs, par suite de la faible différence de coloration qu'elles décelaient. Le professeur Boettger vient de découvrir une réaction nouvelle qui semble offrir des garanties d'infaillibilité incontestables. Découpez une bande de 5 à 6 centimètres de long sur 2 ou 3 centimètres de large, dans l'étoffe en question; effilez ensuite du côté de la chaîne et du côté de la trame. Plongez cette bande jusqu'en son milieu dans une dissolution alcoolique faible de rouge d'aniline et de fuchsine. Retirez ensuite et lavez à grande eau, jusqu'à ce que le liquide laveur ne conserve plus aucune trace de coloration. Plongez alors la bande encore humide dans une soucoupe renfermant de l'ammoniaque, les fils de coton perdent presque aussitôt leur coloration, tandis que ceux du lin gardent une trèsbelle teinte rouge rosée. ་་་ FALSIFICATION DE L'HUILE D'OLIVE PAR L'HUILE DE COTON. On signale, en Angleterre, une falsification de l'huile d'olive |