Infanterie.

23,831 22,150

Cavalerie. 7,699 9,281

14,855

4,960

60,836

21,940

82,776 hommes.

Ainsi donc la lutte allait s'engager en Allemagne entre 155,788 hommes de troupes françaises, dont 17,915 chevaux, et 176,554 Autrichiens, dont 44,642 hommes de cavalerie. 1er juin (13) — C'est l'armée de Sambre-et-Meuse qui ouvre la campagne. Le général Kléber, commandant l'aile gauche, forte de vingt et un mille hommes, force le passage de la Sieg. Le général Kienmayer, qui défend la rive opposée avec cinq mille huit cents hommes, est complétement battu, et perd quatorze cents tués ou blessés, mille prisonniers et douze pièces d'artillerie.

2 (14) Kléber arrive à Uckerad; les Autrichiens se retirent sur Altenkirchen.

3 (15) En Italie, prise de Vérone par le général Masséna.

4 (16) Les Français investissent la citadelle de Mantoue, défendue par treize mille Autrichiens aux ordres du général comte Canto d'Irles.

Pendant ce temps le général Kléber attaque avec les divisions Lefebvre et Collaud, le prince de Wurtemberg devant la ville d'Altenkirchen et le met en déroute après un combat terrible. Trois mille Autrichiens, douze canons et quatre drapeaux tombent entre les mains des Français; l'ennemi laisse en outre plus de quinze cents tués ou blessés sur le champ de bataille. Lefebvre, et les généraux de brigade Soult, d'Haupoult, et l'adjudant général Ney se distinguent dans cette journée.

5 juin (17) La cour de Naples, alarmée par la marche victorieuse de Bonaparte en Italie, fait solliciter un armistice de ce général par le prince Pignatelli-Belmonte. C'était tout ce que demandait Bonaparte, car l'Italie n'était point encore conquise. Aussi s'empressa-t-il de conclure un arrangement avec l'envoyé napolitain, et le traité fut signé le jour même au quartier général de Brescia.

6 (18) Le prince Charles, resté à Mayence tandis que le duc de Wurtemberg battait en retraite devant l'aile gauche de l'armée de Sambreet-Meuse, quitte cette ville et marche sur la Lahn pour soutenir son lieutenant.

9 (21) Mort de Lesage (Bernard-Marie), ancien député à la convention nationale et membre du conseil des cinq-cents.

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(24) Mort de Mey (Claude), savant canoniste et auteur de plusieurs ouvrages de théologie, né à Lyon le 15 janvier 1712. Il s'était retiré à Sens pendant la terreur.

Les conseils législatifs décrètent que l'armée d'Italie ne cesse de bien mériter de la patrie. Le général Jourdan arrive sur la Lahn, et y concentre toutes ses forces.

(26) De son côté, Moreau, commandant l'armée de Rhin-et-Moselle (voy. 1er juin), met ses troupes en mouvement. Le général Delmas ouvre la campagne en battant avec cinq mille hommes, au village de Neuhoffen, une colonne ennemie du corps du comte de Guilay. (27) Sur la gauche, le général Lefebvre, de l'armée de Sambre-et-Meuse, attaque avec dix mille hommes le prince Charles à Wetzlar; mais cette tentative reste sans résultat. Les Français perdent cinq cents hommes et sept pièces de

canon.

(28) En Italie, le général Bonaparte fait passer le Pô à la division Augereau et la dirige sur les États du pape.

18 (30) Dans l'océan Indien équinoxial, une escadre française, commandée par l'amiral Sercey, arrive devant l'île de France et y débarque les agents Baco et Burnel, que le directoire avait nommés gouverneurs de l'île.

19 (1er messidor) Ils déposent de ses fonctions le gouverneur de la colonie, M. de Malartic (voy. 21 juin suivant, et 28 juillet 1800).

En Italie, la ville de Bologne, défendue par

quatre cents Romains aux ordres du cardinal legat, se rend par capitulation au général Augereau. La garnison reste prisonnière de guerre. Les Victoires et Conquêtes (t. VI, p. 84) et plusieurs autres relations portent cette prise au 18, mais la dépêche du général Bonaparte prouve suffisamment qu'elle eut lieu le 19. 19 juin (1) Prise du fort d'Urbin, par l'adjudant général Vignolle; trois cents hommes de troupes papales et cinquante pièces d'artillerie tombent entre les mains des Français. - De son côté, Bonaparte s'empare de Ferrare, défendue par le cardinal légat. Cent onze pièces d'artillerie tombent en son pouvoir. Cette conquête termine les opérations militaires de la campagne des Français contre Rome. - En Allemagne, combat d'Ukerad; le général Kléber, commandant la gauche de l'armée de Sambre-et-Meuse, y est battu par onze mille Autrichiens aux ordres du général Kray : les ennemis prennent un drapeau sur les troupes françaises.

