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Le général de brigade Proteau (Jean) est tué dans cette action.

12 (24)-Trente-quatre personnes sont condamnées à la peine de mort. On y remarque entre autres l'ancien député à l'assemblée législative Clermont (Claude-Ignace-Joachim), né à Salins en 1732.

-Machault d'Arnouville (Jean-Baptiste), ancien grand trésorier de France et ministre d'État sous Louis XV, arrêté comme suspect, meurt à la prison des Madelonnettes à Rouen; il était né le 13 décembre 1701.

- Sur le Rhin, combat dans les montagnes de Platzberg. L'armée austro-prussienne, commandée par le major général Pfau, et composée des corps des généraux Kalkreuth, du prince de Bade et Ruchel, s'y était retranchée par tous les moyens que l'art des fortifications indique; aussi secroyait-elle sûre du succès. Toutefois le sort en décida autrement. Les divisions Desgranges, Sisel et Meynier, conduites par Desaix et SaintCyr, lieutenants du général Michaud, arrivent en face des retranchements, se jettent avec impétuosité sur les Prussiens, qui les repoussent jusqu'à cinq fois, s'emparent des batteries, tuent les canonniers sur leurs pièces et entrent enfin dans le camp ennemi. La nuit empêcha que l'on ne poursuivit les vaincus. Le général Pfau fut tué dans ce terrible combat, qui coûta plus de quatre mille hommes aux AustroPrussiens. On ignore la perte des Français, qui dut être considérable.

13 (25) Le lendemain du revers de Platzberg, les Autrichiens essuient une nouvelle défaite à Tripstadt: c'est le prince de Hohenlohe qui y est battu par le général Taponnier.

A Paris, trente-huit personnes, dont six femmes, sont envoyées à l'échafaud.

- *Péthion et *Buzot, membres de la convention, mis hors la loi après la journée du 2 juin 1793, sont trouvés morts et à moitié dévorés par les animaux, dans le bois de Saint-Emilion, dans la Gironde. Péthion de Villeneuve (Jérome), naquit à Chartres en 1760, et Buzot (François-Nicolas-Léonard), à Évreux le 1

mars 1760.

15 (27) Une nouvelle série de trente personnes, dont sept femmes, est envoyée à la mort.

--

Aux Alpes, le général Lebrun bat un corps de Piémontais à Roccavione.

- En Belgique, prise de Louvain par le général Kléber, malgré la belle défense de l'arrière-garde du prince de Cobourg. Un grand nombre de prisonniers français, parmi lesquels la garnison entière de Landrecies, détenus à Louvain, sont délivrés par la prise imprévue de cette ville. Malines succombe au même instant. Pichegru, après un combat chaudement soutenu par le duc d'York et le prince d'Orange, sur le canal de Bruxelles, force l'entrée de la ville et y pénètre tandis que les Hollandais-Hanovriens en sortent par la porte d'Anvers.

-Sur la gauche, le général Jourdan s'empare de la ville de Namur, y fait deux cents prisonniers et prend cinquante et une pièces de

canon.

16 juill. (28) — Le tribunal révolutionnaire condamne à la mort trente et une personnes parmi lesquelles deux femmes.

17 (27) Cette exécution est suivie le lendemain d'une autre de trente-sept individus, dont dixsept femmes.

18

Sur les frontières du nord, la ville de Landrecies, assiégée par quinze mille Français depuis le 3 juillet (voy. cette date), capitule avec le général Schérer. La garnison autrichienne, forte de quinze cents hommes et commandée par le général Foulon, reste prisonnière de guerre; quatre-vingt-douze bouches à feu tombent également au pouvoir des républicains.

(30) Cette victoire est suivie d'un autre succès. Nieuport, cerné depuis le 4 juillet (voy. cette date) par le général Moreau, se rend par capitulation: la garnison, forte de deux mille Hanovriens, reste également prisonnière. On y trouve encore soixante pièces d'artillerie.

