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ENLÈVEMENT DES ANCIENNES PEINTURES A L'HUILE.

Par M. FINCK.

On emploie, pour enlever les vieilles peintures à l'huile, les moyens suivants :

1° On brûle la couche de couleur. En France, on y parvient avec des poignées de paille que l'on allume, ou bien on enduit les objets d'essence de térébenthine, à laquelle on met le feu.

M. Rübl, de Darmstadt, a essayé un procédé qui consiste à placer l'objet sur un vaste brasier et à l'y chauffer. L'enduit vieilli se couvre de cloches, se sépare spontanément du bois dans beaucoup de places, et se détache très-facilement dans les autres par simple grattage, sans laisser aucune trace.

Ces moyens ne sont cependant pas applicables partout, et d'ailleurs ils endommagent les arêtes vives et les profils. Il vaut donc mieux recourir à ceux qui suivent :

2o On enduit l'objet proposé d'essence de térébenthine chaude, qui dissout facilement et complétement la couleur, que l'on enlève alors sans peine. Ce procédé, qui a d'abord été proposé par M. Deninger, est moins économique que les suivants :

3o On frotte les objets avec une solution de carbonate de soude qui doit être très-concentrée, et qui consiste en 1 partie environ de carbonate de soude et 1 partie d'eau. On accélère l'effet en ajoutant un peu de chaux caustique, et l'on frotte l'objet avec cette solution jusqu'à ce que toute la peinture soit détruite ;

4° Lorsque l'on veut enlever l'ancienne peinture pour rendre au bois sa couleur primitive, par exemple, remettre en évidence la nuance du vieux chêne, on ne peut pas recommander la solution de soude, qui change la teinte du bois. Dans ce cas M. Schlemmer, de Mayence, a, le premier, employé le savon

noir. On enduit alors avec ce savon les objets que l'on veut nettoyer, et au bout de quinze ou vingt heures on trouve la couleur tellement altérée que l'on peut l'enlever par un simple lavage à l'eau froide ;

5o La peinture fraîche, par exemple, celle que l'on étend par négligence sur des surfaces qui ne doivent pas en recevoir, s'enlève facilement avec de la benzine.

Nous serions très-heureux de voir travailler de nouveau ces procédés; car, dans diverses circonstances, nous n'avons pas toujours réussi d'une manière satisfaisante.

GAZ AUX MARCS DE POMME.

Dans un journal, le Nouvelliste de Rouen, sous le titre de Gaz de marc de pommes, se trouve un article qui est intéressant au point de vue de la science.

En effet, dans nos chroniques industrielles du Journal de chimie médicale, je répète constamment que l'on doit, en province, s'adonner à l'industrie: c'est vouloir le bien-être des contrées que l'on habite, c'est vouloir leur richesse.

Ayant eu l'occasion, au sujet des marnes soit du général Lebreton, soit des chaux du Nord, de voir que l'ancien Perche mérite l'attention de tout un chacun, j'ai été heureux d'apprendre qu'à Nogent-le-Rotrou, sous l'influence protectrice de M. de Butter, l'emploi des marcs de pomme ou de poires a été tenté pour faire du gaz (1). Aussi, je vois que les idées émises par MM. Gouverneur et Eichelbronner ont des résultats; que les appareils sont peu coûteux, transportables et d'un maniement facile. Mais je dois dire que l'emploi de l'appareil au chauffage doit surtout fixer l'attention. Dans des travaux sur les gaz d'é

(1) Cette application nouvelle est en pleine exécution, et cette ingénieuse idée est soumise à l'eppréciation de la Société d'encouragement.

clairage, le gaz de l'eau, le gaz de tourbe, nous avons démontré qu'on pourrait, tout en chauffant un fourneau, obtenir des cokes vendables, ce qui serait un bénéfice en plus. Ces questions, étudiées à Paris, Narbonne, Vichy et en Allemagne, nous font souvenir qu'en 1827 le charbon de houille manquant à Watmoor, on utilisa la tourbe pour le remplacer. Les idées de progrès me font penser que des tourbes prises dans la vallée passant par Saussoye, Saint-Lubin, Authon, Chapelle-Guillaume et la Bazoche, étant peu sulfureuses, préparées à un prix moindre qu'à Quillebeuf, qu'en Picardie, qu'en Bretagne, fourniraient un chauffage avantageux. Les tourbes, étant sur sol, ne demandent pas d'extraction dispendieuse, et, dans l'appareil de distillation des marcs de pomme, on aurait un combustible utile et aidant à la production des gaz de marcs. On aurait un supplément à la fabrication des gaz d'éclairage; car, en se servant de tourbe pour la fabrication des gaz de marcs de pommes, on recueillerait en plus les gaz tourbeux, et on ne pourrait en tirer parti. Dans la haute position où se trouvent ces messieurs, ce serait encore un bienfait de plus à ajouter à celui dont ils ont doté le Perche.

