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des relations avec les ennemis de la république. Il était né à Montpellier en 1763. (La Liste des guillotinés (no 1) porte cette condamnation au 24; c'est une erreur.)

27 fév. (9) — Mort de Perronet (Jean-Rodolphe), célèbre architecte, premier ingénieur des ponts et chaussées de France, membre de l'académie, né à Surène, près de Paris, en 1708. 2 mars (12) Le général de brigade Larocque (Jean-Louis, vicomte de), né à Angle (Hérault). en 1764, est exécuté à Paris comme complice de Dumouriez.

3 (13) Le général de brigade Chancel (JeanNestor), de l'armée du Nord, né à Angoulême en 1745, subit le même sort; il fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire comme traître à la patrie. On lui reprochait d'être resté dans l'inaction pendant que le général Jourdan se battait à Wattignies, à deux lieues de Maubeuge, où Chancel commandait; mais faisons observer, pour la mémoire de ce général, que les dépêches de plusieurs officiers de la garnison attestent que ce fut précisément lui qui ouvrit, dans un conseil de guerre qu'il provoqua, l'avis de sortir de la place avec la moitié de ses forces et de se joindre à Jourdan la proposition fut rejetée. (La Liste des guillotinés (n°2) porte cette condamnation mal à propos sous la date du 6 mars.)

4 (14) Dans l'ouest, le général Cordelier, mis à la poursuite de Henri de la Rochejaquelein, qui était parvenu à réunir quelques nouvelles troupes, atteint ce chef au village de la Trementine près de la forêt de Vezins, et l'attaque avec intrépidité. Dans ce moment critique, le courage des Vendéens, abattu depuis les désastres du Mans et de Savenay, se relève : ils s'élancent à leur tour sur les républicains, les culbutent et les chassent du champ de bataille. Mais cet avantage coûte cher aux royalistes : ce fut à la suite de ce combat que la Rochejaquelein fut tué par un soldat caché dans des buissons. De tous les chefs vendéens, on peut dire que M. le marquis de la Rochejaquelein eut le plus noble caractère. Brave jusqu'à la témérité, généreux et modeste dans la victoire, sincère dans sa haine politique, il combattit pour le soutien de ses principes, qu'il croyait être également ceux de la patrie. Certes, on doit regretter qu'un soldat aussi courageux se soit associé à la haine des coalisés et ait employé son épée à combattre des hommes qui étaient Français comme lui, au lieu de l'employer contre les ennemis de la France. Le marquis Henri de la Rochejaquelein naquit le 30 août 1772 au château de la Durbellière. 10 (20) Stofflet, qui lui succéda dans le commandement de l'armée vendéenne, attaque, avec quatre mille royalistes, la ville de Chollet, occupée par le général Moulins avec huit cents

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républicains, cerne la garnison, l'enfonce et s'empare de la place. Moulins (Jean-BaptisteFrançois) se brûle la cervelle au moment où il allait être enveloppé par les ennemis. Il avait été fait général de brigade le 8 février précédent.

mars (21) Mais instruit que le général Cordelier marche au secours des troupes républicaines, Charette évacue Chollet et se retire en désordre sur Noaille.

(22) La convention décrète qu'un monument sera élevé à la mémoire du général Moulins (voy. 10 mars).

16 (26) Le général de brigade Quétineau (Pierre), de l'armée de l'ouest, est condamné à mort comme traître à la patrie par le tribunal révolutionnaire et exécuté le lendemain. Il naquit au Puy-Notre-Dame vers 1757.

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(29) Les républicains attaquent les Vendéens de Charette au village de Venansault, mais sans succès; chargés par les ennemis, ils sont repoussés et mis en déroute.

Le général de brigade Haxo (Nicolas-Franç.), commandant des troupes françaises, est tué à bout portant dans ce combat. Il naquit à Lunéville le 30 mai 1773. (Les Tables de bronze font mourir ce général le 26 avril, à la Rochesur-Yon; les Mémoires seuls du général Aubertin, présent à Venansault, prouveraient le contraire, si je n'avais sous les yeux l'acte de décès de Haxo.)