La convention déclare que les armées du Rhin et de Sambre-et-Meuse ne cessent de bien mériter de la patrie.

19 (1 thermidor). Le Quesnoi, occupé par trois mille Autrichiens, est investi par le général Schérer avec quatorze mille hommes.

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22

En Corse, la ville de Bastia, défendue par le général Lacombe Saint-Michel, est forcée de se rendre aux troupes anglo-napolitaines après une défense de quelques jours.

(3) Vingt-huit personnes sont condamnées à la peine de mort à Paris.

(4) Une série de quarante-six, dont huit femmes, les suivent encore.

23 (5) Le général Beauharnais (Alexandre, vicomte de), est exécuté à Paris comme suspect. Il naquit à la Martinique le 28 mai 1760, fut nommé maréchal de camp le 7 septembre 1792, général de division le 8 mars 1793, et commandant en chef de l'armée du nord le 9 juin suivant; il fut également membre de l'assemblée constituante et ministre de la guerre. Ce fut le premier mari de Joséphine Tascher de la Pagerie, qui devint ensuite impératrice des Français.

Le général de brigade J. Ward, né à Dublin en 1749, le prince Constantin MontbazonRohan, âgé de 64 ans, le marquis de Gouy d'Arsy (Louis-Marthe), ancien membre de l'assemblée constituante, né à Paris en 1753, et

l'abbé de Bruges (M. B.), ancien député aux états généraux, né à la Balabrique en 1742, subissent la même peine dans cette journée du 13, ainsi que cinquante autres personnes des deux sexes.

23 juillet (5)

En Belgique, les Anglais évacuent la citadelle d'Anvers. 24 (6) Elle est prise par le général Pichegru. A Paris, trente-six personnes tombent encore sous la hache révolutionnaire; on remarque parmi elles le duc de Beauvilliers de SaintAignan, âgé de 27 ans sa femme, J. C. Béranger, condamnée à la même peine, s'étant déclarée enceinte, il fut sursis à son exécution et elle fut sauvée par les événements qui allaient mettre fin à la terreur; la comtesse de Flavigny, âgée de 28 ans; l'abbesse Laval-Montmorency (M.L.), âgée de 72 ans ; le baron Dublezel, âgé de 78 ans, etc., etc.

25 (7) Trente-huit personnes subissent la même peine; parmi elles se trouvent le poëte Chénier (André), né à Constantinople le 22 octobre 1763, les marquis de Montalembert (G.), âgé de 63 ans, et Bessejouls de Roquelaure (F. R. B.), âgé de 46 ans.

26 (8) Cette exécution est suivie d'une autre de cinquante-trois condamnés. Le duc de Clermont Tonnerre, âgé de quatre-vingt-quatorze ans, le marquis de Crussol d'Amboise, âgé de 67 ans, Saint-Simon (C. F. S.), ancien évêque d'Agde, âgé de 70 ans, le marquis d'Usson, âgé de 62 ans, la princesse Grimaldi-Monaco, âgée de 25 ans, Coquéau (Claude-Philibert), architecte et mathématicien distingué, né à Dijon le 3 mai 1755, se trouvent dans ce nombre.

27 (9) La convention déclare que l'armée de Sambre-et-Meuse a bien mérité de la patrie. Cette armée s'empare de Liége.

A Paris, nouvelle exécution de quarante-cinq condamnés; dans ce nombre se trouvent le comte Bechon d'Arquin, âgé de 47 ans, le marquis de Vauquelin de Vrignay, âgé de 72 ans, l'ancien grand vicaire de Luçon, Brumont de Beauregard, âgé de 49 ans, etc. Cette exécution mit fin à la terreur. Un coup d'État allait renverser le pouvoir de Robespierre.

