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MOYEN FACILE DE PRÉPARER LE PEROXYDE D'HYDROGÈNE DILUÉ. D'après Schoenbein, lorsqu'on secoue fortement pendant quelques secondes seulement, dans un flacon très-large, contenant de l'air, de la grenaille de zinc amalgamé, avec un peu d'eau distillée, l'eau se transforme en partie, par absorption d'oxygène et en même temps formation d'oxyde de zinc, en peroxyde d'hydrogene. Comme on obtient ce produit important entièrement exempt d'acide et chimiquement pur, dans lequel on ne découvre aucune trace de zinc et de mercure, et qu'en outre il se conserve assez longtemps sans se décomposer, il serait à désirer qu'on l'appliquât à des expériences thérapeutiques.

TOXICOLOGIE,

EMPOISONNEMENT PAR LE PHOSPHORE.

Le docteur BELLINI donne les indications suivantes pour combattre les effets toxiques du phosphore:

1o Chercher à éliminer le poison du canal alimentaire (émétique).

2o Arrêter ou diminuer la combustion du phosphore dans l'estomac (éther).

3o Empêcher le contact du phosphore avec les parois gastrointestinales (substances mucilagineuses).

4o Neutraliser les acides qui se produisent dans le tube alimentaire et décomposer l'hydrogène phosphoreux qui se forme (magnésie calcinée, pour la première indication; l'eau chlorurée et l'hypochlorite de magnésie, pour la seconde).

50 Combattre l'inflammation qui se développe sur la muqueuse

gastro-intestinale (sangsues, cataplasmes à l'extérieur; albumine rendue alcaline par l'eau de chaux à l'intérieur).

6o Empêcher que le sang ne reste privé d'oxygène (inspiration de gaz oxygène pur ou d'air très-chargé de ce gaz; ou encore emploi des substances qui cèdent facilement de l'oxygène à l'organisme, à savoir: le chlorate de potasse, le persel de fer, etc.). Mais il faut recourir surtout à l'éther qui, arrêtant la combustion du phosphore, ne diminue pas la proportion de l'oxygène. A cet effet, on pourra maintenir le malade dans une atmosphère d'éther, sans arriver toutefois jusqu'à l'anesthésie.

70 Redonner au sang l'alcalinité qu'il a perdue (alcalins). 8° S'opposer à la formation des congestions hémorrhagiques et des dégénérescences graisseuses, ou les combattre quand elles se sont développées (pour la première indication, les alcalins, pour la seconde, les acides végétaux et les boissons ou applications froides).

9o Combattre l'empoisonnement biliaire (diurétiques et purgatifs).

10° Quant à la douleur, aux vomissements, au délire et aux autres symptômes nerveux, on cherchera à les calmer par l'opium.

EMPOISONNEMENT ACCIDENTEL PAR L'ARSENIC (Glascow).

La nommée Keechan se présentait dernièrement à la boutique du sieur Arbuckle, herboriste à Glascow. Elle demanda pour un sou de crème de tartre et autant de magnésie. Il lui fut remis deux paquets remplis d'une poudre blanche.

Arrivée chez elle, la femme mêle les deux paquets et les agite dans une tasse de lait, et en fait prendre deux cuillerées à soupe à son enfant. Celui-ci refuse obstinément d'en prendre davantage, et la mère, pour ne pas perdre le lait, vide la tasse jusqu'à la lie.

Au bout de dix à quinze minutes, la petite fille est saisie de violentes douleurs d'estomac et de vomissements. La mère se trouve prise des mêmes symptômes pendant qu'elle soigne sa fille, mais avec beaucoup plus de violence.

Le médecin, après avoir fait tout ce qu'il est possible de faire en pareil cas, se rendit à la boutique de l'herboriste et demanda les mêmes substances que la femme Keechan. Il résulta de l'examen chimique que la substance vendue sous le nom de magnésie était de l'acide arsénieux! La femme Keechan en avait pris environ 7 grammes !

La justice descendit chez l'herboriste et saisit le flacon à la magnésie, il contenait encore 2 à 3 onces d'acide arsénieux. Il paraît que l'herboriste l'avait acheté quatre ans auparavant, et il en avait débité environ 1 kilogramme.

EMPOISONNEMENT PAR L'ACONIT.

