Page images
PDF
EPUB

Lestourelles ministre des contributions publiques, et le général Houchard, commandant en chef de l'armée du Rhin.

19 juin.

La convention déclare qu'il n'y a pas lieu à accusation contre le général Chazot. 20 Une colonne de troupes vendéennes, commandée par Charette, la Cathelinière et Savin, attaque et chasse l'adjudant-général Boisguillon de la ville de Machecoul, qu'il occupait avec environ deux mille cinq cents hommes; six cents républicains et dix-huit pièces de canon restent au pouvoir des ennemis.

21 Le citoyen Desforgues est nommé ministre des affaires étrangères.

- Le général Belmont, suspendu de ses fonctions, est réintégré dans son emploi.

- Une révolte éclate à Saint-Domingue. Le général Galbaud, commandant de la colonie, ayant été destitué par les commissaires de la convention Polverel et Santonax, jure de se venger. Il entraîne quelques troupes dans ses projets criminels. ramasse une partie des forces coloniales, débarque près du Cap Français, marche sur cette ville, culbute les soldats des commissaires et entre dans la place, que la fureur des noirs a bientôt réduite en cendre. Honteux de son entreprise, Galbaud quitte précipitamment l'ile à la vue de ce hideux tableau, résultat de sa haine.

23 Dans les Pyrénées, le général Servan bat les Espagnols à la montagne de Louis XIV. Par une de ces bizarreries qui caractérisent les révolutions, le général Servan fut destitué quelques jours après comme traître, arrêté au milieu de son camp et remplacé par le général Delbecq (voyez 1" juillet).

[ocr errors]

24 Bellegarde, défendue par neuf cents Français, est forcéc de se rendre par capitulation, après un siége de plusieurs jours. L'armée espagnole jeta dans la place 23,073 boulets de tout calibre, 4,021 bombes et 3,251 grenades; la garnison y répondit par 9,642 boulets et 1,384 bombes ou grenades. Cela seul prouve que la défense fut vigoureuse; aussi la garnison acquit-elle l'estime de don Antonio Ricardos, commandant l'armée ennemie. Avant d'entrer dans la place, ce général fit mettre à l'ordre du jour de son armée la proclamation qui suit; je la rapporte avec d'autant plus de plaisir qu'elle est presque unique dans les annales militaires des adversaires de la France de cette époque; elle prouve également que Ricardos avait le cœur d'un noble soldat, d'un loyal ennemi : « Soldats, vous devez respecter le malheur. Ce principe, que dicte l'humanité, est le propre de la générosité de la nation espagnole. Le général ne peut présumer qu'aucun des braves qu'il commande se permette d'insulter de gestes, de paroles, ou d'autre manière quel

24

25

26

conque, les prisonniers français, soit à leur sortie du fort, soit dans leur marche pour se rendre au lieu qui leur sera assigné. Si le motif d'honneur n'était pas suffisant pour vous contenir, songez que les chances de la guerre peuvent vous mettre dans un cas semblable. Mais si, contre toute espérance, il se trouvait des soldats, paysans, charretiers ou personnes quelconques qui se permissent la moindre insulte envers ces militaires malheureux, ils seront immédiatement arrêtés et passés par six tours de baguettes. Le général peut encore moins présumer que, parmi les officiers ou autres personnes distinguées par leur rang dans l'armée, il s'en trouve qui manquent aux égards dictés par l'éducation et la générosité. Mais dans le cas contraire, le général prévient qu'il punira le délinquant suivant son rang et les insultes dont il se sera rendu coupable. » J'aime à citer de semblables paroles: elles appartiennent à l'histoire.

juin.-La constitution de l'an 1793 est décrétée par la convention nationale; elle fut acceptée par le peuple le 10 août suivant.

Dans l'ouest, Cathelineau, mettant à exécution les projets du conseil de Saumur, arrive près de Nantes avec l'armée vendéenne, et somme le commandant de la place de remettre la ville aux troupes de S. M. très-chrétienne Louis XVII, roi de France et de Navarre. La réponse du chef républicain fut fière et fort laconique : « La nation ne traite point avec des rebelles. »

A l'extrémité opposée des provinces vendéennes, combat et prise de Parthenay. Le général Westermann, commandant d'une colonne républicaine forte de douze cents hommes, y attaque et chasse cinq mille royalistes, ayant à leur tête le marquis de Lescure.

