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Mais cette entreprise reste sans succès: Truguet est obligé de lever le siége de laplace.

nir aux frais de la guerre, empêché les exportations | 21 fév. pour la France, tandis qu'il favorisait les approvi

sionnements des magasins prussiens et autrichiens; 22 A l'intérieur, nouveau décret de réforme

Considérant enfin que toutes ces circonstances ne laissent plus à la république française d'espoir d'obtenir par la voie de négociations amicales, le redressement de ces griefs, et que tous les actes de la cour britannique et de la Hollande sont des actes d'hostilité, et équivalent à une déclaration de guerre,

La convention décrète ce qui suit :

Article 1. La convention nationale déclare, au nom de la nation française, qu'attendu les actes multipliés d'hostilité et d'agression ci-dessus mentionnés, la république française est en guerre avec le roi d'Angleterre et le stathouder des Provinces-Unies.

II. La convention nationale charge le conseil exécutif provisoire de déployer les forces qui lui paraîtront nécessaires pour repousser les agressions et pour soutenir l'indépendance, la dignité et les intérêts de la république française.

III. La convention nationale autorise le conseil exécutif provisoire à disposer des forces navales de la république, ainsi que l'intérêt de l'État lui paraitra l'exiger, et elle révoque toutes les dispositions particulières ordonnées à cet égard par les précédents décrets.

1 février. Mais pour soutenir cette grande détermination, un des premiers actes politiques de la convention contre l'Europe, il fallait nécessairement des moyens puissants de résistance et l'on en était dépourvu. Les caisses étaient vides, l'assemblée y suppléa. Un décret, voté à l'unanimité, ordonne la fabrication immédiate de huit cents millions d'assignats. C'était un budget tout trouvé.

2 Pache est nommé maire de Paris. 3 Le nom de Fontenay-le-Comte est remplacé par celui de Fontenay-le-Peuple; le Mont-Dauphin reçoit celui de Mont-Libre.

4 Le général Beurnonville est nommé ministre de la guerre.

8 La constitution civile du clergé français est publiée dans la Savoie, déjà réunie à la république. 14 La principauté de Monaco est réunie à la France.

- Legénéral Anselme, celui qui envahit le comté de Nice, est mis en état d'arrestation. - Les hostilités recommencent contre les Piémontais. Attaqués à Sospella par les généraux Brunel et Dagobert, ils sont défaits complétement et laissent trois cents prisonniers entre les mains des Français.

17 En Belgique, l'avant-garde du général Dumouriez fait irruption sur le territoire hollandais et marche sur Breda.

- En Sardaigne, l'amiral Truguet investit, avec quatre mille hommes, la ville de Cagliari, défendue par quelques milliers de troupes sardes.

ou de régénération, comme on appelait alors cette sorte de loi les noms de Vitry-le-Français et de Saint-Florent-le-Vieil sont changés en ceux de Vitry-sur-Marne et de Montglen. 24 Complétant ses mesures pour soutenir la guerre,. la convention décrète la levée de trois cent mille volontaires nationaux.

25 En Hollande, le général Darçon force la ville de Breda à ouvrir ses portes à l'armée françaises. La place, assiégée, comme celle de Maestricht, depuis le 22 février, renfermait une garnison hollandaise de 2,400 hommes, commandée par le comte Byland. On y trouva en outre 209 pièces d'artillerie. Peu de relations sont d'accord sur la date de la capitulation de Breda; il y en a plusieurs qui disent le 24, quelques-unes même le 26. Je m'en rapporte à la dépêche qui fut envoyée au gouvernement, sous la date du 1er mars. (Breda fut ensuite évacuée par les Français en vertu d'une convention signée, au mois d'avril, entre le général Charlot, commandant de la place, et le prince d'Orange.)

La chute de Breda entraîne celle du fort de Klundert, commandé par un brave officier allemand, qui chercha à se faire jour au travers des assiégeants, et se fit tuer plutôt que de se rendre. 56 bouches à feu tombent au pouvoir des vainqueurs.

Le même jour, des troubles éclatent à Paris : le peuple, instigué par la commune qui cherchait à rendre les girondins odieux, envahit plusieurs magasins, et pille les épiciers.

27 A l'extérieur, le roi d'Espagne fait intimer aux Français de quitter immédiatement ses Etats. 2 mars. Aux Alpes, le général Brunet bat les ennemis au village de Belvéder, dans le comté de Nice.