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contre Robespierre et ses complices. Les membres de la commune de Paris, qui veulent soutenir le tribun despote en soulevant le peuple sont décrétés d'accusation et mis hors la loi. Ce fut la fin du règne de la terreur : cette fin était immanquable, de même que la chute de Robespierre était inévitable; mais on ne doit pas en remercier Tallien et ses partisans, et encore moins cette lâche majorité de la convention, car ils ne firent ce coup d'État que pour soustraire leur propre tête à la hache du comité de salut public. Toutefois, si ce grand événement fut l'œuvre de la crainte révoltée, le 9 thermidor n'en fut pas moins un bienfait pour la nation, pour l'humanité. La postérité en eût béni les auteurs, si la conduite des thermidoriens eût répondu à ce qu'on était en droit de leur demander. Mais il n'en fut pas ainsi. La main de fer du comité de salut public, qui avait tout brisé, tout nivelé pour sauver la patrie et donner une unité suprême au pouvoir exécutif, disparut sans retour. Dès ce moment la république allait prendre une marche nouvelle; elle entrait dans cette sphère rétrograde qui devait la conduire à l'état de corruption, au néant, au 18 brumaire...

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28 juill. (10) Robespierre et vingt et un de ses complices mis hors la loi, tombent, aux acclamations d'un peuple innombrable, sous ce même fer auquel ils avaient livré tant de victimes. Voici la liste biographique de cette première catégorie :

*ROBESPIERRE (Franç.-Maxim.-Joseph-Isidore de),
né à Arras en 1759;

*ROBESPIERRE jeune (Auguste-Bon-Joseph de), né à
Arras en 1764, membre de la convention;
*COUTHON (George), né à Orsay en 1756, membre
de la convention;

LAVALETTE (Jean-Baptiste), né à Paris en 1754,
ex-général de brigade de l'armée du nord; c'est
lui qui dénonça le général Lamarlière (voy.
26 novembre 1793);

HENRIOT (François), né à Nanterre en 1761; d'abord commis aux barrières et ensuite com

1 « Il (Robespierre) est traîné avec cet appareil d'ignominie que lui-même a imaginé pour les victimes. Sa mâchoire fracassée est suspendue par un bandeau qui laisse jaillir le sang; ses haJOURNÉE DU 9 THERMIDOR. bits en sont teints; tout retrace aux esprits celui qu'il a versé. Tallien, Fréron Il ferme les yeux, mais il est forcé d'entendre les plus terribles et Billaud de Varennes, dénoncent à la conven- imprécations qu'un peuple ait jamais vociférées. Une femme tion Robespierre, Couthon, Saint-Just, Lebas, perce la foule, s'élance sur la charette et lui crie. « Bourreau de Henriot et leurs partisans, comme aspirant à tous les miens, ton supplice m'enivre de joie; descends aux enla dictature, à l'usurpation du pouvoir, et de-fers avec les malédictions de toutes les épouses, de toutes les mandent qu'ils soient mis en jugement. Ro-mères, de tous les enfants!... Couthon pleure; Saint-Just est glacé; Dumas, Coffinbal, Simon, veulent hurler des blasbespierre monte à la tribune et veut répondre phèmes qui se perdent dans les cris de l'allégresse commune. à l'attaque de ses adversaires; mais la majorité (Ch. LACRETELLE, Histoire de France au XVIIIe siècle, t. XII, On doit lire les journaux de l'époque de l'assemblée, électrisée par les paroles de Tal- pages 120 et 121). lien et de Billaud de Varennes, se lève,crie: A bas pour avoir une idée exacte de la joie que la chute de Robespierre produisit sur le peuple: l'horreur de tant de sang, toule tyran! et dresse, séance tenante, au milieu jours étouffée par de nouvelles exécutions, se faisait enfin jour; on du plus grand désordre, un acte d'accusation redevenait homme.

mandant des forces de Paris sous la terreur; DUMAS (René-François), président au tribunal révolutionnaire, né à Lucy en 1757;

*SAINT-JUST (Antoine Louis-Léon de), membre de la convention, né à Décise, dans le Nivernais, en 1768;

FONTANES, agent national de la commune de Paris; VIVIER (N. J.), né à Paris en 1744, ex-juge au tri

bunal criminel de la Seine;

