et d'obtenir des secours pour soumettre la Corse, soit pour se soustraire à un maudat d'arrêt décerné contre lui par le représentant Lacombe Saint-Michel. La convention le soupçonnoit d'a voir, avec quelques autres conjurés, le projet de remettre l'île aux Anglais; elle avoit en conséquence chargé ses commissaires de s'emparer de sa personne, mais il leur échappa par la fuite. Ce qui est constant, c'est que le général Miranda assura avoir à cette époque reçu sa visite, et la lui avoir rendue à l'hôtel des Adelphes dans le Strand. Ce fut, dit-on, de Londres qu'il se rendit en France assez tôt pour se trouver au siége de Toulon. Après ce siége, il revint à Marseille, où sa famille étoit dans le plus grand dénument, donna des secours à sa mère et à ses sœurs, qui parurent en public vêtues avec une sorte d'ostentation. Mais la conduite de Buonaparte à Toulon avoit laissé des impressions si fortes contre lui, qu'un jour ces dames se promenant au Meillan, elles furent entourées par une foule immense, insultées et réduites à fuir précipitamment (1). Peu de temps après, Buonaparte ayant été (1) Ce fut à cette époque qu'elles furent obligées de quitter leur loge au théâtre. destitué, toute sa famille retomba dans la misère ; et lui-même, ne sachant à quel parti se résoudre, songea à se jeter dans la carrière dramatique. Il apprit un grand nombre de rôles, composa quelques pièces de théâtre, et sollicita, à Paris, l'honneur de débuter au Théâtre de la République dans l'emploi des jeunes premiers, se réservant sans doute plus tard celui des tyrans. Comme on ne doit rien dissimuler de ce qui peut servir à le faire connoître en bien comme en mal, voici une anecdote qu'on a consignée dans quelques recueils: >> » le Après la longue et sanglante affaire d'Ar>> cole, il voulut lui-même parcouris et visiter camp. Il prend un simple habit d'officier, >> et commence sa ronde. Il trouve une senti>> nelle profondément assoupie, la tête ap» puyée sur la crosse de son fusil. Il le sou» lève doucement, prend le fusil et fait la fac>>>tion pendant deux heures, au bout desquelles » on vient le relever. >> Le soldat se réveille; il se voit sans armes; >> un jeune officier fait sa faction à sa place. Il » est saisi d'effroi ; il tremble bien davantage, lorsque, regardant attentivement l'officier, il >> reconnoît le général en chef. Ciel ! s'écrie>> t-il, je suis perdu. — Non, lui répond le général, après tant de fatigues il est bien per >> mis de s'endormir: mais une autre fois prends >> mieux ton temps. » Il faudroit bien des traits de ce genre, si celui-ci est vrai, pour effacer tous les actes d'inclémence commis depuis par Buonaparte. FIN DU PREMIER VOLUME, CHAPITRE X. Revers des Français; prise de Vérone, de Brescia; siége de Peschiera par les Autrichiens; mouvemens en Italie; inquiétudes du Directoire; levée du siége de Mantoue; bataille de Castiglione; CHAPITRE XI. Retraite des Autrichiens derrière la ville de Trente; reprise du siége de Mantoue; passage de l'Adige; bataille de Roveredo; prise de Trente; bataille de Bassano; Wurmser forcé de se retirer à Mantoue; nouveaux avantages des Français; nouvelle armée autrichienne sous le commandement du général Alvinzi. CHAPITRE XII. Fêtes à Milan et à Gênes, pour la fondation de la république; reprise de l'ile de Page CHAPITRE XV. Continuation des hostilités; lettre du général en chef de l'armée française au CHAPITRE XVI. Insurrection de Bergame, Brescia, |