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la gorge et l'estomac, suivie de purgation abondante, de vomissements, de crampes dans les extrémités; ces crampes s'étendent aux muscles de l'abdomen et du dos, présentant alors des symptômes semblables à ceux que produit le tétanos. Survient de la surdité, et le malade devient peu à peu tranquille. Sa convalescence dure plusieurs jours pendant lesquels la purgation continue est le symptôme le plus remarquable de la maladie.

Le docteur G. Benett (Gatherings of a naturalist in Australia, p. 402), rapporte quelques observations intéressantes sur l'usage qu'en font les habitants des îles Philippines. Ces informations lui ont été données par un médecin du pays qui regarde cette substance comme un purgatif excellent et très-doux. Il en donne de 1 à 4 graines, rarement cette dernière dose, selon l'âge et la force du malade.

De trois à quatre ans, 1 graine; de dix à douze ans, 2 graines; de quinze à dix-huit ans, 3 graines ; et enfin 4 pour un adulte. On les administre le plus souvent à l'état naturel, après les avoir dépouillées de leur enveloppe, ou, le plus ordinairement, sous forme d'émulsion avec de l'eau. L'action se produit en quelques heures, et ce médicament passe pour relever l'appétit.

Quoi qu'il en soit, les expériences personnelles du docteur Benett ne sont pas favorables à l'emploi de ces semences. Il a toujours trouvé leur action très-irrégulière, il fallait souvent employer jusqu'à 6 et 8 graines pour obtenir un effet purgatif; d'autres fois, une seule produisait de suite, et, dans la plupart des cas, le malade éprouvait des sensations de brûlure, des nausées, des vomissements; et ce qu'il dit là concorde avec les observations de M. Christison (Dispensatory, p. 794), sous l'action de l'huile obtenue avec ces graines, qui en contiennent environ 25 à 30 pour 100.

Ce manque d'uniformité dans leur action est un grave inconvénient pour l'emploi médical. Le professeur Christison observa

que le résidu, le marc, provenant de l'expression des graines, conserve des propriétés énergiques; quelques graines suffisent pour produire la purgation et le vomissement.

Le curcas multifidus, Endl, communément les noix médicinales françaises, possèdent une action égale, sinon supérieure à celle du curcas purgans. Le docteur Lindley (Flor. med., p. 185) regarde les graines comme le meilleur des purgatifs et des vomitifs. Malgré toute l'autorité qui s'attache à un nom aussi cher à la science, cette assertion peut être contredite. Le docteur Waring a vu un jeune Hindou empoisonné pour avoir mangé trois ou quatre de ces graînes fraîches. Purgation et vomissements très-violents, chaleur et tiraillements de l'estomac, prostration de tous les pouvoirs vitaux, tels furent les principaux symptômes. Il ne recouvra la santé que sous l'influence du jus de citron et des stimulants.

A côté, vient l'euphorbia lathyris de Linné, le caper spurge des Anglais, qui est une plante européenne. Elle nous présente un intérêt particulier, parce qu'elle nous prouve que les graines des euphorbiacées conservent sous nos climats froids et peu propices les propriétés actives et énergiques de leurs congénères des pays chauds. Les graines de l'euphorbia lathyris ont le volume d'un grain de poivre, leur saveur est d'abord douce, puis âcre à l'arrière-gorge. Lorsqu'on les mange, on ressent une brûlure dans la bouche, l'œsophage et l'estomac, et, si on en a pris de 6 à 12, elles produisent l'effet d'un éméto-cathartique trèsviolent.

L'huile d'euphorbia lathyris a été mise en pratique par le docteur Calderini. Il a vu qu'à la dose de 6 à 8 gouttes elle constituait un purgatif efficace sans provoquer ni nausées, ni coliques. Plus tard, des essais ont été faits à la clinique de Boulogne; les résultats ont prouvé que l'action de cette huile était très-irrégu

lière et très-incertaine, ce qui est pour l'emploi médical un grand inconvénient.

Disons, avant de passer outre, qu'à l'état frais les capsules de cette plante, qui sont très-certainement un poison âcre, perdent leurs propriétés par la dessiccation et deviennent inoffensives, au point qu'on peut les employer comme succédané des câpres, etc. (La suite au prochain numéro.)

