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titres d'accusation produits avant la découverte de l'armoire, comment qualifiera-t-on tous les actes qu'on s'est permis contre le roi avant cette découverte ?.

La seconde réflexion est celle-ci avant de tirer aucune induction des nouvelles pièces que vous allez produire, rapprochez les faits, rappelez les époques dans lesquelles elles ont été présentées au roi, ou écrites par le roi.

La seule lettre que je vois citée dans les papiers publics à la charge du roi, est celle à l'évêque de Clermont.

Or, nous ne pouvons pas oublier que la constitution civile du clergé n'étoit que l'exorde d'un plan beaucoup plus vaste développé depuis dans l'assemblée, à la tribune, et qui consistoit non pas à réformer, mais à détruire la religion catholique et toute espèce de culte sacer

dotal.

Qu'on juge maintenant de l'impression qu'a dû faire sur un prince religieux, la révélation d'un tel plan! Il ne se croyoit pas seulement victime, mais complice de la guerre declarée à la religion de ses pères, ll 1929

Il étoit bien démontré que ceux même qui auroient voulu défendre literalement ladnou¬

velle constitution du clergé, deviendroient aussi des conspirateurs pour les ennemis de toute religion qui annonçoient non pas l'égalité, mais le mépris et l'intolérance des cultes.

que

Si l'on considère maintenant que cette opinion n'est pas celle de la majorité du royaume, dans tous les départemens un grand nombre de citoyens manifestoient leur attachement à la religion catholique, et à ses ministres, que la persécution seule la plus violente a pu leur imposer silence, de quel droit reprocheroiton au roi d'avoir desiré, avec une grande partie du royaume, le rétablissement de la religion catholique?

Si la lettre à l'évêque de Clermont indiquoít

plan, et des moyens politiques pour arriver à ce rétablissement par la fórce, on pourroit en conclure l'existence d'un complot, dans lequel le roi seroit personnellement impliqué; mais cette lettre est purement une consultation religieuse, pour savoir s'il peut, ou s'il ne peut pas faire ses pâques suivant le nouveau rite; C'est la conscience du prince qui s'explique, et qui s'excuse d'avoir cédé à la force en sanctionnant des décrets que sa conscience rejette. iSi je recouvre ma puissance, dit-il, je -rétablirai la religion catholique s

Si je recouvre ma puissance!

C'est-là,

sans doute, ce qu'on présente comme l'indication d'un complot pour la recouvrer. — Mais sa puissance même constitutionnelle, dont il étoit bien notoirement dépouillé, ne lui don` noit-elle pas le droit de refuser librement les décrets relatifs à la religion, qui ne faisoient pas partie de la constitution de l'état? ne pouvoit-il pas espérer que, lorsqu'on feroit des loix, autrement que sous la dictée des tribunes et des clubs, on ne garderoit plus comme loix celles que la violence la plus menaçante avoit fait promulguer? Le roi pouvoit-il considérer comme stable une constitution que tous les partis vouloient renverser ; et, sans attenter aux véritables droits et aux intérêts du peuple, n'étoit-il pas fondé à croire que ce peuple plus éclairé accorderoit à son roi la puissance nécessaire pour défendre ses droits et ses intérêts contre tous les factieux qui déchirent l'état ?

Mais les inductions qu'on veut tirer de cette lettre, se renforcent, dit-on, par la multitude, et le rapprochement des plans et mémoires qui viennent à l'appui.

J'y vois précisément le contraire : on ne sèroit sûrement pas parvenu à rendre le roi odieux, en disant au peuple, avant comme après la découverte de l'armoire:

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« Nous allons vous prouver, par une mul

titude de pièces, que le roi, se voyant poursuivi par le parti républicain, qui vouloit renverser la nouvelle constitution comme l'ancienne, conçu le projet de lui résister, et de conserver, en France un gouvernement monarchique. Pour y parvenir, le roi a donné secrètement sa confiance aux hommes qui avoient obtenu la vôtre, en soutenant les principes d'un gouvernement libre; mais ces hommes ayant abandonné le parti républicain, et se déclarant pour le gouvernement monarchique, sont dès-lors des conspirateurs; ainsi, tout ce qu'ils ont fait ou proposé au roi pour défendre et pour empêcher la prépondérance de la faction qui attaquoit le trône et la constitution, sont autant de titres d'accusation à la charge de Louis XVI ».

Je dis que ce n'est pas, ainsi qu'on auroit prévenu le peuple contre le roi, il a fallu

pour cela présenter Louis XVI comme ayant concerté un plan de contre- révolution avec les princes ses frères, avec les émigrés, avec les puissances étrangères; c'est ainsi qu'il a été signalé et dénoncé comme tyran, traître, parjure, ennemi de la nation.

C'est après cette dénonciation qu'on découvre L'armoire et tout ce qu'elle renferme; le dépôt secret de toutes les pensées, de tous les projets

de

de Louis XVI, doit donc nous révéler les preuves de ce concert avec les émigrés, avec les puissances étrangères !

Point du tout, ce sont des hommes qui en pouvoient rien espérer, qui avoient tout à craindre des émigrés et des puissances étrangères, qui étoient bien certainement ennemis de l'ancien régime; ce sont enfin la Fayette et Mirabeau qui paroissent les principaux directeurs, ou les instrumens de tous les plans et projets contenus dans l'armoire.

Tous ces plans et projets sont antérieurs de six et huit mois à l'acceptation de la constitution; ils se rapportent tous à un seul point, procurer au roi, liberté et sûreté; tantôt il sagit d'un voyage à Compiègne ou à Fontainebleau, pour échapper aux piques et aux séditions de Paris; tantôt il est question d'influer par des écrits, par des émissaires sur l'opinion publique, et de balancer ainsi la puissance des Jacobins qui employoient les mêmes moyens. Ils avoient des applaudisseurs dans les tribunes, des motion-, naires dans les groupes et dans les sections: on propose, au roi une contre-partie, et toutes ces. opérations sont toujours subordonnées à la direction des hommes qui avoient l'intérêt le plussen. sible à empêcher le retour de l'ancien régime.