Décret de la convention qui ordonne aux juges du tribunal révolutionnaire de voter à haute voix et en public.

Elle met le général Félix Wimpfen en accusation.

27 Le lieutenant général Blond de Chardenae (Jean-Louis) est tué à la défense de Mayence. D'Elbée, détaché sur la rive droite de la Loire à la hauteur de Nantes, avec environ quatre mille hommes, attaque et bat, au bourg de Niort, le troisième bataillon de la Loire-Inférieure, fort de quatre cents hommes et commandé par Meuris Après cette excursion, d'Elbée se rapproche du corps de bataille de l'armée vendéenne devant Nantes.

[ocr errors][merged small]

lein (p. 146), commence l'investissement. La ville était occupée par douze mille Français. commandés par le général en chef Canclaux, ayant sous ses ordres les généraux Beysser, Biron (duc de Lauzun) et Gilibert. L'armée ennemie avait à sa tête le généralissime Cathelineau, d'Elbée, Charette, Lyrot de Pafouillière; le prince de Talmont en commandait l'artillerie.

28 juin. Le siége est poussé avec vigueur : déjà la ville est entourée et attaquée sur tous les points; la consternation y est à son comble. Mais cette journée coûte cher aux assiégeants; Cathelineau tombe blessé mortellement. Sur la gauche, combat de Luçon. Huit mille Vendéens, commandés par les chefs Royrand, Baudry d'Asson, Sapineau et Verteuil, attaquent devant cette ville les troupes françaises de l'adjudant-général Sandoz. Après quelques instants de défense et sans que rien en justifie la nécessité, cet officier se retire tout à coup dans la place, abondonnant douze cents républicains au milieu de la plaine. Le commandant de cette troupe, le chef de bataillon Lecomte, surnommé le Vengeur, ne perd cependant pas courage : réunissant rapidement ses soldats, il tombe sur la colonne vendéenne, l'attaque avec impétuosité, sans lui laisser le temps de se reconnaître, et la met en déroute. Quatre cents royalistes restent sur la place; cent vingt autres et un canon tombent entre les mains du brave Lecomte. (Lacretelle (t. I, p. 43) porte cette belle action au 29, mais les relations insérées au Moniteur prouvent incontestablement qu'elle eut lieu le 28.) 29 L'armée vendéenne, après des efforts inouïs pour emporter Nantes, est obligée de lever le siége et de battre en retraite, laissant plus de deux mille tués devant la place.

1 juillet. Le lendemain de ce revers, les Vendéens, commandés par Lescure et la Rochejaquelein, attaquent, au Moulin-aux-Chèvres, le général Westermann, détaché sur Châtillon avec trois mille hommes par le général Biron, récemment nommé au commandement d'un corps d'armée réuni à Niort. Après un combat terrible, les royalistes, quoiqu'ils aient plus de sept mille hommes en ligne, sont obligés de reculer; chargés à leur tour, ils sont culbutés, chassés de position en position, et enfin mis en déroute. Trois pièces de canon et un drapeau tombent au pouvoir des Français, qui entrent peu d'instants après à Châtillon. - Presque tous les écrivains qui ont traité de la guerre de la Vendée se trouvent en opposition sur la véritable date de ce combat. Le Moniteur lui-même se trompe, car cette victoire y figure sous la date du 3 juillet; les Victoires et Conquêtes disent le 5 (t. I, p. 190), etc. Nul n'ayant donné des explications plus formelles sur

ce point que le général Aubertin, témoin oculaire, dans ses Mémoires (p. 27), j'ai cru pouvoir admettre la date donnée par lui.

