XI qui savent apprécier les difficultés que j'ai rencontrées dans les longues recherches auxquelles je me suis livré. Qu'il me soit permis, en terminant ces lignes, de témoigner mes vifs remerciments à toutes les personnes qui, en Belgique, en France, en Italie, en Allemagne, etc., ont bien voulu seconder mes recherches ou me guider dans mon travail. Je croirais manquer à la reconnaissance que je leur dois, si j'oubliais de remercier, d'une manière toute particulière, ceux des membres de la famille de l'Empereur qui ont voulu me communiquer une foule de renseignements jusqu'ici inconnus et de documents précieux, ainsi que M. le lieutenant général pair de France Pellet, directeur du dépôt de la guerre, à Paris, à la bienveillance duquel je dois la faveur d'avoir pu consulter les archives militaires de la république et de l'empire. L'histoire de la république et de l'empire a été traitée sous toutes les formes, de toutes les manières; toutes les phases de cette grande époque sont décrites, expliquées pour ainsi dire jusque dans leurs moindres détails, enfin des milliers de volumes ont été publiés sur le mouvement social qui marqua la fin du XVIII siècle et le commencement du XIX. Mais les uns, entraînés par une haine aveugle, semblent avoir pris à tâche de déprécier les hommes, de blâmer leurs actions, de dénaturer les événements. Ils n'ont pas craint de proclamer la révolution une des monstruosités de la nation française, le fléau de l'humanité, l'avilissement des peuples. Ils s'obstinent à méconnaître les bienfaits de cette grande régénération, pour avoir le droit de la vouer à l'exécration de la postérité. Ils ne veulent, en un mot, faire ressortir que les abus de ces violentes commotions, et se plaisent à constater un à un tous les actes arbitraires de la révolution, flétrissant les moyens sans tenir compte des résultats. Fidèles à ce système de dénigrement, ils devaient traiter l'empire avec une égale partialité. En effet, déniant au peuple le droit de choisir son premier magistrat, ils n'ont voulu voir dans l'empereur qu'un glorieux usurpateur, qu'un despote; et dans l'immense création impériale ils n'ont trouvé qu'un assemblage incohérent résultant de la conquête. Quant aux apologistes de cette même époque, ils ont, eux aussi, commis de graves erreurs. Dominés par leurs opinions personnelles, entraînés par l'enthousiasme qu'inspire la liberté, ou fascinés par l'auréole glorieuse dont l'Empereur entoura la France, ils n'ont voulu reconnaître ni les torts de la république, ni ceux de l'empire. Il fut un temps où ces diatribes comme ces louanges étaient favorablement accueillies, parce que les unes ne convenaient que trop à l'esprit réactionnaire du gouvernement imposé à la France et que les autres s'adressaient exclusivement aux glorieux défenseurs de l'empire. C'était une arène où les deux partis étaient aux prises, employant réciproquement les armes les plus tranchantes, sans considérer seulement s'ils restaient dans le vrai. Mais aujourd'hui l'histoire demande quelque chose de plus positif. C'est une vérité que je n'ai pas perdue de vue un seul instant. Voulant produire un livre et non un pamphlet, j'ai fait abstraction de mes propres opinions politiques. J'ai exposé tous les faits, rappelé tous les événements, cité toutes les actions de la république et de l'empire, soit qu'elles fussent favorables ou non au parti auquel je puis m'être attaché. Rarement je me suis permis d'émettre des réflexions, parce que j'ai cru qu'elles importaient peu aux personnes qui consulteront mon livre. Et lorsque j'ai hasardé quelques observations purement politiques, c'est parce que le sujet l'exigeait ou qu'elles pouvaient y jeter quelque lumière. Je crois avoir raconté avec une même impartialité les triomphes et les revers, les bienfaits et les torts, les belles et nobles actions aussi bien que les erreurs de la république et de l'empire. Si je me suis trompé, je l'ai fait de bonne foi; je n'ai avancé aucun fait sans que j'en eusse la preuve ou qu'il eût été attesté par des témoignages respectables; aussi, je livre mon travail avec confiance à l'appréciation des hommes compétents, aux hommes XI qui savent apprécier les difficultés que j'ai rencontrées dans les longues recherches auxquelles je me suis livré. Qu'il me soit permis, en terminant ces lignes, de témoigner mes vifs remerciments à toutes les personnes qui, en Belgique, en France, en Italie, en Allemagne, etc., ont bien voulu seconder mes recherches ou me guider dans mon travail. Je croirais manquer à la reconnaissance que je leur dois, si j'oubliais de remercier, d'une manière toute particulière, ceux des membres de la famille de l'Empereur qui ont voulu me communiquer une foule de renseignements jusqu'ici inconnus et de documents précieux, ainsi que M. le lieutenant général pair de France Pellet, directeur du dépôt de la guerre, à Paris, à la bienveillance duquel je dois la faveur d'avoir pu consulter les archives militaires de la république et de l'empire. Bruxelles, 13 août 1847. |