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parvint à démontrer que les maladies miasmatiques, aussi bien que les affections des voies respiratoires, sont quelque peu subordonnées à la plus ou moins grande quantité d'ozone dans l'air atmosphérique. Dès lors, la médecine aurait fait une conquête de plus en thérapeutique. (Mouvement médical.)

PURETÉ DES EAUX.

Il est incontestable que la matière organique contenue dans les eaux peut, quand elle est en quantité notable, avoir une action nuisible sur l'organisme. Il est donc bon d'avoir à sa disposition un moyen simple de contrôle. Un jeune ingénieur chimiste se sert depuis longtemps, avec grand succès, du procédé suivant, qui est à la portée de tout le monde :

M. E. Monier prépare une liqueur renfermant 1 gramme de permanganate de potasse cristallisé par litre, soit 1 milligramme de ce sel par centimètre cube; puis, à l'aide d'une pipette graduée, verse cette liqueur dans l'eau à essayer. L'eau doit être portée à une température fixe de 65 degrés, puis acidulée par 2 millièmes d'acide sulfurique.

Il verse la liqueur jusqu'à ce que l'eau à essayer prenne une teinte rosée et que cette teinte persiste. Plus il aura fallu verser de liqueur, et plus l'eau sera impure.

Une eau pure ne donne pas de coloration. Quelques centimètres cubes de liqueur versés correspondent à une pureté encore assez grande; à 10 centimètres cubes, l'eau est encore buvable; au-delà, il faudrait s'en défier.

M. Monier, en opérant sur de l'eau de Seine, a trouvé que les eaux de Bercy décomposaient 5 à 6 milligrammes de permanganate de potasse par litre. Au pont d'Asnières, c'est-à-dire à une vingtaine de mètres en amont de l'égout, le poids du réactif décomposé a varié de 6 à 7 milligrammes. A 500 mètres

en aval de l'égout, les eaux décomposaient jusqu'à 16 milligrammes. Au pont de Saint-Ouen, le poids était encore de 9 milligrammes. Les eaux ont cependant déposé, sur un parcours de quelques kilomètres, une grande partie de leurs produits, mais elles sont encore moins pures que les eaux de Bercy.

Quant aux eaux, du grand collecteur, elles décomposeraient jusqu'à 105 milligrammes du même réactif; elles sont beaucoup plus impures que celles de la Bièvre, qui ne réduisaient alors. que 58 milligrammes.

Le procédé de M. Monier est à la portee de tout le monde, et quand on a des doutes sur l'eau que l'on doit boire pendant quelque temps, il n'est rien de si facile que de s'assurer de la quantité de matières organiques qu'elle renferme.

THÉRAPEUTIQUE.

DES PROPRIÉTÉS THÉRAPEUTIQUES DU VINETIER OU ÉPINEVINETTE (berberis vulgaris) A L'OCCASION DE L'EXTRAIT QUINOÏDE ARMAND.

Cette plante, que M. Armand vient d'élever, dans la matière médicale, à la hauteur d'un succédané du quinquina, était utilisée par les anciens contre le scorbut, la dyssenterie, l'angine, les engorgements du foie et de la rate, les fièvres inflammatoires, bilieuses, malignes et pestilentielles. Si le rob, le sirop et la gelée qu'on fait avec le suc des fruits étaient plus particulièrement destinés à l'usage de la table, la décoction de l'écorce intérieure de la tige ou de la racine jouissait d'une grande faveur auprès des praticiens. En cela, comme on le voit souvent, l'observation clinique a devancé l'analyse, qui n'a pu qu'expliquer des résultats acquis. Grâce aux progrès de la chimie, on sait au

jourd'hui que cette écorce de berberis doit son amertume à deux principes cristallisables: la berbérine et l'oxyacanthine.

C'est à Buchner que revient l'honneur d'avoir, le premier et sur lui-même, constaté l'efficacité de la berbérine, prise en poudre ou en pilules, à la dose de 25 à 50 centigrammes dans un cas d'embarras gastrique causé par un trouble des fonctions du foie. Le docteur Koch a confirmé les expériences de Buchner, et a, en outre, vanté particulièrement cette substance dans la convalescence du typhus, du choléra et des fièvres typhoïdes. Après Van der Corput, M. Bouchardat assigne, dans son Annuaire de 1850, une place utile à la berbérine parmi les toniques amers indigènes.

en

Les résultats obtenus avec la préparation de M. Armand témoignent de l'efficacité de cette substance, qui, sans doute, est la base principale dans le traitement de toutes les maladies où l'on prescrit le quinquina : fièvres intermittentes de tous les types, névralgies, anémies, convalescences laborieuses, etc., etc. Ainsi l'alcoolé de quinoïde exerce sur la rate la même influence que l'alcoolé de quinine : le volume de cet organe diminue instantanément.

