déplacement; d'un autre côté, vous avez préparé ainsi le vin

ferrugineux :

Vin de Malaga...

Citrate de fer ammoniacal..

1000 grammes.

25

Réunissez les deux vins et filtrez après vingt-quatre heures de contact..

Ce vin, dont le goût est agréable et la conservation facile, contient 25 centigr. de citrate de fer par petit verre à madère (soit environ deux cuillerées), et autant de principes extractifs de quinquina.

En le saturant par quantité suffisante de sucre, on obtient un très-beau sirop de quinquina ferrugineux, qui contient juste moitié moins de citrate de fer que le vin, mais qui peut être avantageusement employé chez les enfants, suivant la remarque du Bulletin de thérapeutique. Dr J. LAPEYRÈRE.

L'artichaut (cynara scolinus, lynantherus cynarus) a été autrefois employé en médecine. Cette plante possède des propriétés incontestables, et elles mériteraient d'être étudiées avec soin.

Guetteau, préparateur à la Faculté des sciences de Poitiers, a présenté à l'Académie de médecine un travail sur l'extrait de feuilles d'artichaut, sur lequel un rapport a été fait par Chatin; on obtient cet extrait par l'ébullition des feuilles et évaporation en consistance d'extrait. On reprend par l'alcool à 33 degrés, et on évapore de nouveau. Cet extrait présente l'aspect de l'aloès, son goût, sa cassure vitreuse; traité par l'acide azotique, on obtient un acide analogue à l'acide chrysammique de Schank. La majeure partie de cet extrait est formée par une matière analogue à l'aloétine, que l'auteur appelle cynarine.

D'après A. Cazenave, le suc exprimé des feuilles d'artichaut,

amené en consistance d'extrait, a été employé par un médecin anglais, le docteur Capemas (de Norwick), contre le rhumatisme. Cet extrait, administré à la dose de 15 centigrammes en trois ou quatre fois dans les vingt-quatre heures, jouit d'une certaine efficacité.

Les fleurs et les racines d'artichaut et de cardon sont trèsemployées en Allemagne contre les hydropisies, le scorbut, les névralgies, les fièvres intermittentes, le rhumatisme, la goutte et la jaunisse. On en fait des décoctions à la dose de 2 à 4 gr. dans 1 litre d'eau.

Préparée ainsi, elle jouit de toute la causticité désirable; qu'elle soit récente ou ancienne, elle ne se boursoufle pas, est très-malléable, n'adhère pas aux doigts, et s'applique avec la plus grande facilité. (Bulletin de thérapeutique.)

CAFÉ AU SÉNÉ LACTÉ.

Formule de M. LAILLER, pharmacien, et de M. le Dr DUMESNIL.

(Pour les enfants, la dose de follicules de séné devant être moins élevée, on diminue également la dose des autres ingrédients.)

5e SÉRIE. II.

18

On met dans un vase le café, puis les follicules de séné; on verse sur ces substances l'eau bouillante. Après une heure d'infusion, on passe avec légère expression, et le lait et le sucre prescrits sont ajoutés à cette infusion.

Ce liquide peut être pris par le malade en une ou plusieurs fois.

FORMULE D'UN VIN FERRUGINEUX.

Par MM. DRAPER et WHITLA.

Parmi tous les sels de fer qu'ils ont essayés pour obtenir un vin ferrugineux de bonne conservation, MM. Draper et Whitla donnent la préférence au citrate de fer ammoniacal, qui fournit un vin d'une transparence parfaite. Lorsque le vin ferrugineux est exposé à la lumière, il ne se forme qu'un très-faiblé précipité, et seulement après une dissolution prolongée, tandis que celui qu'on prépare avec le tartrate de fer donne lieu presque immédiatement à un dépôt très-sensible.

Voici la formule proposée par MM. Draper et Whitla :

Citrate de fer ammoniacal....

Citrate d'ammoniaque cristal

lisé.....

Vin d'Espagne.......

10.5 grammes.

3.9

500.0

Ainsi préparé, ce vin est très-limpide et n'a aucun goût dés

agréable.

(Journal de pharmacie et de chimie.)

TRIBUNAUX.

PROCÈS DE CONTREFAÇON ET DE STAGE DES ÉLÈVES.

M. X..., pharmacien, prépare un médicament particulier. Il a donné à ce médicament le cachet d'une spécialité en le livrant

dans un flacon ovale capsulé, et portant une étiquette dont il a déposé le modèle au Tribunal de commerce de la Seine, pensant ainsi s'assurer le monopole de la vente de cette préparation.

M. Y., pharmacien, prépare aussi un médicament semblable, qui est vendu dans des flacons analogues à ceux employés par M. X...

Le Tribunal de commerce, devant lequel ce dernier a cité Y... comme lui faisant concurrence, a jugé :

1° Que le médicament vendu par l'inculpé était une préparation officinale qui pouvait être fabriquée et vendue par tous les pharmaciens;

2° Que la forme du flacon était depuis longtemps tombée dans le domaine public;

3° Que la coiffure, l'enveloppe, l'étiquette employées par 1 M. Y... n'avaient aucun rapport avec la forme adoptée par M. X...

Conséquemment, il a condamné ce dernier aux frais et dé

pens.

Dans la même séance, et par une seconde assignation d'huissier, M. X..., s'appuyant sur un arrêté du Parlement de Paris. de 1764, qui dit :

<< Tout élève en pharmacie ne peut entrer qu'après une année « révolue dans une autre pharmacie, si les deux officines sont a situées à une distance qui n'excède pas 975 mètres, »

Cite M. Y... et ses deux élèves, A. F... et A. B..., qui tous les deux ont été employés chez lui.

Il accuse une seconde fois M. Y... d'entretenir ainsi une concurrence déloyale, et demande: 1° que la pharmacie de M. Y... leur soit interdite; 2° qu'une indemnité de 1,000 fr. lui soit payée solidairement par les trois accusés.

Le Tribunal s'est jugé incompétent sur cette seconde ques

tion, reconnaissant que la juridiction de l'Ecole de pharmacie pouvait seule être consultée sur ce point.

M⚫ Fréville, agréé près le Tribunal du commerce de la Seine, soutient que M. Y... est pleinement dans son droit en accueillant chez lui MM. F... et B..., que l'arrêt du Parlement de Paris de 1764 est abrogé, qu'il y a eu chose jugée en 1826 en pareille matière; il ajoute qu'entre la place où se trouve l'officine de X... et le lieu où est celle de Y..., en prenant même la ligne la plus directe, cinq pharmacies séparent MM. Y... et X... Dans sa sagesse, le Tribunal du commerce s'est déclaré incompétent, sur les dépens excepté, qu'il a laissé à la charge de M. X...

FALSIFICATIONS.

FALSIFICATION DES FARINES.

Extrait de jugement.

Par jugement en date du 27 février 1866, rendu par le tribunal de police correctionnelle de Saint-Lô, sur la poursuite du Ministère public,

Le nommé F.-V. M., âgé de quarante-six ans, meunier, a été condamné à la peine d'une année d'emprisonnement, 300 fr. d'amende, pour avoir, à Gouvets :

1° Depuis moins de trois ans, et notamment en 1865 et en 1866, trompé les personnes qui lui donnaient du grain à moudre pour la nourriture des animaux domestiques, sur la nature des farines qu'il devait livrer, en mélangeant frauduleuse ́ment à ces farines de la tangue ou du plâtre, qui rendaient lesdites farines impropres à l'usage auquel elles étaient destinées, en leur enlevant leur caractère propre et leur effet;

2o Au mois de décembre 1865, et au mois de janvier 1866,