GOBEAU (Adrien-Nicolas), substitut provisoire de l'accusateur public de la Seine, né à Vincennes en 1768;

LESCOT-FLEURIOT (Jean-Baptiste-Edmond), maire de Paris. né à Bruxelles en 1755; BERNARD (Jacques-Claude), prêtre et membre de la commune de Paris, né en 1760; GENCY (Antoine), membre du conseil général de la commune de Paris, né à Reims en 1761, SIMON (Antoine), né à Troyes en 1736, LAURENT (Denis-Étienne), né à Paris en 1761; WARMÉ (J. L. F.), né en 1765,

FORESTIER (Jean-Étienne), né à Paris en 1748;

GUERIN (Nicolas), né à Beaumont-sur-Oise en

1712,

D'HAZARD (Jean-Baptiste-Mathieu),
COCHEVER (Christophe),

BOCGON (Charles-Jacques-Mathieu),

QUINET (J. M.); tous ces derniers aussi membres du conseil général de la commune de Paris. 28 juill. (10) Le même jour où Robespierre et ses complices expient leur despotisme, le général Moreau s'empare de l'île de Cassandria, sur les troupes hollandaises.

29 juillet (11) Maître de cette importante position, il investit le fort de l'Écluse, défendu par deux mille cinq cents Hollandais aux ordres du général Van der Duyn.

- A Paris, seconde journée de la réaction du neuf thermidor. Soixante et dix individus, dont soixante-huit ex-membres du conseil général de la commune de Paris, sont conduits à l'échafaud. Les deux autres étaient le général de brigade Boulanger (Gervais-Baudouin), et l'adjoint aux commissaires près des armées Sijas (P.) 30 (12) Une dernière exécution de douze membres du conseil général de la commune clôt le mois de juillet, et termine la période sanglante que l'histoire a qualifiée du nom de TERREUR. 1 août (14) Fouquier-Tinville, le fameux accusateur public du même tribunal révolutionnaire, est traduit devant ce tribunal. - En Espagne, combat de Saint-Martial entre le comte Coloremar et le général Muller; les ennemis y sont battus et laissent douze cents hommes entre les mains des Français. - Bombardement et prise de Fontarabie, par l'adjudant général Lamarque. La garnison, forte de huit cents hommes et commandée par le capitaine Vincent de Los Royes, reste prisonnière de guerre; les Français s'y emparent également

de deux cents pièces d'artillerie et de six dra-
peaux.

Pendant que ceci se passe aux Alpes, les An-
glais prennent, par capitulation, la ville de
Calvi, en Corse, défendue par le général Casa-
Bianca.

2 août (15) — A Bruxelles, les partisans de la France demandent la réunion de cette ville à la république française.

3 (16) Sur les frontières du nord, le général Schérer somme la garnison autrichienne du Quesnoi de rendre la place, et lui signifie l'odieux décret de la convention du 4 juillet (voy. cette date); la réponse du commandant, le lieutenant-colonel Rousseau, fut pleine de noblesse. « Une nation, répondit-il, n'a pas le droit de décréter le déshonneur d'une autre. Quels que soient les succès des armées françaises, mon intention est de défendre mon poste de manière à mériter l'estime de celui qui me l'a confié et même celle de la nation française. » On aime à citer un pareil langage. Aux Pyrénées, le général Moncey force la ville de Saint-Sébastien, défendue par deux mille Espagnols aux ordres du général Urtulio, à lui ouvrir ses portes par capitulation. Cent vingt bouches à feu viennent encore augmenter l'immense artillerie prise à l'Espagne depuis l'ouverture de la campagne.

5 (18) La ville de Tolosa subit le sort de SaintSébastien; c'est le général Frégeville qui s'en empare.

7 (20) Sur le Rhin, les Prussiens sont battus devant Trèves par le général Marceau, de l'armée de Sambre-et-Meuse, qui entre le lendemain dans la ville.