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Le comté de Hainaut est réuni à la France sous le nom de département de Jemmapes; trois autres décrets de la convention réunissent aussi à la république les pays de Stavelot, de Franchimont et de Logne, la principauté de Salm et la ville de Gand.

3 Le général Miranda, qui assiége, depuis le 22 février, avec dix-huit mille hommes, la ville hollandaise de Maestricht, est obligé de se retirer de devant la place, après un bombardement de quelques jours. La ville était défendue par les Prussiens, commandés par le prince de Hesse.

4 Plus heureux que Miranda, Darçon poursuit le cours de ses succès. La ville de Gertruydenberg est obligée de se rendre par capitulation après un siége de quelques jours. (L'abbé de Montgaillard et Lacretelle jeune portent la date de cette prise au 7 mars; c'est une erreur.)

pas reconnaître le conseil exécutif provisoire élu par l'assemblée législative;

4 mars. Pendant ce temps, le prince Charles, à son ambassadeur à Paris de se retirer, ne voulant la tête de treize mille Autrichiens, bat l'arrièregarde française devant Tongres. (Les Victoires et Conquêtes, ainsi que les Trophées des armées françaises, commettent une erreur en portant ce combat au 5 mars; la dépêche de Miranda, insérée au Moniteur, n° 68, le prouve.)

- La ville de Florenne et les trente-six villages formant son arrondissement sont réunis à la république.

Que depuis l'ouverture de la session de la convention nationale il n'a pas voulu reprendre la correspondance accoutumée entre les deux États;

Qu'il a refusé de reconnaître l'ambassadeur de la république française, quoique muni de lettres de créance en son nom;

Qu'au lieu de donner à la France le contingent

Un autre décret change le nom de la ville de de secours stipulé par les traités d'alliance, il a Saint-Gengoux en celui de Jouvence; Le même jour meurt à Vernon le duc de Penthièvre (Louis-Jean-Marie de Bourbon), né à Rambouillet le 16 novembre 1725. Le duc d'Orléans, alors Philippe Égalité, recueille sa

succession.

fait faire des armements sur terre et sur mer, qui ne peuvent avoir d'autre destination que de combattre l'indépendance de cette nation et de se coaliser contre elle avec les puissances ennemies; Que tandis qu'il faisait avec activité l'armement maritime, il le présentait hypocritement comme

6 La convention nationale décrète l'organisation une précaution de sûreté contre l'Angleterre, dont d'un comité de salut public.

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7 Louvain est également réuni à la république. Elle déclare la guerre au roi Charles IV. Voici son décret; il résume tous les griefs de la France contre l'Espagne; il rendait en outre la guerre générale, car c'était l'Europe entière que la nation française allait combattre. En effet, la coalition se composait déjà de l'Au- | triche, de la Prusse, de l'Angleterre, de la Hollande, du Portugal, de la Sardaigne, des Etats du pape, des Deux-Siciles et de l'empire d'Allemagne : il n'y manquait que l'Espagne. Déclaration de guerre à l'Espagne.

La convention nationale, après avoir entendu le rapport de son comité de défense générale, sur la conduite du gouvernement espagnol envers la France:

Considérant que, depuis le 14 juillet 1789, le roi d'Espagne a constamment outragé la souveraineté du peuple français dans les diverses communications avec son gouvernement, et qu'il a toujours persisté à considérer Louis Capet comme souverain de la nation;

il disait connaître les intentions perfides, et négociait cependant une alliance avec elle, au mépris des traités;

Que dans le même temps qu'il armait les frontières, il accordait une protection ouverte et des secours d'argent aux émigrés et aux chefs rebelles armés contre la France;

Que malgré la persévérance la plus constante du conseil exécutif provisoire de France à em ployer tous les moyens qui pouvaient conserver la paix et la fraternité avec la nation espagnole, et qui étaient compatibles avec la dignité des républicains, le ministère espagnol a persévéré dans son système de dissimulation, de malveillance et d'hostilités;

Qu'il a continué les armements de terre et de mer et envoyé une artillerie nombreuse aux deux extrémités des frontières de France;

Que sur la demande qui lui a été faite de s'expliquer sur l'objet précis de ces armements, il n'a donné que des réponses évasives et dilatoires;