Tout prêt à fournir à nos lecteurs des plans et renseignements à ce sujet. A. CH. fils.

NOUVEAU SICCATIF AU MANGANÈSE.

Par M. C. JACOBSEN.

On prépare, d'après les moyens ordinaires, avec l'huile de lin et une lessive de soude caustique, un savon aussi neutre que possible, qu'on dissout dans une quantité convenable d'eau, à laquelle on ajoute un peu d'alcool, jusqu'à décomposition complète du savon, qu'on provoque par l'agitation, une solution de sulfate ou de manganèse ou de chlorure de manganèse résidu de la fabrication du chlore. On obtient ainsi un savon mou

64 JOURNAL DE CHIMIE, DE PHARMACIE ET DE TOXICOLOGIE.

jaune de miel (oléate de manganèse), qui absorbe avec une facilité et une rapidité extrêmes l'oxygène de l'air, et prend ainsi une teinte brun foncé. Ce savon est soluble dans un grand nombre de dissolvants. Il se dissout en toute proportion dans le vernis d'huile de lin, et, d'après les expériences comparatives de l'auteur, le vernis sèche, avec ce savon de manganèse, bien plus promptement que les autres siccatifs. Comme ce savon, conservé seul, s'oxyderait aisément, sa solution concentrée dans l'huile de lin (parties égales) est la meilleure forme sous laquelle on peut le conserver. Ce liquide, à raison de la facilité avec laquelle on le mélange, est même bien préférable à tous les siccatifs pulvérulents connus.

LAINE VÉGÉTALE.

Déjà, à plusieurs reprises, on a parlé de la confection avec leur produit extrait des aiguilles d'un pin maritime, d'étoffes grossières. Aujourd'hui, l'Athenæum contient sur ce sujet des détails intéressants :

<< Depuis 1860, il y a dans les environs de Breslau deux manufactures, l'une transformant en une espèce de laine les aiguilles du pin maritime, l'autre recueillant pour l'usage des malades les eaux employées dans la fabrique de laine de pin, laine dont on doit la découverte à M. Pannewitz, et dont sont faites aujourd'hui toutes les couvertures employées dans les hôpitaux, les pénitenciers, les casernes de Vienne et de Breslau. Un des grands avantages de cette nouvelle flanelle, c'est qu'elle écarte toute espèce de vermine. Elle sert à rembourrer aussi bien que le poil de cheval et coûte deux tiers de moins; son tissu, semblable à celui du chanvre, sert à faire toute sorte de vêtements d'une grande durée et d'une chaleur convenable. Ajoutons que le gaz éclairant les deux établissements ci-dessus mentionnés est fait avec le rebut de la matière première que l'on y emploie. »

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Le Gérant: A. CHEVALLIER.

TYPOGRAPHIE DE RENOU ET MAULDE, RUE DE RIVOLI, No 144.

DB

CHIMIE MÉDICALE,

DE PHARMACIE ET DE TOXICOLOGIE.

5me Série; Tome II; No 2. Février 1866.

CHIMIE.

ANTIMOINE DÉTONANT.

Par J. NICKLÈS.

Sous le nom d'antimoine détonant, M. Gore (de Birmingham) a fait connaître un métal qui produit de petites explosions sous l'influence du choc, explosions toujours accompagnées d'une légère fumée blanche et d'une émission de chaleur parfois assez intense pour enflammer du papier.

Ce métal explosif s'obtient au moyen de la pile; un morceau d'antimoine est fixé au pôle positif d'une petite batterie de Smée et plonge dans une dissolution de chlorure d'antimoine; le pôle négatif est terminé par une lame de cuivre bien décapé. Dès qu'on ferme le circuit, le dépôt métallique s'opère à la surface de la lame de cuivre, et peut même acquérir le brillant de l'argent.

Pareil résultat est obtenu avec le bromure et l'iodure d'antimoine; seulement le produit est moins explosif et émet aussi moins de chaleur lorsqu'il détone.

(Journal de pharmacie et de chimie.)

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5e SÉRIE. II.

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