8 (21) La convention déclare que l'armée des Pyrénées-Occidentales a bien mérité de la patrie. Trois jours après, un nouveau décret rend les mêmes honneurs à cette armée.

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Elle traduit à sa barre Fouquier-Tinville, envoyé le 1er août devant le tribunal révolutionnaire.

Ce même tribunal est réorganisé; Dopsent en est nommé président en remplacement de Collot-d'Herbois.

(23) Sa manière de juger est modifiée et rendue plus favorable aux accusés.

12 (25) La convention déclare que l'armée de la

Moselle ne cesse de bien mériter de la patrie. 13 (26) Aux Pyrénées, combat de Saint-Laurent

de la Mouga. L'armée française du général Dugommier y est attaquée par toutes les forces espagnoles du général comte de la Union; mais après un combat acharné dans lequel les républicains montrèrent un courage digne d'exemple, l'ennemi est repoussé sur tous les points et forcé de rentrer dans ses retranchements.

Le général Mirabel (Guillaume) fut tué dans

cette journée. La convention nationale, sur le | 27 août (10)—Valenciennes capitule. La garnison

rapport qui lui fut fait de la belle conduite de ce général, décréta que son nom serait inscrit sur la colonne élevée au Panthéon. 14 août (27) Le ministre plénipotentiaire des États-Unis d'Amérique, reçu en audience solennelle par la convention, reconnaît la république française au nom de son gouvernement. 15 (28) La ville du Quesnoi, assiégée par Schérer, ouvre ce jour-là ses portes par capitulation. La garnison autrichienne, forte de trois mille hommes, reste prisonnière de guerre cent vingt bouches à feu tombent également entre les mains des Français.

16 (29) Un décret de la convention met en liberté tous les citoyens arrêtés antérieurement au 9 thermidor. Les prisons de Paris, qui regorgent de détenus, se vident comme par enchantement.

Le même jour, le père dominicain Richard (Claude), auteur de différents écrits sur les religions, né à Blainville, près de Luneville, en 1711, est fusillé à Mons (en Belgique), où il s'était réfugié pour avoir publié une brochure religieuse et politique intitulée : Parallèle des juifs qui ont crucifié Jésus-Christ, avec les Français qui ont fait mourir leur roi. L'infortuné vieillard subit sa sentence avec un courage digne des pères de l'église primitive. On doit avouer que le moment était mal choisi pour faire l'apologie de Louis XVI.

17 (30) Le général Moncey est nommé commandant en chef de l'armée des Pyrénées-Occidentales.

18 (1 fructidor). A peine est-il maître du Quesnoi, le général Schérer investit la ville de Valenciennes, défendue par quatre mille cinq cents Autrichiens aux ordres du général Cumeler. 22 (5) La convention déclare que l'armée des Pyrénées-Orientales ne cesse de bien mériter de la patrie.

--

L'astronome Dionis du Séjour (Achille-Pierre),
membre de l'académie des sciences, né à Paris
le 11 janvier 1704, meurt à Angerville.
Aux colonies, le général de brigade Desfour-
neaux, commandant de l'île de Saint-Domin-
gue (le général Rochambeau, gouverneur, ve-
nait d'être embarqué malade pour l'Amérique),
livre une bataille sanglante aux troupes espa-
gnoles, et les défait complétement. Cette victoire
fut remportée sur les frontières de la partie
espagnole de l'île; mais le nom du lieu est
resté inconnu, de même que les dates d'un
grand nombre de combats gagnés sur les An-
glais dans la même colonie.

25 (8) Le fort de l'Ecluse, assiégé par le général
Moreau, capitule. Deux mille deux cents pri-
sonniers, cent cinquante bouches à feu et huit
drapeaux, tels sont les trophées de cette prise,
qui est bientôt suivie d'une autre.

