*LE MYRIAMÈTRE, ou la lieue métrique, vaut 10,600 mètres. Cette mesure remplace les lieues anciennes de toutes sortes; c'est à peu près la distance d'une poste; elle équivaut à 5,131 toises de Paris, environ 2 lieues moyennes.

La lieue a exprimé jusqu'ici des distances si différentes, que c'était une véritable confusion; on s'entendait mieux en exprimant les distances par tant d'heures de chemin.

* Le KILOMÈTRE, ou mille métrique, vaut 1,000 mètres; c'est la dixième partie du myriamètre ou de la lieue métrique; il équivaut à 513 toises anciennes ; c'est la distance d'un petit quart de lieue. 5 kilomètres reviennent à une lieue moyenne.

*

* L'HECTOMÈTRE n'a point de synonyme dans la nomenclature vulgaire; il vaut 100 mètres, et équivaut à 51 toises anciennes de Paris.

Cette unité est une acquisition, puisqu'elle permet de donner une valeur déterminée à de petites distances que l'on ne pouvait désigner que d'une manière vague par le nom de portée de fusil.

Ordinaires.

Le DÉCAMÈTRE, ou perche métrique linéaire, vaut 10 mètres. Cette mesure, qui équivaut à environ 31 pieds anciens, rem

place les perches, verges, cordes, chaînes, et autres servant au mesurage des terrains.

Le mot de décamètre ne doit être employé qu'à désigner la chaîne d'arpenteur, dont en même temps il indique la longueur. Ce serait un contre-sens de s'en servir dans tout autre cas pour exprimer des dixaines de mètres.

Le MÈTRE Conserve son nom dans la nomenclature vulgaire ; c'est l'unité génératrice de toutes les autres mesures; c'est la dix-millionième partie du quart du méridien terrestre: il revient à 3 pieds 11 lignes et 296 millièmes. Cette mesure remplace les aunes, les cannes, les toises, et autres analogues.

Le mètre est spécialement destiné au mesurage des étoffes, et à tous les usages auxquels on employait les toises, les cannes, etc. Les quantités considérables de mètres s'expriment en dixaines, centaines, etc. Ce serait une erreur grossière de les énoncer en décamètres, en hectomètres ou en myriamètres; on n'a jamais mesuré des étoffes à la perche, au mille ou à la lieué.

Le DÉCIMÈTRE ou le palme, dixième de mètre, remplace le pied, l'empan, la palme, le pan, et autres analogues; il revient à 3 pouces 8 lignes du pied de roi.

Le CENTIMÈTRE Ou doigt vaut un centième de mètre; il équivaut à environ 4 lignes et demie; il remplace le pouce et les fractions analogues des anciennes mesures correspondantes au pied.

La taille ou hauteur des hommes, qui s'exprimait en pieds et pouces, ne doit plus s'exprimer qu'en centimètres et dixaines de centimètres (1).

(1) Il s'est introduit dans la désignation de la taille des hommes un usage très vicieux, c'est de l'exprimer en mètres, decimètres, centimètres, et millimètres ; ainsi, par exemple, on dit que la taille d'un homme est de 1 mètre 7 décimetres

Le MILLIMÈTRE ou trait est un millième du mètre ; il équivaut à 44 centièmes de ligne.

Le décimètre, le centimètre et le millimètre ne sont proprement que des sous-divisions du mètre, mais seront cependant employés eux-mêmes comme unités pour de petites quantités, avec d'autant plus d'avantage pour les arts, que le millimètre étant beaucoup plus petit que la ligne, offre un moyen de prendre des mesures plus exactés.

Les quantités qui devront être évaluées avec une grande précision s'exprimeront en millimètres, dixaines et centaines de millimètres.

MESURES DE SUPERFICIE.

Agraires.

* L'HECTARE ou arpent métrique contient 10000 mètres carrés, et vaut un arpent et 96 perches des eaux et forêts; il remplace les arpents, séierées, mancaudées, journaux, boisselées, et autres grandes mesures de terrains.

Les noms d'arpent, séterée, etc., désignaient des choses si différentes, qu'ils n'avaient, a vrai dire, aucun sens; on pourra juger de leur variété infinie par l'inspection des tables qui sont à la suite de cet écrit.