1er juillet. - Dans les Pyrénées, le général Dubouquet s'empare, avec quatre cents hommes, du camp espagnol d'Ispeguy, et tue cent cinq hommes à l'ennemi; quatre-vingt-cinq soldats et huit bouches à feu tombent entre ses mains. L'arrivée de trois mille Espagnols l'arrête seule dans sa poursuite.

Le général Delbecq est nommé commandant en chef de l'armée des Pyrénées-Occidentales. 2 Dubouquet, profitant de son succès de la veille, marche avec deux mille hommes sur Baygorry, y attaque les trois mille Espagnols et les bat complétement.

-

Dans l'ouest, la dernière victoire des Français ne devait pas être de longue durée. Revenus de leur terreur panique, les Vendéens, après s'être ralliés à quelque distance du champ de bataille, reviennent sur leurs pas, surprennent l'avant-garde de Westermann sur les hauteurs de Châtillon-sur-Sèvres, et attaquent vigoureusement les républicains; après un instant tout était en désordre et fuyait dans différentes directions. Trois mille quatre cents prisonniers, l'artillerie, les bagages et les munitions tombèrent entre les mains des royalistes. Ce combat figure dans les Conquêtes (t. I, p. 191) sous la date du 8, dans Lacretelle (t. I, p. 45) sous la date du 5, dans l'abbé de Montgaillard (t. IV, p. 54) sous celle du 3, etc. En présence de ces diverses opinions, je m'en suis rapporté au témoignage du général Aubertin, car son récit fait autorité. « Le séjour des républicains à Châtillon n'a été que de vingt-quatre heures; ainsi il n'y a pas eu un intervalle de trois jours entre le combat en avant de Châtillon et la reprise de cette ville par les royalistes. Mémoires du général d'Aubertin, en note (page 27.)

[ocr errors]
[ocr errors]

A Paris, la convention décrète qu'une indemnité de dix-huit francs par jour sera accordée aux jurés du tribunal révolutionnaire. 3 Mort de l'historien Brequigny (Louis-GeorgeOudard Fendrix de), né à Granville en 1716.

- Lareine Marie-Antoinette, veuve de Louis XVI, est séparée de son fils, détenu comme elle dans la prison du Temple.

[blocks in formation]

lard (t. IV, p. 45) a pu mettre cette reddition sous la date du 13 juin.

12 juillet. — La guerre civile éclate dans le midi sous le nom de fédéralisme. Félix Wimpfen, décrété d'accusation par la convention, se met à la tête des révoltés et promet de marcher sur Paris pour y détruire le gouvernement républicain. Mais cette sotte bravade allait s'évanouir devant une défaite.

13 Les fédéralistes, étant arrivés à Pacy-sur-Eure,

y sont attaqués vigoureusement par le chef de brigade Imbert, et mis en déroute. Ce revers terrasse les rebelles, qui s'empressent de regagner leurs foyers.

- Le même jour, Marat, surnommé l'Ami du peuple, et membre de la convention, est poignardé dans son bain par Charlotte Corday, venue expressément de Caen à Paris dans le but de délivrer la France de ce fougueux démagogue. Marat (Jean-Paul), naquit à Baudry, dans la principauté de Neuchâtel, en 17641.

[ocr errors]

15 La victoire de Châtillon avait détruit la fâcheuse impression produite sur l'armée vendéenne par l'échec de Nantes; les royalistes reprirent courage. Quatorze mille d'entre eux, rassemblés à Vihiers et commandés par Lescure, la Rochejaquelein, Bonchamp, d'Autichamp, Scépiaux et de Marigny, marchent sur Martigné-Briand et y attaquent les troupes républicaines de Menou et de Labarolière. Cette tentative ne fut pas heureuse, malgré les efforts des chefs : reçus vigoureusement, ils sont repoussés dès la première charge, écrasés par le feu des colonnes françaises et enfin obligés de faire retraite sur Coron.

L'abbé de Montgaillard (t. IV, p. 59) porte ce combat au 13, et le général Hugo, dans ses Mémoires,au 14. Je me base sur le rapport que les conventionnels, qui suivaient l'armée, firent sur cette journée.