Que le roi d'Espagne a manifesté son attachement à la cause de Louis, et son dessein de le soutenir, si l'on n'obtempérait pas à son intervention;

Qu'à la nouvelle de l'exécution de Louis, il a Que par une cédule du 20 juillet 1789 il a ex- outragé la république française en prévenant posé les Français à des vexations multipliées; qu'il l'ambassadeur de la république, qu'il ne lui serait les a condamnés à des emprisonnements arbitrai-plus donné de réponse, et en interrompant avec res, à des bannissements injustes, qu'il leur a fait éprouver des pertes et des persécutions dont la réparation a été réclamée inutilement ;

Que par cette cédule il les a forcés au serment de renoncer à leur patrie;

Que ses gouverneurs et ses troupes n'ont cessé de favoriser la révolte des nègres à Saint-Domingue, par des approvisionnements et des échanges de vivres, de munitions, d'armes et de canons, ont refusé un asile aux Français poursuivis, et mème rendu aux nègres plusieurs Français qui y avaient réclamé l'hospitalité et qui y ont été ensuite massacrés;

Qu'à l'époque du 10 août 1792 il a ordonné à

lui toute communication;

Qu'il a positivement refusé l'admission des deux notes officielles du conseil exécutif, du 4 janvier, en réponse aux siennes du 17 décembre; et en conséquence, qu'il a refusé de s'engager à observer une stricte neutralité envers la France, à désarmer et à nommer des commissaires pour opérer les désarmements respectifs ;

Que depuis ce refus il a accueilli les chefs des émigrés, s'est lié plus fortement que jamais avec la cour d'Angleterre, quoiqu'elle soit en guerre avec la république française, qu'il a toléré et qu'il tolère les prédications publiques et les persécutions faites contre les Français dans ses États;

Considérant enfin que toutes ces circonstances ne laissent plus à la république française l'espoir d'obtenir par la voie des négociations amicales, le redressement de ces griefs, et que tous les actes de la cour de Madrid sont de véritables actes d'hostilité et de coalition avec les puissances belligérantes, et équivalent ainsi à une déclaration de guerre,

La convention nationale décrète ce qui suit : Art. I. La convention nationale déclare, au nom de la nation française, qu'attendu les actes multipliés d'hostilité et d'agression ci-dessus désignés. la république française est en guerre avec le roi d'Espagne ;

II. La convention nationale charge la conseil exécutif provisoire de déployer les forces qui lui paraîtront nécessaires pour repousser son agression, et pour soutenir l'indépendance, la dignité et les intérêts de la république française; et en conséquence, il sera tenu de prendre dès à présent les mesures les plus promptes pour faire passer dans les départements des Pyrénées le matériel nécessaire pour une armée de cent mille hommes; III. La convention nationale autorise le conseil exécutif provisoire à disposer, tant des forces navales que de celles de terre, ainsi que le salut de la république lui paraîtra l'exiger;

IV. Il sera pris dans le sein de la convention nationale six commissaires pour aller dans les départements méridionaux de la république, et dans l'armée des Pyrénées. accélérer le recrutement, surveiller les approvisionnements, et encourager tous les Français à se réunir pour venger les injures faites par un tyran à la nation française.

9 mars. Le lendemain de cette déclaration de guerre, la convention décrète la réunion d'Ostende et de Namur à la France. L'incorporation de la Belgique dans la grande république s'achevait.

- Sur le Rhin, les Prussiens, commandés par le roi de Prusse, reprennent par capitulation le fort de Koenigstein, défendu par le général Meunier et quatre cents Français. Meunier s'en était emparé le 28 octobre 1792.

10 Dès ce moment les événements se succèdent avec rapidité. La guerre civile, étouffée en 1792, éclate une seconde fois, et avec fureur, dans la Vendée. Quinze cents VENDÉENS, conduits par les frères Hérault et Légé, marchent sur Machecoul, défendu par l'ex-député à l'assemblée nationale Maupassant avec cent cinq hommes, envahissent la ville, en chassent les patriotes et massacrent tout ce qui refuse de crier vive le roi! — Je crois devoir faire ici une légère observation. Comme les royalistes recurent plusieurs noms durant la période qui embrasse la guerre civile de l'Ouest, tels que révoltés, brigands, blancs, et en dernier lieu Vendéens, qualification qui a prévalu pour T'histoire, j'ai cru devoir leur donner ce nom