* L'ARE ou perche métrique carrée vaut 100 mètres carrés ; c'est un centième de l'hectare ou de l'arpent métrique ; il équivaut à une perche et 96 centièmes de perche de l'arpent des eaux et forêts. Il remplace les perches, verges, cannes carrées, lattes, chaînes, cordes, et autres mesures analogues.

4 centimètres et 6 millimètres, ce qui n'est évidemment que la traduction de 5 pieds 3 pouces 6 lignes, ancienne mesure. En mesurant directement la hauteur de cet homme sur une échelle métrique, on trouvera⠀ 174 centimètres et 172, ce qui est beaucoup plus simple et plus intelligible.

* Le CENTIARE ou mètre carre, égal à un carré qui aurait un mètre de chaque côté, est le centième de l'are, le dix-millième de l'hectare, et ne doit être employé que pour exprimer les fractions de l'are ou perche métrique; si on s'en sert comme unité, ce ne peut être que dans l'évaluation des terrains les plus précieux.

Les mesures de superficie ordinaires sont le mètre carré, le décimètre ou palme carré, le centimètre carré ou doigt carré, et le millimètre carré ou trait carré, et remplacent la toise, le pied, le pouce et la ligne carrés dans toutes les opérations connues sous le nom de toisé ou quadrature.

Le mètre carré contient 100 décimètres carrés; le décimètre carré contient 100 centimètres carrés, et le centimètre carré 100 millimètres carrés.

Les quantités superficielles plus grandes que dix de celle de ces mesures qu'on a prise pour unité, s'expriment en dixaines, centaines, mille, etc. Ce serait une erreur d'appeler are une étendue superficielle de cent mètres carrés, s'il n'était pas question de terrains; les noms d'hectare et centiare appartenant spécialement aux mesures agraires.

On place encore dans l'ordre des mesures superficielles les grandes mesures géographiques, telles que le myriamètre carré, ou la lieue métrique carrée, qui est une étendue superficielle égale à un carré de 10,000 mètres de côté, et le kilomètre carré, ou mille carré, qui est égal à un carré de 1000 mètres de côté.

MESURES DE SOLIDITÉ.

* Le STÈRE est conservé dans la nomenclature vulgaire; c'est un solide égal à un cube dont chaque côté est un mètre carré; il revient à un peu plus de 29 pieds cubes, et remplace les toises cubes, les cannes cubes, la voie, la corde, le moule, l'anneau,

et autres analogues, en usage tant pour la cubature que pour le mesurage du bois de chauffage.

* LE DÉCISTÈRE, ou solive métrique, est le dixième du stère ou mètre cube; il remplace l'ancienne solive, la pièce, la marque, la cheville, etc., et ne diffère presque pas de l'ancienne solive qui servait à l'évaluation des bois de charpente.

Le pied cube, le pouce et la ligne cubes, sont remplacés par le décimètre cube, ou palme cube, qui est un millième de mètre cube, le centimètre cube, ou doigt cube, qui est un millième du décimètre cube, et le millimètre cube, ou trait cube, qui est le millième du centimètre cube.

Les quantités plus grandes que dix de celle de ces mesures, qu'on a prise pour unité, s'expriment en dixaines, centaines, mille, etc.

MESURES DE CAPACITÉ.

Pour les liquides.

Le KILOLITRE, mesure de 1000 litres, n'a point de synonyme dans la nomenclature vulgaire ; c'est un vaisseau dont la capacité serait égale à un mètre cube ou 1000 décimètres cubes; il revient à environ trois muids trois quarts de Paris, et doit remplacer, dans l'évaluation de la quantité des liquides, les muids, queues, bottes, pipes, barriques, busses, etc.

Quoique la coutenance des futailles sóit très variée, et que leur construction ne soit pas assez exacte pour qu'elles puissent être placées au nombre des mesures, on peut néanmoins les en rapprocher par une construction régulière. Dans tous les cas, le kilolitre peut être une mesure de compte très commode pour évaluer les grandes quantités.

L'HECTOLITRE, mesure de 100 litres, n'a point de synonyme