(1er germinal). Exécution de Mazuyer (ClaudeLouis), membre de la convention. Il naquit à Bellevère en 1760. Le Dictionnaire de Prudhomme et la Liste des guillotinés portent sa condamnation et son exécution au 19, ce qui est une erreur; le Moniteur le prouve positivement.

(4) La terreur est à l'ordre du jour. Le tribunal révolutionnaire, sur la dénonciation de Robespierre, condamne à la peine de mort, « comme complices d'un complot tendant à dissoudre la convention nationale, à assassiner ses membres et détruire le gouvernement républicain,» les jacobins-cordeliers: *ANACHARSIS CLOOTZ(Jean-Bapt. du Val de Grâce), baron prussien, né à Trèves le 24 juin 1755, député de l'Oise à la convention; DESFIEUX (François), né à Bordeaux vers 1755; DUBUISSON (Pierre-Ulric), né à Laval en 1758; DUCROQUET (Frédéric-Pierre), né à Amiens en 1763;

HEBERT (Jacques-René) dit le père Duchesne, chef du complot, né à Alençon vers 1755; Kock (Jean-Conrard), banquier et membre du comité révolutionnaire batave établi à Paris, né à Heusden en Hollande en 1756;

LAUMur ou Laumier (Michel), général de brigade et ancien gouverneur de Pondichéry, né à Paris en 1731;

MOMORO OU MONTMORO (Antoine-François), né à | *FABRE D'ÉGLANTINE (Philippe-François-Nazaire), Besançon en 1756; né à Limoux le 28 décembre 1755; *CHABOT (François), né à Saint-Geniès, en Auvergne, en 1759;

PERRINA (Jacob), né à Bayonne en 1743; PROLY (Pierre-Jean), fils du comte de Proly et rédacteur du Cosmopolite, né Bruxelles en 1752; RONSIN (Charles-Philippe), un des plus fougueux partisans de la révolution, général en chef de l'armée révolutionnaire, né à Soissons en 1752, convaincu d'avoir voulu donner un tyran à l'État. VINCENT (François-Nicolas), secrétaire général du département de la guerre, né à Paris en 1767. 24 mars (4) Ce même jour, le généralissime vendéen, Stofflet, attaque avec cinq mille hommes le général Lenormand devant Mortagne, qu'il défendait avec huit cents républicains, le chasse de ses positions et entre dans la ville le lendemain matin.

26 (6) Les royalistes évacuent Mortagne.

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Le lieutenant général Cour de Balleroy (CharlesAuguste, comte de), condamné comme suspect et noble, est exécuté à Paris. Il naquit à Balleroy le 25 février 1721. C'est un condamné qui ne se trouve point dans le Dictionnaire de Prudhomme.

7 (7) L'armée révolutionnaire, créée le 5 septembre 1793, est licenciée.

31 (11) La convention nationale décrète d'accusa

tion les députés Danton, Lacroix, Camille Desmoulins, Hérault de Séchelles, Fabre d'Églantine et Philipeaux, dénoncés par Robespierre et Saint-Just comme ayant voulu rétablir la royauté.

Le comte Carris de Barbatan (Joseph), ancien membre des états généraux et de l'assemblée constituante, accusé d'être le chef d'une conspiration royaliste dans le midi, est condamné par le tribunal révolutionnaire et exécuté le même jour selon le Moniteur, le lendemain selon la Liste des guillotinés. Il était né à Bonnet (département du Gers), en 1723. 1er avril (12) — A cette époque sept mille deux cents individus se trouvent détenus dans les prisons de Paris.

2 (13) Le général Westermann est décrété d'accusation.

Les députés mis en accusation le 31 mars (voy. cette date) se révoltent contre le tribunal révolutionnaire.

3 (14) La convention, voulant prévenir de semblables rébellions, décrète que tout accusé qui fera résistance au tribunal révolutionnaire sera mis hors des débats et jugésur-le-champ!.. 5 (16) Les députés

*DANTON (George-Jacques), né à Arcis-sur-Aube le 28 octobre 1759;

*DESMOULINS (Camille), né à Guise en 1762; *LACROIX (Jean-François de), né à Pont-Audemer, en Normandie, en 1754;

*HÉRAULT DE SÉCHELLES (Marie-Jean), né à Paris

en 1760;

*BAZIRE (Claude), né à Dijon en février 1764; *DELAUNAY (Joseph), né à Angers en 1766; *PHILIPEAUX (Pierre), né à Ferrières, dans le Maine, en 1759;

Et ESPAGNAC (l'abbé Marc-René-Sahuguet d'), né à Brives et non à Brienne comme on l'a dit quelquefois en 1753, condamnés à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire, subissent leur sentence sur la place de la Révolution. Dès ce moment Robespierre, délivré de ses adversaires, reste maître du pouvoir. Lui seul décide, commande et règne...