dès le commencement des hostilités. Ne pouvant admettre les épithètes dont on a gratifié cette partie de la nation, j'ai adopté le nom qui rendait le plus dignement la nationalité départementale de l'ennemi que la France avait à combattre sur son propre territoire. J'étais aussi obligé de faire une distinction entre les républicains, défenseurs du gouvernement établi, et les habitants des anciennes provinces de la Vendée, du Poitou, de l'Anjou. du Maine et d'une partie de la Bretagne, Français comme les premiers, il est vrai, mais adversaires de ce même gouvernement et par conséquent ennemis au même point de vue que les puissances européennes coalisées contre la France. Ajoutons, toutefois, que je n'ai point appliqué cette dénomination aux révoltés du Poitou que l'histoire a flétris du nom de chouans ou chauffeurs c'eût été confondre la guerre civile de la Vendée, guerre toute de principes, avec une lutte de brigandages et d'assassinats. On ne doit jamais mêler le courage au crime et à la honte.

11 mars.-La convention réunit à la France Hainsur-Sambre, Charles-sur-Sambre (Charleroi), Fleurus et Wasseigne.

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Elle change en même temps les noms de Bourbon-Nancy et Nogent-le-Roi en ceux de Bellevue-les-Bains et Nogent de la Haute

Marne.

Le général Dumouriez, fort de ses succès, menace les jacobins de marcher sur Paris avec son armée.

Dans l'ouest, combat de Saint-Florent. Trois mille Vendéens, réunis dans cette ville pour tirer au sort par suite de la levée des trois cents mille hommes décrétée par la convention, s'insurgent, attaquent et mettent en déroute la petite garnison de la place, forte de deux cents hommes, commandés par Texier du Cloziau, commissaire du gouvernement, envahissent les bureaux de l'administration, brûlent les papiers et s'emparent de la caisse communale. (Mme la marquise de la Rochejaquelein porte ce combat au 10 mars; elle l'aura confondu avec la prise de Machecoul dont elle ne parle pas.) Ce revers est bientôt suivi d'une nouvelle défaite. Cathelineau, dont le nom devint si célèbre dans la malheureuse guerre de la Vendée, apprend, à Pin-en-Mauges, où il était voiturier selon les uns, boulanger selon les autres, la nouvelle du combat de Saint-Florent: il fait aussitôt sonner le tocsin, réunit deux cents jeunes gens, marche sur Fallais, occupé par quatre-vingts républicains, les attaque intrépidement, les chasse de cette position et s'empare d'une pièce de canon. C'est cette pièce que les Vendéens baptisèrent du nom de missionnaire.

Ce même jour la convention nationale, dont la

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Elle accepte la démission du ministre de l'intérieur, Roland, et le remplace par Garat, ministre de la justice.

Dans la Vendée, Cathelineau, vainqueur à Fallais, marche sur Chemillié, recrute en route |

trois cents hommes. attaque la ville et en chasse, après un combat furieux, les deux cents républicains qui en formaient la garnison. Trois pièces d'artillerie tombent en son pouvoir. 15 Après quelques heures de repos. Cathelineau, ayant déjà sous ses ordres plus de sept cents hommes, se dirige sur Chollet, occupé par cinq cents républicains, attaque la ville avec impétuosité et s'en empare. Cinq pièces de canon et une grande quantité d'armes et de munitions deviennent le trophée de ce nouveau succès. Le marquis de Beauvais, administrateur du district, fut tué dans cette action. (Mme la marquise de la Rochejaquelein porte cette affaire au 14 mars, mais les relations les plus estimées prouvent qu'elle eut lieu le 15.)

En Belgique, le marchal de camp Lamarche, commandant de Tirlemont, est battu dans cette ville par le prince Charles, qui s'empare de la place et fait environ trois cents prisonniers aux Français.

16 Mais cet avantage fut de peu de durée. Dumouriez,accouru au secours de son avant-garde, attaque les Autrichiens à son tour, et les chasse de Tirlemont, qu'il occupe aussitôt. Les généraux Valence, Miranda, Neuilly et le duc de Chartres, se distinguent dans ce combat, qui coûta plus de huit cents hommes aux ennemis. Les Français poursuivent le prince Charles, qui se replie sur le corps de bataille du prince de Cobourg, en position aux environs de Neerwinden.

