Page images
PDF
EPUB

bla quelques soldats, et le fit escorter jusqu'à l'hôtel où il logeoit.

Le gouvernement romain, effrayé de ces désordres, prit les mesures les plus promptes et les plus efficaces pour ramener la tranquillité. On ordonna des patrouilles dans toutes les rues, on arrêta un grand nombre de mutins, et l'un des chefs de l'insurrection fut condamné au dernier supplice.

Dans le même temps, Gênes éprouvoit des agitations semblables; on prétendoit depuis quelque temps que la Vierge avoit fait des miracles; on avoit vu pleurer ses images; dans quelques églises elles s'étoient spontanément transportées d'un lieu à un autre. Les esprits superstitieux interprétoient ces prodiges en faveur de l'Italie; c'étoit le présage de la défaite

» permettrons aucune réflexion sur ce sujet déjà soumis » à l'opinion publique par de savantes discussions. Nous »nous bornerons à demander qu'avant de rien déplacer » de Rome, une commission soit nommée par l'Institut national, et formée partie dans son sein, partie en dehors, d'artistes et de gens de lettres, pour vous faire » un rapport général sur cet objet ».

[ocr errors]
[ocr errors]

» C'est d'après ce rapport, où toutes les considérations » seront discutées et pesées avec cette masse de réflexions » et de lumières que comporte le développement d'un

des Français. Le courroux du ciel était apaisé; l'armée républicaine n'avoit été entre les mains de Dieu qu'un fléau dont il s'étoit servi pour châtier ses enfans rebelles. Il falloit maintenant seconder les vues du Très-Haut, en s'armant contre les ennemis de son culte et de ses ministres.

Au milieu de ces dispositions, si la ville de Milan se fût déclarée contre les Français, la situation de notre armée pouvoit devenir fort périlleuse. Cette ville étoit divisée en deux par

sujet si grand et si digne de vous, que vous prononce>> rez sur le sort des beaux-arts dans les générations fu

»tures.

ע

Oui, l'arrêté que vous prendrez va fixer à jamais » leur destin, n'en doutez pas, et c'est ainsi que pour » former les couronnes destinées à nos légions triomphantes, vous saurez unir les lauriers d'Apollon aux palmes de la victoire et aux rameaux si désirés de l'ar>> bre de la paix

[ocr errors]
[ocr errors]

».

Signés: Valenciennes ; Lebarbier l'aîné; Moreau l'aîné; Bataille David; Dumont, sculpteur; Meynier; Bence; Souffiot le Romain, architecte; Levasseur, graveur; Vien père; Julien; Fortin; Dufourny, architecte ; Quatremère-Quincy; Le Suenr, sculpteur; Suvée; Perrou; Boisot, sculpteur; Colas, architecte; Fontaine, architecte; Lange, sculpteur; Vincent; Tassy; Roland, sculpteur; Percier, architecte; Legrand, architecte; Molinos, architecte; Clerisseau; Pajou; Berruer, sculpteur; Desoria; Michallon, sculpteur; Denon, graveur ; Cassas; Moreau jeune; Lemonnier; Robert; Girodet.

tis; l'un, démocrate exagéré, ne vouloit que l'anéantissement de tous les ordres privilégiés, la confusion de tous les rangs. C'étoit lui qui avoit dicté les articles de cette constitution qu'on a cités plus haut; l'autre parti, plus sage, vouloit une liberté tempérée par les lois. Ce fut pour ce dernier que le directoire de France se déclara. Des commissaires, chargés de ses ordres, abrogèrent provisoirement la constitution démocratique, et rétablirent ainsi l'ordre dans la ville (1).

Dans le premier moment de nos revers, des symptômes de révolte s'étoient manifestés dans quelques quartiers, et l'on avoit été obligé de mettre la citadelle en défense; mais la municipalité et quelques personnages du premier ordre, qui avoient pris parti pour la révolution française, parvinrent, non seulement à maintenir la tranquillité, mais déployèrent un zèle et une énergie qui sauvèrent la cause des républicains.

Napoléon sentit vivement le service qu'ils lui avoient rendu, et leur en témoigna sa reconnoissance dans une lettre où se montroit

(1) On verra bientôt cette même constitution démocratique rétablie par le directoire, sous des conditions et avec des formes encore plus acerbes qu'auparavant.

trop à découvert cet esprit de mensonge et d'orgueil qui l'a rarement abandonné.

Il les félicitoit d'être restés fidèles à la cause des Français, au moment où ils étoient forcés de battre en retraite; il nioit les défaites de l'armée française, les victoires des Autrichiens, et soutenoit que cette retraite n'étoit qu'une ruse adroitement combinée pour détruire l'ennemi; il leur promettoit sa protection, et leur annonçoit de nouvelles victoires; mais en même temps il ordonnoit des levées dans toute la Lombardie, et fortifioit son armée de tous les hommes en état de servir (1).

(1) Ces levées se faisoient avec une extrême rigueur.' On enlevoit de force les enfans à leurs parens, les laboureurs à leur charrue, les ouvriers à leurs ateliers; on les faisoit marcher à la tête des colonnes, suivis de quelques pièces de canon, avec ordre d'y mettre le feu s'ils essayoient de fuir, ou s'ils refusoient d'avancer. C'étoit ainsi qu'on disposoit les esprits en faveur de la république française. Par la suite, Buonaparte imputa ces excès au directoire.

CHAPITRE XI.

Retraite des Autrichiens derrière la ville de Trente; reprise du siége de Mantoue; passage de l'Adige; bataille de Roveredo; prise de Trente; bataille de Bassano; Wurmser se retire dans Mantoue; nouveaux avantages des Français; nouvelle armée autrichienne sous le commandement du général Alvinzi.

DEUX armées autrichiennes, commandées par des généraux habiles et expérimentés, venoient d'être détruites dans l'espace de quatre mois. Le maréchal Wurmser conservoit à peine la moitié des troupes amenées des bords du Rhin. Buona\parte, avec des forces supérieures, pouvoit lui enlever ses positions ou les tourner, et lui couper ainsi la retraite dans le Tyrol. Ce général fit dans cette occasion tout ce qu'on pouvoit attendre d'un homme habile et courageux. Après avoir brûlé une partie de la flotille qu'il avoit sur le lac de Garda, il se retira derrière la ville de Trente, et laissa les Français entièrement maîtres du lac.

Le pays qu'il occupoit offroit une infinité

« PreviousContinue »