5 avril (16)-Le général de brigade Westermann (François-Joseph), condamné par le même tribunal que les précédents, suit à l'échafaud les victimes de Robespierre. Il était né à Molsheim (Alsace), en 1754.

6 (17) Le général de brigade Sarret (Henri), est tué aux Alpes, près du Mont-Cenis, dans un combat d'avant-poste.

7 (18) Combat de Belver, en Espagne, gagné par le général Dagobert.

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8 (19) En Italie, prise de la ville d'Oneille, par le général Dumerbion, secondé par le général Masséna; les Austro-Sardes y perdent douze pièces de canon.

(21) Dagobert continue de s'avancer sur le territoire espagnol, et s'empare de la ville d'Urgel; sept pièces d'artillerie y tombent entre ses mains.

11 (22) La convention décrète la liberté politique de la population noire de toutes les colonies françaises.

Elle rend un autre décret qui punit de la dé portation tout recéleur d'un prêtre condamné à la déportation ou à la reclusion. 13 (24) Sont condamnés à la peine de mort :

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Le général de brigade Beysser (Jean-Michel), de l'armée de l'ouest, né à Ribauvilliers (HautRhin), en 1754;

Chaumette (Pierre-Gasparin), membre de la commune provisoire et qui joua un si grand rôle pendant les troubles de la capitale; il naquit à Paris le 24 mai 1763;

Lacroix (Sébastien), démagogue fougueux et également membre la commune;

Gobel (Jean-Baptiste-Joseph), né à Thann, en Alsace, le 1er septembre 1727, ex-évêque constitutionnel de Paris (voy. 7 novembre 1793);

Brevet de Beaujour (Luc-Étienne), ancien député aux états généraux et secrétaire de la convention nationale, accusé de conspiration, quoiqu'il eût donné des preuves de ses opinions républicaines. Il naquit à Angers en 1764;

Les veuves de Camille Desmoulins (Anne-Thi

lippe-Lucille Duplessis, née à Paris en 1771), et d'Hébert (Marie-Marguerite-Francise Goupil, née à Paris en 1756) (voy. 5 avril), périssent encore dans la même journée du 13.

14 avril (25) — Le général de division Dillon (comte Arthur de), de l'armée des Ardennes, né à Braywick, en Irlande, en 1751, subit le même sort. Il avait été nommé maréchal de camp par Louis XVI le 1er janvier 1784 et commandant de l'armée du Nord en 1792. 15 (26) La convention décrète que les cendres de Jean-Jacques Rousseau seront transférées au Panthéon.

- Pendant ce temps de grands mouvements militaires s'exécutent sur les frontières de la Belgique, au Rhin, aux Alpes et aux Pyrénées.

Voici quelle était à cette époque la force des onze armées que la république avait en campagne.C'étaient les restes du million d'hommes qui composèrent les quatorze armées formées par la levée en masse de 1793. Je l'établis d'après les états de situation de chacune d'elles, déposés au dépôt de la guerre.

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17 (28) Combats et prises des villes de Ponte-diNave et d'Ormea, dans le Piémont, par le général Masséna, sur les Autrichiens, aux ordres du général Mercy-d'Argenteau. Plusieurs auteurs portent la première de ces deux actions au 16, mais la dépêche de Masséna prouve qu'il s'empara de Ponte-di-Nave et d'Ormea dans la même journée.

- La convention décide que les noms des citoyens morts dans la journée du 10 août 1792 seront gravés sur une colonne élevée dans le Panthéon.

- Le prince d'Orange investit Landrecies. 18 (29) Dans l'ouest, Bernard de Marigny, un des chefs de l'armée de Stofflet, attaque une colonne française au château de Clisson, la chasse de ses positions et la met en déroute. (Mme la marquise de la Rochejaquelein dit (p. 390) que douze cents républicains perdirent la vie dans ce combat; on peut croire que ce chiffre est exagéré.)