17 En Hollande, le prince d'Orange investit la ville de Geertruydenberg, prise le 4 précédent par le général Darçon.

18 Bataille de Neerwinden. L'armée française du général Dumouriez, forte de quarante mille hommes, y est battue par le prince de SaxeCobourg, commandant l'armée autrichienne, forte de cinquante-cinq mille hommes. La perte des Français fut de quatre mille tués ou blessées et de deux mille cinq cents prisonniers; la perte des ennemis en tués et blessés équivalait à celle des vaincus. Ce revers enleva la Belgique à la France : Dumouriez fut obligé de battre en retraite vers les frontières de la république. La retraite se fit avec beaucoup d'ordre, grâce à la mollesse des ennemis; aussi est-il probable que si le prince Charles eût été général en chef, la retraite des troupes fran

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çaise se fût changée en une déroute complète. Le peu d'empressement que les ennemis mirent à les poursuivre, parut si étrange que, ne pouvant raisonnablement accuser Cobourg d'ineptie, on finit par dire qu'il était de connivence avec Dumouriez qui méditait déjà la trahison dont il se flétrit peu de temps après. Le maréchal de camp Guiscar de Bar (George), fut tué dans cette bataille.

mars.— La convention nationale, qui ignorait encore le revers de Neerwinden, achève l'incorporation de la Belgique au territoire de la république, en réunissant à la France les communes d'Aeltre, de Thourout, de Blankenberg et toute la banlieue de Bruges.

Elle décrète aussi que le nom d'île de la Réunion sera substitué à celui de l'île Bourbon. Dans l'ouest, deux mille quatre cents républicains, commandés par le général Marée, attaquent les Vendéens au delà de Saint-Vincent, mais ils sont repoussés avec perte.

En Belgique, l'armée de Dumouriez continue sa retraite sur Bruxelles. Diest est pris par l'avant-garde autrichienne; la garnison française se porte sur Malines.

Sur le Rhin, les généraux de brigade Neuwinger et Houchard battent le colonel prussien Zekuly à Stromberg.

A l'intérieur, Gohier est nommé ministre de la justice en remplacement de Garat, nommé au département de l'intérieur (Voyez 14 mars). Un décret d'accusation est porté contre Marat. La convention nationale décrète l'établissement des comités révolutionnaires. L'énergie de l'assemblée augmente à mesure que s'accroisent les dangers qui menacent la France. Mort de l'historien Desormeaux (Joseph-Louis Ripault), né à Orléans le 5 novembre 1724. L'avant-garde autrichienne, commandée par le général Clair fayt, poursuivant, quoique mollement, l'armée française, attaque son arrière-garde au village de Pellenberg, audessus de Louvain; mais les généraux Leveneur, Lamarche et Champmorin font volte face et repoussent les ennemis avec une perte considérable.

La vigueur avec laquelle les Français soutinrent ce combat dut prouver aux Autrichiens que, quoique battues dans la journée du 18 et alors en pleine retraite, les troupes républicaines étaient encore redoutables. Certes, avec de la fermeté et quelques renforts, on pouvait leur disputer la Belgique pied à pied et rétablir honorablement la défaite de Neerwinden; mais ce n'était pas là l'intention de Dumouriez. Il avait un autre but: il voulait ramener son armée intacte sur le territoire de la république, marcher sur Paris et briser la domination de la convention. Ce fut dans cette intention qu'il entra en négociation

avec les généraux autrichiens, le 22, et promit d'évacuer` la Belgique sous condition que ses troupes ne seraient point inquiétées dans leur mouvement, proposition que l'ennemi accepta avec empressement.

23 mars.-Pendant que la France perdait ainsi au nord une vaste étendue de territoire conquis, la convention décrétait l'incorporation du pays de Porentruy (alors évêché de Bâle), sous le nom de département du Mont-Terrible. - Par un autre décret, elle exemptait du recrutement les évêques, les curés et les vicaires. - Le même jour, le roi d'Espagne fait sa déclaration de guerre à la France.

24 Les jacobins, instruits des sentiments de Dumouriez, envoient des commissaires près de ce général pour lui proposer de renverser la convention nationale.