Le mode d'administration de ce médicament varie naturellement suivant les cas et l'âge du sujet, et encore suivant les préparations. Ainsi l'alcoolé et les dragées qui sont applicables aux fièvres et aux névralgies s'emploient de la manière suivante :

1° Pr. Alcoolé de quinoïde, 4 cuillerées à dessert par jour, avant le repas de midi, pur ou mêlé à du café très-sucré.

2o Dragées de quinoïde, de 6 à 8 par jour.

Le vin et l'élixir sont réservés pour la médication tonique. Six petits verres du premier, 2 verres à vin de Bordeaux du second, par jour, suivant la règle adoptée pour les préparations de fer, de quassia, de gentiane, etc., etc.

En terminant, nous rappelons avec bonheur qu'indépendam

ment de sa valeur thérapeutique, l'extrait quinoïde est un produit indigène relativement peu coûteux. C'est une acquisition précieuse pour la médecine des pauvres et qui profitera au pays entier.

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SUR L'EMPLOI

GUÉRISON DE CINQ CAS DE TUMEURS MÉLANIQUES.
DU CHLORURE DE CHAUX ET DU SULFATE DE CUIVRE CONTRE LES
TUMEURS MÉLANIQUES.

Par M. MONceau.

Après avoir essayé le traitement ci-dessus indiqué avec succès sur un premier cheval, M. Monceau le répéta sur quatre autres chevaux et obtint les mêmes résultats. Cette médication est bien simple: elle consiste à introduire dans l'intérieur de la tumeur mélanique des étoupes imprégnées de chlorure de chaux, puis, trois ou quatre fois dans la journée, on fait déterger la plaie avec de l'eau chlorurée. On fait usage du chlorure de chaux aussi longtemps que la matière de la tumeur répand une odeur repoussante; ensuite on fait usage du sulfate de cuivre pulvérisé. On déterge la plaie, chaque fois qu'on enlève le pansement, avec le chlorure de chaux, et, lorsque la plaie est presque complétement cicatrisée, on fait un pansement comme pour une plaie simple. Il y a naturellement quelques indications secondaires à remplir dépendant de la situation de la tumeur mélanique et de la constitution de l'animal.

CHRONIQUE INDUSTRIELLE.

Par M. A. CHEvallier fils.

EXPLOITATION DE L'HUILE DE PÉTROLE EN RUSSIE (1). Les principales sources de pétrole se trouvent au Caucase, (1) L'huile de pétrole était devenue à Paris d'un usage fréquent,

dans la presqu'île d'Apschéron, et près du lac Baikal, en Sibérie. De nouvelles sources ont été récemment découvertes sur la rive gauche du Kouban. On en rencontre encore sur les bords du Volga, dans les gouvernements de Kasan, de Simbiron et de Samara; dans les presqu'îles de Kerth et de Taman, et jusque dans le gouvernement d'Arkhangel.

Les seules exploitations régulières sont celles de Kerth, de Taman et d'Apschéron. Les deux premières, dirigées par M. Helmerson, qui a foré quatre puits, ont fourni, en un an, du mois de juillet 1864 au mois de juillet 1865, près de 200,000 litres de pétrole.

Dans la presqu'île d'Apschéron, on compte 220 puits de naphte blanc et noir. Ces puits appartiennent à l'État, mais sont affermés à des particuliers.

Voici quelle a été la production du naphte en 1863; aux environs de Bakou, 1,960 pouds de naphte blanc; à Balakhlami, 300,000 pouds de naphte noir; dans les autres localités, 30,000 pouds, en tout près de 340,000 pouds de 16 kilogrammes.

Les puits les plus profonds sont ceux qui fournissent le plus de pétrole. Celui de Galafi donne 90 pouds par jour, les autres, dont la profondeur varie de 2 à 20 mètres, en fournissent des quantités qui varient de 2 à 40 pouds par jour.

L'exploitation de ces puits date de loin; mais dans l'ignorance où l'on était des procédés de raffinage, cette exploitation était peu active et ne rapportait guère en moyenne qu'un revenu annuel de 190,000 roubles. Mais, depuis quelques années, plusieurs personnes, et, entre autres, M. le baron de Torneau, ont introduit à Bakou les nouveaux moyens de désinfection, et ont imprimé une grande impulsion à l'industrie du pétrole, considéré comme matière propre à l'éclairage.

mais la surélévation de son prix fera abandonner son emploi, emploi qui présente quelques dangers. A. C.

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