Un pharmacien de Brighton, chargé d'exécuter une ordonnance contenant un julep additionné de teinture de jusquiame et un liniment avec de la teinture d'aconit, eut le malheur de se tromper.

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Ces médicaments étaient pour un jeune homme de dix-huit ans, très-malade d'une affection cardiaque. Il succomba au bout de quelques heures. On ne peut affirmer que ce soit du julep ou de la maladie; néanmoins, le pharmacien fut condamné à une forte amende.

EMPOISONNEMENT DÉTERMINÉ PAR LA VIANDE D'OISEAUX

ACHETÉS SUR LES MARCHÉS.

A plusieurs reprises, nous avons fait connaître, dans le Journal de chimie médicale, les empoisonnements déterminés par la vente d'oiseaux achetés lors de leur mise en vente. Le Mémo

rial de Vaucluse a fait connaître que plusieurs personnes d'Avignon ont été assez gravement indisposées pour avoir mangé des petits oiseaux achetés au marché. Dans une famille, entre autres, trois de ses membres ont éprouvé de douloureuses coliques qui n'ont cédé qu'à un traitement énergique et immédiat. Heureusement que, par étourderie, la cuisinière avait vidé les tourdes; le chat de la maison, qui en a mangé les intestins, a failli mourir.

Il résulterait des informations prises que la cause de ce mal devrait être attribuée aux graines empoisonnées dont certains braconniers se servent pour attraper les oiseaux.

SUR LE POISON NARCOTIQUE DES CHAMPIGNONS.

M. LETELLIER a lu à l'Académie de médecine un mémoire sur la matière active des champignons. Ce travail se résume de la manière suivante :

« 1o Les champignons vénéneux, du genre agaric, section des amanites, doivent leur action mortelle au même principe narcotique alcalin fixe, incristallisable, ne précipitant par rien autre que par l'iode ou le tannin, et qui doit conserver le nom d'amanitine.

« 2o Les espèces confondues sous le nom d'agaric bulbeux possèdent, en outre, un principe âcre et délétère.

« 3o Le meilleur traitement consiste dans les vomi-purgatifs huileux, additionnés et suivis de tannin en décoction aqueuse très-concentrée. »

Nous pensons qu'à l'époque actuelle, malgré tout ce qui a été dit, publié et récompensé, nous ne connaissons pas encore le principe qui existe dans les champignons et qui est la cause de malheurs irréparables qu'on constate chaque année. A. C.

RECHERCHES TOXICOLOGIQUES.

MM. Th. et H. Smith, soumettant l'hydrate de fer à de nouvelles expériences, le proposent comme un antidote général de l'acide prussique, du cyanure de potassium, de l'arsenic, de l'antimoine et de l'émétique.

Pour l'acide prussique, on administrerait :

1° Une solution faite avec 3 à 4 centigrammes de protochlorure de fer liquide et 1 gramme 25 centigrammes de protosulfate de fer bien pur dissous préalablement dans 15 grammes d'eau distillée ;

2o Une solution de 3 grammes 35 centigrammes de carbonate de soude pur et cristallisé dans 30 grammes d'eau distillée.

Ces quantités neutralisent immédiatement 1 à 2 centigrammes d'acide prussique médicinal, en formant du bleu de Prusse insoluble, etc.

Pour le cyanure de potassium, les mêmes solutions pourraient servir en supprimant l'alcali, encore sa présence ne serait pas un mal. Il pourrait exister dans l'estomac un acide libre capable de saturer l'alcali du cyanure, alors on administrerait la solution alcaline la première; il se produirait du cyanure jaune de potassium. Les doses ci-dessus neutraliseraient 1 gr. 75 de cyanure de potassium.

Pour l'acide arsénieux, mesurer dans 60 à 90 grammes d'eau 15 grammes de perchlorure de fer liquide; y verser, jusqu'à cessation d'effervescence, une solution de 30 grammes de carbonate de soude pur et cristallisé dans 50 à 60 grammes d'eau chaude, etc.

Cet hydrate peut être obtenu à l'instant.

Il possède un pouvoir neutralisant très - considérable, et comme il retient une quantité d'eau qui est trente et une fois celle du peroxyde supposé sec, on peut calculer que 1 gr. 40 de

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