- Le général Miranda est mis en accusation. - Dans l'ouest, six mille Vendéens, commandés par les chefs Joly et La Sècherie, investissent la ville des Sables-d'Olonne, occupée par dix-huit cents républicains aux ordres du général Foucault.

25 A l'extérieur, un traité d'alliance contre la France est signé à Londres entre les cabinets de Saint-James et de Saint-Pétersbourg. 26 La convention nationale ordonne le désarmement des nobles et des prêtres.

27 Elle met hors la loi les aristocrates et les ennemis de la république.

- Au nord, Dumouriez promet aux Autrichiens de marcher sur Paris avec son armée et de renverser le gouvernement révolutionnaire. Il ose même révéler ses coupables projets par une proclamation qu'il adresse à l'armée du nord.

28 Une nouvelle loi est rendue contre les émigrés leurs successions échues ou à échoir sont déclarées appartenir à l'État.

- Un autre décret de la convention ordonne la mise en activité d'un tribunal criminel extraordinaire pour juger les suspects et les ennemis de la république.

- Pendant ce temps les Prussiens continuent leurs succès sur le Rhin; le général Custine est défait au village de Bingen, et forcé de battre en retraite.

29 La convention, décidée à sévir avec vigueur contre Dumouriez, envoie les députés Camus, Lamarque, Bancal, Quinette et le ministre de la guerre Beurnonville près de ce général avec ordre de l'arrêter au milieu de son camp. -Mort de dom François Clément, bénédictin de Saint-Maur, historien distingué et membre de l'académie des inscriptions et belles-lettres ;il naquit à Bèze, en Bretagne, en 1724. - Dans l'ouest, les Vendéens sont obligés de lever le siége des Sables-d'Olonne, après avoir

perdu cinq cents hommes devant la place. 30 mars.-Sur le Rhin, le général prussien Eben attaque le général Custine au village d'OberFlersheim, mais il est repoussé avec perte. Les villes de Worms, de Spire et de Mayence sont déclarées partie intégrante de la république.

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Dumouriez est cité à la barre de la convention. La guerre ayant été déclarée réciproquement entre la république et le roi Charles IV, les hostilités commencent dans les Pyrénées contre les troupes espagnoles. Le général Sahuguet ouvre la campagne par la prise de la ville espagnole de Viella.

Sur le Rhin, cette journée est marquée par un revers. Les Prussiens, commandés par le prince Louis, renouvellent leur attaque contre Ober-Flersheim, occupé par la brigade Houchard, forte de onze cents hommes, enlèvent le village, tuent cinquante Français et en font environ mille prisonniers.

avril. - La convention nationale décrète l'arrestation du général Paoli, dont les intrigues troublent la Corse.

Les commissaires de la convention arrivent au quartier général de Dumouriez et lui font connaître leur mission. Mais le général, fort de l'appui de son armée, les fait arrêter lui-même dans la soirée, et les livre aux Autrichiens comme otages de ce que le gouvernement pourrait entreprendre contre les membres de la famille royale enfermés au Temple. Plusieurs écrivains, entre autres Thiers, Buret de Longchamps, et Dumouriez lui-même, portent cet événement au 2 avril. L'erreur est palpable, cependant elle s'explique quant aux deux premiers, car ils n'ont fait que suivre tout simplement le récit donné par le général dans ses Mémoires; il eût fallu le contrôler au moyen des pièces relatives à cette affaire. Parmi ces pièces, je me bornerai à citer : 1° La proclamation de Dumouriez à son armée, datée des bains de Saint-Amand le 1er avril 1793, à onze heures du soir, par laquelle il apprend à l'armée du nord l'arrestation des commissaires de la convention. « Je les ai mis en lieu de sûreté, pour nous servir d'otagés, y dit-il; 2° La lettre des députés Lequinio, Bellegarde et Charles Cochon, commissaires à l'armée du nord à Valenciennes, datée de cette ville le 2 avril 1793; 3° et le rapport que les représentants firent à la convention après leur échange en 1795. Les deux premières de ces pièces furent lues à la convention dans la séance du mercredi matin trois avril, ce qui eût été matériellement impossible si l'événement n'eût eu lieu que dans la soirée du 2 avril. Ajoutons encore que j'ai sous les yeux un exemplaire de la proclamation telle qu'elle fut distribuée aux soldats. La voici :

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