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reste prisonnière sur parole, dépose ses armes et
s'engage à ne pas servir contre la France avant
son échange. Deux cent vingt-sept pièces de
canon tombent au pouvoir des Français, qui
entrent dans la place le lendemain 28.
(12) L'esprit réactionnaire gagne une partie de
la convention: Lecointre de Versailles dénonce
à cette assemblée les députés Barrère, Billaud
de Varennes, Collot-d'Herbois, Vadier, Amar,
David et Voulard, comme ayant été les com-
plices de Robespierre; mais la majorité, guidée
par des principes moins fougueux, refuse de
l'écouter.

(13) La ville de Condé capitule sur la simple som-
mation de Schérer. La défense devenait au reste
inutile. La garnison, forte de seize cents Au-
trichiens, commandée par le général Micowiny,
retourne en Allemagne, abandonnant aux Fran-
çais cent soixante et une pièces d'artillerie.
Le nom de cette ville est remplacé par celui
de Nord-Libre.

(14) A Paris, la poudrière de Grenelle saute
sans qu'on en sache la cause : près de mille per-
sonnes perdent la vie dans cette catastrophe.
La convention nationale déclare que Lecointre
de Versailles, dénonciateur de plusieurs dé-
putés (voy. 29 août), est un calomniateur.
septembre (15) — Une partie du personnel du
comité de salut public est changé : Barrère,
Billaud de Varennes et Collot-d'Herbois en
sont exclus.

2 (16) La convention, voulant détruire l'influence de la municipalité de la capitale, s'attribue les fonctions de la commune de Paris.

5 (19) Dans la Vendée, Charette, resté dans l'inactivité depuis le combat de Venansault (voy. 19 mars), étant parvenu à réunir tranquillement quelques troupes à Belleville, rentre en campagne et attaque tout à coup le camp répuplicain de la Rouillère, près de Nantes. Surpris à l'improviste, les troupes françaises sont culbutées et obligées de prendre la fuite, abandonnant leurs armes et leurs bagages. Mais les royalistes étaient trop faibles pour pouvoir profiter de ce succès : après avoir pillé le camp, Charette y fit mettre le feu et rentra à Belleville. 13 (27) Des troubles éclatent à Marseille; quelques jacobins se révoltent contre l'autorité et qualifient la convention de contre-révolutionnaire.

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Charette abandonna le camp, après y avoir mis le feu, et rentra de nouveau à Belleville : cene fut qu'un an après qu'il reprit les armes. 15 sept. (29)-Pendant ce temps, l'armée du nord, commandée par Pichegru, envahit la Hollande. Elle rencontre à Boxtel, sur la Drommel, l'avantgarde du duc d'York, forte de cinq mille Anglo-Hollandais, et l'attaque aussitôt. Les troupes républicaines se jettent dans la rivière, la traversent à la nage et enlèvent la position des ennemis. Deux mille prisonniers et huit canons furent les trophées de cette victoire. Quelques écrivains, parmi lesquels je citerai David (Histoire chronologique des opérations de l'armée du nord et de Sambre-et-Meuse), ont confondu cette action avec le combat du lendemain; ils commettent encore une erreur en portant le passage de la Drommel au 14 et le second combat au 15.

16 (30) Huit mille Français, laissés à Boxtel après la retraite du duc d'York, y sont tout à coup attaqués par une division hollandaise revenue sur ses pas; mais Pichegru, instruit de cette entreprise, accourt et force les ennemis à rebrousser chemin.

18 (2 jour complémentaire) Aux Pyrénées, la ville de Bellegarde, occupée par les Espagnols depuis le 24 juin 1793 (voy. cette date), ouvre ses portes par capitulation au général Dugommier, qui la cernait depuis environ trois mois avec vingt-cinq mille hommes. La garnison, forte de mille hommes, et commandée par le marquis de Valsantaro, reste prisonnière; soixante-huit bouches à feu tombent entre les mains des Français.