[blocks in formation]
[ocr errors]

La révolte de Lyon avait donné l'impulsionaux habitants du midi; l'agitation y était générale et des partis parcouraient les campagnes dans l'espoir de les soulever. En quelques jours de temps, une petite armée de Provencaux se trouva réunie sous les ordres d'un nommé Darbaud, ayant Marseille pour point d'appui ; mais Carteaux, commandant une des divisions de l'armée des Alpes, accourt sur le théâtre de la révolte, rencontre le 15 les rebelles à Orange, les attaque et les chasse de leur position.

16 juill. — Charrier (Marie-André), ex-député à l'assemblée constituante, convaincu de rébellion, est condamné à la peine de mort par le tribunal révolutionnaire de l'Aveyron.

17

A Paris, Marie-Anne-Charlotte Corday d'Ar-
mans, celle qui poignarda Marat, porte sa tête
à l'échafaud. Elle naquit à Saint-Saturnien
des Lignerets, près de Séez, en Normandie,
en 1768.

Ce même jour, la convention déclare le général
Pascal Paoli, commandant des révoltés de la
Corse, traître à la patrie.

Pascal Paoli était né le 6 avril 1726 au village de la Stretta, en Corse, et mourut près de Londres, le 5 février 1817. Fredéric le Grand le nommait le premier capitaine de son temps; il fut le parrain et l'ami de Napoléon.

-La convention met également le général Beysser hors la loi; mais vérification faite de sa conduite, elle le réintégra dans ses fonctions par décret du 19 août suivant.

[ocr errors]

Dans les Pyrénées, combat héroïque à Orriol entre deux mille Espagnols et cent vingt Français commandés par le capitaine de Serre. L'ennemi fut repoussé et laissa six cents tués devant les retranchements de ce petit poste. Au même instant, vingt mille autres Espagnols, commandés par le général don Ventura Caro, attaquent inutilement le général Deflers à Mas-de-Serre. L'ennemi est obligé de battre en retraite, laissant sur le terrain plus de mille tués ou blessés.

Dans l'ouest, Menou, profitant de son succès de Martigné-Briand, marche sur Vihiers, l'occupe et bat six cents royalistes qui voulaient défendre les environs de la ville. Malheureusement Menou reçoit un coup de feu au travers du corps, et se voit forcé de quitter le commandement de l'armée ; Santerre, général de division, le remplace.

18 Bataille de Vihiers. Ce fut par une défaite que Santerre inaugura son commandement. Les Vendéens, ralliés dans les bois derrière Vihiers sous les ordres des chefs Piron, Villeneuve, Marsagne et Forestier, et résolus de réparer leur échec de la veille, marchent sur les positions des républicains, abordent les hauteurs de Vihiers, chassent l'avant-garde et attaquent avec impétuosité le corps de bataille.

[blocks in formation]

19 Le lieutenant général Meusnier de la Place (Jean-Baptiste-Marie-Charles), est tué à la défense de Cassel, sur le Rhin.

20 Mort du contre-amiral d'Entrecasteaux (JosephAntoine-Bruno), célèbre navigateur, né à Aix, en Provence, en 1740. C'est lui que le gouvernement avait envoyé à la recherche du malheureux Lapeyrouse.

22 La convention ordonne l'arrestation du général Custine.

23 Mayence, après une défense de trois mois et demi, se rend par capitulation au roi de Prusse. La garnison sortit de la place avec tous les honneurs de la guerre et rentra en France. Malgré sa bravoure et sa longue défense, la convention l'accusa de lâcheté : les généraux furent arrêtés et mis en accusation. Triste époque! le malheur était de la trahison et les succès portaient ombrage!... Cette brave garnison, qui avait mérité à Mayence l'estime de ses ennemis, fut ensuite dirigée contre les Vendéens nous l'y retrouverons.

25 Les citoyens Hugues de Sémonville, ambassadeur à Constantinople, et Maret (depuis duc de Bassano), ministre plénipotentiaire à Naples, sont arrêtés à Novate, dans les Grisons, par ordre du gouvernement autrichien et dirigés sur la forteresse de Custrin.