- Le marquis de Laborde (Jean-Joseph), un des hommes les plus riches et les plus honorables

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de la France, est exécuté à Paris. Il naquit à Inca, en Espagne, en 1724.

Un traité d'alliance intime contre la république est signé à La Haye entre l'Angleterre, la Prusse et le prince d'Orange.

avril (1" floréal) — Bochard de Charon (JeanBapt.-Gaspard), président à mortier de l'ancien parlement de Paris, membre de l'académie des sciences, astronome distingné et auteur de plusieurs ouvrages sur cette science, est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire. Il naquit à Paris le 16 février 1730.

Ce même jour, Camus de la Guibougère (LouisJean- Népomucène-François-Marie), ancien conseiller de la grand'chambre de Paris, est condamné à la peine de mort et exécuté dans la journée. Il était né à Rennes en 1748. Balzac de Frimy (Jean-Jacques), ancien conseiller du parlement de Toulouse, subit la même peine. Il naquit à Senergue en 1754. 21 (2) Le général Dagobert (Louis-Simon-Auguste Fontenelle), meurt à Puycerda. Il était né à Chapelle, près de Saint-Lo (Manche). Nommé maréchal de camp le 20 septembre 1792, général de brigade le 8 mars 1793, il reçut peu de temps après le commandement de l'armée des Pyrénées-Orientales; ce fut en cette dernière qualité qu'il termina sa carrière.

A Paris, condamnations capitales de Despreménil (Jacques Duval de), né à Pondichery en 1746, et de Thouret (Jacques-Guillaume), né à Pont-l'Évêque en 1756, anciens membres de l'assemblée constituante.

22 (3) La princesse Rosalie Chodriwick, épouse du prince Alexandre-Louis Lubomirski, née à Lucrek (Pologne) en 1770, subit la même peine.

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Exécutions de l'illustre Malesherbes (ChrétienGuillaume Lamoignon), ancien ministre d'Etat, et le généreux défenseur de Louis XVI; il était né à Paris, le 6 décembre 1721. Sa sœur, sa fille, son gendre et sa petite-fille périssent en même temps.

Prise de la Guadaloupe par les troupes anglaises.

(5) Aux Alpes, le général de brigade Basdelaune s'empare du Mont-Valaisan et fait prisonnier le général des troupes piémontaises chargées de défendre cette position.

Quelques heures après, le général de division Dumas se rend maître du petit Saint-Bernard et chasse les Piémontais de cette partie de la chaine des grandes Alpes.

25 (6) A Paris, condamnation à la peine capitale de d'Anisson-Duperron (Étienne-Alexandre-Jacques), ancien directeur de l'imprimerie royale, accusé de conspiration contre la république. Il était né à Paris, en 1748.

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division Charbonnier, secondé par les brigades Desjardins et Marceau, bat le général autrichien de Kaunitz au village de Bossut.

26 avril (7) — Presque au même instant le général Chapuis attaque avec trente mille hommes l'armée anglo-autrichienne au village de TroisVilles; mais cette tentative fut malheureuse.Mise en déroute, l'armée française perd quatre mille tués, blessés ou prisonniers, ainsi que trente. cinq pièces d'artillerie; elle est poursuivie jusqu'à Cambrai par le duc d'York et le prince de Schwartzenberg. Chapuis fut tué dans ce combat.

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Le général Souham est plus heureux dans les
Flandres. La ville de Courtrai est prise par lui
sur les troupes autrichiennes.

Sur les frontières d'Espagne,combat d'Arneguy.
Douze mille Espagnols y attaquent le général
Manco, commandant de l'armée des Pyrénées-
Occidentales, mais ils sont repoussés avec
perte.

28 (9) Les Espagnols sont battus à Orms par le général Dugommier.

Angrand d'Alleray (Denis-François), ancien lieutenant civil au Châtelet et conseiller d'État, est condamné à la peine de mort pour avoir fait passer de l'argent à un de ses gendres, alors émigré. Interpellé par Fouquier-Tinville s'il ignorait la défense faite par la convention d'envoyer de l'argent aux émigrés, Angrand fit cette belle réponse : « J'en connais une plus sacrée, celle de la nature qui ordonne aux pères de secourir leurs enfants. » Il naquit en 1725.