- Les troupes françaises ne sont pas moins heureuses au nord. Le général Jourdan, resté dans l'inaction depuis la prise de Liége (27 juillet), reprend l'offensive. Il attaque le corps du général autrichien Latour, fort de dix-huit mille combattants, dans ses positions de la montagne de la Chartreuse devant Liége, et le force, après quatre heures de combat, à faire retraite sur Juliers, abandonnant aux Français douze cents prisonniers, trente-cinq canons et cinq drapeaux près de deux mille tués ou blessés restent sur le champ de bataille.

19 (3o j. c.) La convention déclare que l'armée du nord ne cesse de bien mériter de la patrie.

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Français tués ou blessés restent sur le champ de bataille.

sept. (5° j. c.)—L'armée d'Italie est plus heureuse. Douze mille Piémontais, commandés par le général Wallis, sont complétement battus à Cairo, dans le Piémont, par le général Dumerbion, secondé des généraux Masséna, Laharpe, Basdelaune, Bonaparte, qui dirige l'artillerie, et Cervoni. L'ennemi y perd près de douze cents hommes. Cette action fut la dernière de la campagne de l'armée des Alpes pendant 1794 de part et d'autre on rentra dans ses quartiers d'hiver.

:

Aux Pyrénées, dix mille Espagnols, aux ordres du comte de la Union, veulent reprendre Bellegarde, et viennent y attaquer le général Dugommier; mais ils sont battus et laissent environ six cents tués sur le terrain.

(1er vendémiaire an III). La convention déclare que l'armée de Sambre-et-Meuse ne cesse de bien mériter de la patrie.

Le général Kléber, commandant une des divisions de cette même armée, investit avec vingt-cinq mille hommes la ville de Maestricht, défendue par le prince de Hesse et huit mille Austro-Hollandais.

23 (2) Sur la gauche, le général Delmas, de l'armée du nord, investit la ville de Bois-le-Duc. Le même jour il emporte de vive force le fort d'Orthen, situé sous cette place.

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(3) La convention décrète que la république ne paye ni les frais ni le salaire d'aucun culte. Elle déclare que l'armée des Pyrénées-Orientales ne cesse de bien mériter de la patrie.

Ce même jour, Joseph Bonaparte, frère du général de ce nom, épouse mademoiselle Marie-Julie Clary, de Marseille, née le 26 décembre 1777 1.

(6) En Hollande, le fort de Crèvecœur, près de Bois-le-Duc, défendu par le commandant Toel et cinq cents Hollandais, capitule. La garnison reste prisonnière sur parole; quarantedeux pièces de canon tombent au pouvoir des Français.

Sur le Rhin, reprise de la ville de Kayserslau

'On pourrait objecter que ce fait est en quelque sorte étranger aux annales de la république, j'en conviens; mais en le citant, j'ai eu un but. L'histoire de la famille Bonaparte résume pour ainsi dire la dernière période de la révolution, elle

20 (4j. c.) Sur le Rhin, combat et prise de Kay-absorbe, elle personnifie dans la peronne de son chef tous
serslautern. Le prince de Hohenlohe attaque
avec des forces supérieures la division Desaix,
en position sur les hauteurs qui couronnent
cette ville. Pendant longtemps le courage
des républicains rend nuls tous les efforts des
Austro-Prussiens; la victoire allait se déclarer
en faveur de Desaix, lorsque le cri fatal de
sauce qui peut ! retentit tout à coup au milieu
de sa division les rangs se rompent, tout
fuit.... Le carnage est affreux; deux mille

les grands événements de l'empire. Ses annales sont celles do
la France. J'ai donc eru devoir intercaler dans mon travail,
et cela dès l'année 1794, les actes privés des membres de la fa-
illustration de la dynastie impériale.
mille afin d'expliquer, d'une manière graduelle, l'élévation et

:

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Sous le rapport purement historique, ce second travail n'est pas sans quelque mérite, car la plupart des faits que je cite sont peu ou imparfaitement connus; je les extrait d'un travail encore inédit, que j'ai fait sur la famille, sous le titre de Histoire généalogique et politique de la famille Bonaparte (branche de Trévise, de Florence et de Corse), depuis le XIIIe siècle jusqu'à ce jour.

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