Dans l'ouest, le général de division Tuncq attaque avec quinze cents hommes la ville de PontCharon, défendue par six mille Vendéens aux ordres du chef Royrand, surprend les avantpostes et se rend maître de la place. 26 Mais ce succès est suivi d'un revers. Le village d'Erigné, devant le Pont-de-Cé, occupé par un fort détachement de républicains, est emporté par l'avant-garde de l'armée vendéenne aux ordres de d'Autichamp et de Duhoux. Quatre cents Français du 8° bataillon de Paris, cernés de tous côtés, sont tués ou se noient en voulant passer la Loire à la nage.

[ocr errors]

La convention ordonne d'établir des lignes de télégraphes sur les principaux points de la république.

27 Elle nomme le général Rossignol au commandement de l'armée des côtes.

Elle institue une fête anniversaire pour célébrer la journée du 10 août.

Elle nomme Robespierre aîné membre du

[blocks in formation]

30

Le général Doyré l'est également.

La convention lance un décret d'accusation contre Custine.

Elle ordonne de brûler les bannières qui ont servi dans la fédération du 13 juillet 1790. Sur les frontières du nord, la ville de Valenciennes, après un siége de deux mois, est réduite à se rendre au duc d'York.

Dans la Vendée, les royalistes, maitres d'Érigné, attaquent le Pont-de-Cé et s'en emparent; mais le conventionnel Phelippeaux, instruit de cette prise, accourt d'Angers, se jette sur les ennemis, les chasse de leur conquête et les poursuit l'épée dans les reins.

Glorieux combat de Bessay. D'Elbée, élevé au grade de généralissime depuis la mort de Cathelineau, veut signaler sa nomination par quelque coup d'éclat. Après avoir rallié les fuyards de Pont-Charon et réuni environ une masse de quinze mille combattants, il marche contre le général Tuncq, l'oblige d'abandonner Chantonay en se retirant sur Luçon et l'atteint, le 30, dans la position qu'il venait de prendre au village de Bessay. La supériorité numérique de l'ennemi était telle que dès le premier choc les quinze cents républicains, formant la division Tuncq, furent obligés de rétrograder; encore un effort, et c'en était fait d'eux, lorsqu'une partie des troupes vendéennes, croyant la victoire décidée, s'abandonnent imprudemment à piller les maisons du village et portent la confusion dans les rangs royalistes. Tuncq, profitant habilement de la faute de ses adversaires, réunit sa petite troupe, tombe sur les ennemis et les met en déroute sans leur laisser le temps de réparer leur étourderie. Deux mille cinq cents cadavres restent sur le champ de bataille, et deux canons, un drapeau, les bagages, un grand nombre de prisonniers tombent entre les mains des républicains. Tuncq rentre ensuite à Luçon pour compléter sa troupe.

[blocks in formation]

toirs ou banques des pays avec lesquels la république est en guerre.

1 août. Plusieurs tombeaux des rois de France dans l'abbaye de Saint-Denis sont détruits par le peuple et les cendres qu'ils renferment jetées au vent.

4 Les Espagnols, commandés par le général don Crespo, s'emparent de Villefranche par capitution.

5 Dans l'ouest, prise de la ville de Doué par les républicains. Cinq mille cinq cents Vendéens, commandés par la Rochejaquelein et Lescure, y sont surpris pendant la nuit du 4 au 5 août par les généraux Salomon et Ronsin avec trois mille hommes, et chassés avec une perte de trois cents tués et cinquante prisonniers.

8 Une armée républicaine, forte de quarante mille hommes, investit la ville de Lyon. Crécy commande les révoltés.

- Ce même jour, vingt-deux mille Autrichiens attaquent le général Kilmaine au camp de César, sous Cambrai, au moment où il se mettait en marche pour évacuer sa position. Lacretelle jeune, dans son Précis sur la convention nationale, porte ce combat au 7; il peut avoir raison dans ce sens que la retraite des Français était commencée dès ce jour; cependant tout prouve que le combat ne commença qu'à l'aube du jour du 8. Au moins ce fut alors que l'ennemi attaqua les troupes de Kilmaine et porta le désordre dans ses colonnes.