Le duc de Neuville de Villeroy (J. P.), ancien pair de France, né à Paris en 1731, subit la même peine et pour le même motif, ainsi que le comte Latour du Pin (J. François), ancien ministre de la guerre et lieutenant général, né à Grenoble en 1728.

29 (10) Aux Alpes, combat et prise de Saorgio sur les Piémontais par le général Dumerbion.

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Les généraux de brigade Langlais et Bruslé ou Brulet (Nicolas), sont tués dans cette action. Au même instant, le général Garnier bat les Piémontais au village de Rocabigliera.

Dans les Flandres, l'armée du nord continue ses progrès. Le général Souham, à la tête de vingt-cinq mille hommes, bat complétement à Cassel le général Clairfayt et ses vingt mille Autrichiens, lui fait douze cents prisonniers et s'empare de trente bouches à feu et de quatre drapeaux.

Sur la droite, combat de Mouscron. Le général Moreau y bat avec vingt mille hommes le général hanovrien Walmoden et lui fait essuyer une perte immense. L'armée française s'avance sur Menin et l'investit.

30 (11) Bombardement et capitulation de cette ville. Le général Moreau, à la tête des brigades

Vandamme et Dumonceau, fortes de dix-huit mille hommes, attaque la place, dès le soir même du 29, et commence aussitôt le bombardement. La ville était défendue par le général Hammerstein et trois mille six cents Hanovriens. Hammerstein se montra le digne adversaire du général républicain. Désespérant d'être secouru, il sort de la place dans la nuit du 29 au 30, avec toute la garnison, culbute les avant-postes français, tue tout ce qui se trouve sur son passage, enlève même quelques pièces de canon et exécute sa retraite sur Bruges sans laisser aux Français le temps de le poursuivre. Menin ouvrit ses portes, par capitulation, le lendemain matin. Pendant que Moreau s'empare de cette ville et que l'armée française s'avance à grandes marches dans les Flandres, le prince d'Orange contraint la garnison de Landrecies, forte de trois mille neuf cents hommes, à poser les armes après un siége de quelques jours (voy. 17 avril). -Aux Pyrénées, le général Dugommier enlève dans la même journée, et avec sept mille hommes, les redoutes de la Trompette et de Montesquiou, la première sur le prince de Monfortes, et la seconde sur don Francisco Venegas.

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Dans l'ouest, combat de Challans. Charette, ayant réuni ses troupes à celles de Stofflet à la suite d'une entrevue qu'ils eurent à la fin de mars au bourg de Derisay, attaque tout à coup le général de brigade Dutruy, qui défendait la petite ville de Challans. Mais l'attaque était mal combinée et échoua complétement. Les royalistes furent repoussés avec intrépidité par les républicains et chassés avec une perte considérable. Cette défaite, insignifiante comme action, eut cependant un résultat immense sur la suite de la guerre civile, car elle détruisit totalement la confiance que les royalistes, si horriblement éprouvés en décembre 1793, avaient encore dans leur cause et la fortune de leurs chefs. Dès ce moment, les paysans abandonnèrent leurs drapeaux, se dispersèrent et retournèrent dans leurs foyers. Ce ne fut qu'au mois de septembre que Stofflet et Charette surent reprendre les armes, encore ne fut-ce que pour quelques jours.

La convention déclare que l'armée des Alpes à bien mérité de la patrie, et décerne les honneurs du Panthéon au général Dagobert, mort dans les Pyrénées (voy. 21 avril).

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la peine de mort. Il naquit à Nancy le 5 octobre 1733.

6 mai (17) Dans les Pyrénées, combat de S-Laurent de la Mouga, gagné sur les Espagnols par le général Augereau. Sept pièces d'artillerie tombent entre les mains des Français. 7 (18) Aux Alpes, les généraux Masséna et Macquart battent trois mille Piémontais au bourg de la Briga, dans le comté de Nice et leur font deux cents prisonniers. Les Victoires et Conquêtes (t. II, p. 248), Norvins (t. Ier, p. 45), et les Trophées des armées françaises (t. I, p. 158), portent ce combat au 8, mais le Moniteur prouve qu'il eut lieu le 7.