OBJETS DIVERS.

CONGRÈS MÉDICAL INTERNATIONAL DE PARIS.

A Monsieur le Rédacteur en chef du JOURNAL DE CHIMIE

MÉDICALE.

Monsieur le Rédacteur,

Paris, le 1er juin 1866.

Un Congrès médical international doit se réunir à Paris, en 1867, à l'occasion de l'Exposition universelle. Le moment est donc venu de faire connaître à nos confrères et le projet luimême, et ce qui a été fait déjà pour en assurer la réussite. En cette circonstance, nous ne saurions mieux faire que de recourir à la publicité de votre estimable journal, et nous venons demander à votre bienveillance l'insertion de la note que nous avons l'honneur de vous adresser.

Dès le mois de novembre dernier, un comité central se formait à Paris, dans le but de préparer l'organisation du Congrès de 1867, et de répondre ainsi au vœu émis par le Congrès de Bordeaux.

Les membres de ce comité sont :

MM. E. Barthez, Béclard, Béhier, Bouchardat, Bouillaud, Broca, Dechambre, Denonvilliers, Follin, Gavarret, Gosselin,

Jaccoud, Lasègue, Longet, C. Robin, Tardieu, Verneuil, E. Vidal, Würtz.

La commission s'est définitivement constituée le 7 décembre, pour la nomination de son bureau, qui a été ainsi composé : Président M, BOUILLAUD.

Vice-Présidents: MM. DENONVILLIERS, GAVARRET, TARDIEU.
Secrétaire général: M. JACCOUD.
Secrétaire-Trésorier: M. E. VIDAL.

Cela fait, nous devions, avant tout, solliciter de M. le Ministre de l'intérieur l'autorisation de réaliser le projet formé; cette autorisation nous est arrivée le 20 mars. Le bureau du comité s'est aussitôt mis en rapport avec M. le Ministre de l'instruction publique, qui, non content de donner son entière approbation à cette œuvre exclusivement scientifique, a bien voulu nous permettre de la placer sous son haut patronage. M. le Ministre de l'agriculture et du commerce n'a pas accueilli avec moins de faveur la communication que nous avons eu l'honneur de lui faire; enfin, M. le Ministre des affaires étrangères a daigné nous accorder son appui, et nous promettre de signaler et de recommander le Congrès aux représentants de la France à l'étranger.

Voilà, Monsieur le Rédacteur, où en sont les choses, et nous sommes certains que ces conditions, éminemment favorables, sont déjà par elles-mêmes de puissantes garanties de succès. Mais, d'ailleurs, le Congrès tire, de son caractère spécial, une importance exceptionnelle, qui ne peut être méconnue. Dépassant, en effet, les limites de nationalités entre lesquelles se sont renfermées jusqu'ici les assemblées médicales, le Congrès international de Paris ne sera pas une simple réunion de médecins ce sera l'affirmation du mouvement scientifique de notre époque, et le premier acte visible de cette alliance intellectuelle qui unit les travailleurs de tous les pays.

Nous connaissons le dévouement et le zèle de la

presse médicale pour les véritables intérêts de la science; nous sommes assurés par là qu'en cette grave circonstance son précieux concours ne nous fera point défaut.

Dans ses prochaines réunions, le comité s'occupera de l'élaboration des statuts et du programme du Congrès; dès qu'ils seront arrêtés, nous aurons l'honneur de vous les communiquer. Veuillez, Monsieur le Rédacteur, agréer nos remercîments et l'assurance de notre considération distinguée.

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Le Comité d'organisation du dixième Congrès des Sociétés de pharmacie de France a l'honneur de vous inviter à prendre part aux réunions scientifiques et professionnelles qui auront lieu à Lille les 17, 18 et 19 août 1866.

La première séance se tiendra le vendredi 17, à six heures du soir, dans un des salons de l'Hôtel-de-Ville.

Après avoir reconnu la régularité des pouvoirs de Messieurs les délégués, on procédera à la nomination des membres du bureau définitif appelé à présider les séances du Congrès.

Les questions à l'ordre du jour sont celles posées par le Congrès de Rennes :

10 Y aurait-il utilité à autoriser les pharmaciens d'une ville ou d'un département où il n'y aurait pas une Société de pharmacie à nommer un délégué?

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