- Le général major autrichien de Bornos investit ⚫ la place de Cambrai. — D'après les observations que je viens de faire sur la date du combat précédent, j'ai naturellement dû admettre celle que le Moniteur donne pour l'investissement de Cambrai, c'est-à-dire le 8, et non le 7, ainsi que le dit encore Lacretelle; car il était impossible que l'ennemi attaquât cette ville avant d'être maître du camp de César. Je pourrais encore invoquer à l'appui de ces observations, si le Moniteur ne suffisait pas, le rapport que le général Declaye, commandant de Cambrai, envoya après le siége à la convention nationale.

9 Dans le midi, les Provençaux conduits par Darbaud,constamment poursuivis depuis le combat d'Orange (voy. 15 juill.), sont atteints à Cadinet par Carteaux et battus une seconde fois. Darbaud, trois pièces de canon et un grand nombrede prisonniers tombent entre les mains des Français. L'ennemi se retire sur Marseille. 10 La convention célèbre sur l'emplacement de la Bastille la fête du 10 août, instituée par décret du 27 juillet précédent.

12 Elle ordonne l'arrestation de tous les gens suspects.

- Elle déclare nulle toute destitution prononcée

par les évêques contre les ministres du culte catholique pour cause de mariage.

12 août.

14

Pendant ce temps, d'Elbée, décidé à réparer son échec de Bessay, réunit toutes les forces vendéennes et marche sur Luçon; mais son espoir devait encore être déçu. Bataille de Luçon. L'armée vendéenne, forte de trente-cinq mille hommes, et commandée par Charette, la Rochejaquelein, Lescure, Donnissan, le prince de Talmont, Baudry d'Asson, Marigny, Joly, etc., sous les ordres supérieurs de d'Elbée, est complétement défaite par le général Tuncq avec neuf mille républicains. Sept mille royalistes, parmi lesquels Baudry d'Asson, restent sur ce sanglant champ de bataille; c'était le plus grand désastre que les Vendéens eussent encore essuyé. J'ignore par quelle circonstance les Victoires et Conquêtes (t. I, p. 227) portent cette bataille au 13 août; la correspondance du général Tuncq est assez possitive sur ce point.

15 Garat sort du ministère de l'intérieur.

16

17

18

21

22

La convention nationale, ayant reconnu la patrie en danger, ordonne la levée en masse du peuple pour soutenir sa liberté.

Au nord, les Autrichiens investissent la ville du Quesnoi.

Combat de Linselles, gagné par le prince d'Orange sur le général Kilmaine. L'ennemi perd dans cette affaire huit cent cinquante tués et huit pièces de canon; par contre, il s'empare de deux bouches à feu appartenant à l'armée française. Je m'étonne que quelques relations, et entre autres une lettre datée de Lille le 25 août 1793, insérée au Moniteur, no 242, aient pu dire que ce combat fut gagné par Kilmaine, car la présence des Hollandais sur le lieu de l'action le lendemain 19 prouve le contraire. Je fais uniquement cette remarque pour faire connaître la circonspection que l'historien doit garder au milieu de cette masse d'écrits de l'époque, presque toujours dénaturés selon que l'exigeait la politique, soit du gouvernement, soit des partis. Aussi rien de plus curieux que les astucieux mensonges de certains députés délégués près des armées.

Les Anglais investissent la ville de Dunkerque. Les républicains bombardent la ville de Lyon. Mort de Clément de Boissy (Athanase-Alexandre), auteur d'un grand nombre d'ouvrages sur les matières religieuses, ainsi que de l'immense Recueil de la juridiction et de la jurisprudence de la cour des comptes, compilation qui lui coûta trente années de travail. Il était né à Créteil, près de Paris, le 16 sept. 1716. 23 Les Anglais attaquent Pondichéri, et mena

cent tous les établissements français du Bengale, sur les côtes de Coromandel et de Malabar. 24 L'invasion du territoire réclame des moyens de vigueur; mais la convention ne recule point

« PreviousContinue »