Ce même jour le général de brigade Labarre (André), est tué dans un combat d'avant-postes aux Pyrénées-Orientales.

- A Paris, la convention nationale décrète solennellement, après un long discours de Robespierre sur les idées religieuses, que le peuple français reconnaît l'existence de l'Etre suprême et l'immortalité de l'âme. Je crois devoir rapporter les principaux articles de ce bizarre décret : Art. I. Le peuple français reconnaît l'existence de l'Etre suprême et l'immortalité de l'âme. Art. II. Il reconnaît que le seul culte digne de Etre suprême est la pratique des devoirs de l'homme.

Art. III. II met au premier rang de ses devoirs de détruire la mauvaise foi et la tyrannie, de punir les tyrans et les traîtres, de secourir les malheureux, de respecter les faibles, de défendre les opprimés, de faire aux autres tout le bien qu'on peut, et de n'être injuste envers personne.

Art. IV. Il sera institué des fêtes pour rappeler l'homme à la pensée de la Divinité et à la dignité de son Etre.

Art. VI. La république française célébrera tous les ans les fêtes du 14 juillet 1789, du 10 août 1792, du 21 janvier et du 31 mai 1793.

Art. VII. Elle célébrera aux jours de décadi les fêtes dont l'énumération suit :

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une fête nationale à l'honneur de l'Être suprême. 8 mai (19)-Lavoisier (Ant.-Laurent), le plus grand chimiste de son époque, est condamné à la peine de mort et exécuté avec vingt-sept fermiers généraux. Il naquit à Paris le 16 août 1743. (Prudhomme se trompe en portant ce jugement sous la date du 16 floréal (5 mai), le Moniteur le prouve.) Ayant demandé un sursis de quinze jours pour terminer des expériences salutaires à l'humanité, le président du tribunal révolutionnaire, Laffrichot, lui répondit froidement : « La république n'a pas besoin de savants et de chimistes; le cours de la justice ne peut être suspendu. » Une autre victime le suit : (21) C'est madame Élisabeth (Philippine-MarieHélène) de France, sœur de Louis XVI; condamnée par le tribunal révolutionnaire, elle fut exécutée dans la même journée avec le comte de Brienne. Cette princesse naquit à Versailles, le 23 mai 1764.

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Pendant ce temps les généraux Marceau et
Hatry, battent les troupes autrichiennes à
Thuin, en Belgique.

(22) Dans les Flandres, combat de Courtrai.
Le général autrichien Clairfayt y attaque, à
trois heures après midi, le général Pichegru;
mais cette tentative resta sans succès: on se
battit jusqu'à dix heures du soir sans que
l'une ou l'autre armée remportât quelque
avantage. Toutefois les ennemis crurent néces-
saire d'évacuer leur position pendant la nuit
et de faire retraite sur Thielt. La perte des
Autrichiens fut de trois cents tués ou blessés;
celle des Français de deux cents tués et de
sept cents blessés.

(25) Aux Alpes, prise de Mont-Louis, par le général Dumas; neuf cents Piémontais y sont faits prisonniers.

(26) İl résulte d'un rapport du comité des finances que six milliards d'assignats se trouvent à cette époque en circulation.

18 (29) Bataille de Tourcoing. Le général Souham, secondé de Moreau, Bonneaud et Macdonald, y attaque avec soixante-cinq mille hommes la grande armée alliée forte de quatre-vingt-dix mille hommes et commandée par l'empereur d'Allemagne François II: le prince de SaxeCobourg était son lieutenant. Ses colonnes étaient guidées par son frère le prince Charles, le duc d'York, le prince d'Orange et le général Clairfayt. Souham attaqua l'ennemi avec tant d'impétuosité, la marche de ses différentes colonnes fut si bien calculée, qu'il culbuta tout ce qui se trouvait sur son passage et força François II à battre en retraite, laissant quinze cents prisonniers, soixante pièces d'artillerie, deux drapeaux au pouvoir des Français, et près de trois mille tués ou blessés sur le champ de bataille. Ainsi s'évanouit le fameux plan que les alliés avaient formé pour envahir la

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