20 juin (2) Un avantage suit ce revers, mais ne le recompense point. Le général Moreau bat les Autrichiens à Reingenheim sur le Rhin. 21 (3) Le général Bonaparte accorde un armistice au pape Pie VI. Le saint père s'engage par ce traité provisoire à payer à l'armée française une somme de vingt et un millions de francs, dont quinze millions et demi en espèces, et à lui remettre la citadelle d'Ancône.

- Aux colonies, une révolte éclate dans l'île de France; les deux agents du directoire, Baco et Burnel (voy. 18 juin), abandonnés par les troupes coloniales, sont obligés de se retirer à bord de la corvette le Moineau, laissée dans la rade par l'amiral Sercey, et retournent en Europe, tandis que M. de Malartic reprend les rênes du gouvernement.

24 (6) Passage de vive force du Rhin à Kehl, par l'aile droite de l'armée de Moreau, aux ordres du général Desaix (voy. 1er juin). Les Autrichiens y perdent neuf cents tués ou blessés, cinq cents prisonniers et quatorze pièces d'artillerie. Les Victoires et Conquêtes, et un grand nombre d'écrivains après elles, ont mal décrit les circonstances de ce passage; c'est seulement en parcourant les lieux, témoins de cette grande entreprise, que je m'en suis aperçu '. 25 (7) L'armée de Rhin-et-Moselle s'avance en Allemagne. Le général Beaupuy, formant l'avantgarde, chasse les Autrichiens du village de Nuemulh et les rejette sur Willstedt.

26 (8) Combat et prise de Willstedt par Beaupuy. Les ennemis, commandés par le général Stein, sont chassés de leur position et perdent un

1 J'ai rectifié ces erreurs dans un travail général que je fais sur les guerres de la république et de l'empire.

27 juin (9) Le lendemain de ce combat, les troupes autrichiennes, réunies aux corps du comte Guilay et du duc d'Enghien, sont défaites par Moreau au village d'Urloffen: les ennemis avaient dix-sept mille hommes en ligne. Pendant ce temps, Bonaparte marche sur Livourne avec la division Vaubois.

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(10) Il y entre au moment où les Anglais, prévenus desa marche, l'évacuaient et se retiraient du port. Les Trophées des armées françaises, (t. II, p. 67) portent cette prise au 29, c'est une erreur; la dépêche du général en chef le prouve.

Le général Férino, commandant le premier corps de l'armée de Rhin-et-Moselle, s'étant mis à la poursuite des troupes battues dans la journée du 27, atteint le duc d'Enghien près du village d'Offenburg, dans la vallée de Kintzig, le chasse de sa position et le force de chercher son salut dans la fuite. Cette défaite n'était que le prélude d'un autre revers. Bataille de Renchen. —Les Autrichiens, commandés par le général Starray, y sont battus par Moreau et laissent douze cents prisonniers et dix canons entre les mains des Français. Je conserve la dénomination de bataille qu'on a donnée à cette journée, quoique le mot combat exprime suffisamment et avec plus de raison la nature de cette action.

(11) En Italie, la forteresse de Milan, assiégée depuis le 14 mai par le général de division Despinois, capitule. La garnison autrichienne, forte de dix-huit cents hommes aux ordres du colonel Lami, reste prisonnière. Les Français y trouvent en outre cent cinquante bouches à feu. Je crois faire plaisir en donnant ici le texte de la capitulation de cette place: il est peu connu.

« Le château de Milan sera remis aux troupes de la république française, avec son artillerie, ses munitions de guerre et de bouche, ses magasins de toute espèce, les caisses et effets militaires, à cinq heures précises du matin.

Aussitôt la présente capitulation signée, quatre compagnies de grenadiers français prendront possession de la porte de Milan et des bastions Velasco, Dom-Pietro et Danigna.

Il sera établi des gardes françaises à tous les magasins, et nommé des commissaires respectifs pour procéder contradictoirement à leur vérifica

tion.

La garnison du château sortira à l'instant même, par la porte de Milan, et défilera le long des glacis de Verulimes, devant les troupes françaises, avec les honneurs de la guerre, armes et bagages seulement.

Parvenue au pont de Naviglio, elle mettra bas les armes et se constituera prisonnière de guerre.

Les émigrés et les déserteurs seront livrés au général français.

Les malades et blessés seront traités avec tous les soins dus à l'humanité, et les procédés généreux qui ont toujours distingué la nation française.

Il sera fourni à la garnison les moyens de transport nécessaires pour conduire ses équipages au lieu de destination qui lui sera marqué.

S'il s'élève quelques discussions ou différends dans l'exécution des articles ci-dessus, ils seront jugés à l'avantage des troupes françaises.>> 29 juin (11)-A Paris, la fête de l'agriculture, instituée par décret du 25 octobre précédent, est célébrée par le gouvernement.

30 (12) Les conseils législatifs décident que l'ar

mée de Rhin-et-Moselle vient de bien mériter de la patrie.

2 juillet (14)-L'armée de Sambre-et-Meuse passe le Rhin à Neuwied et pénètre en Allemagne. Je crois indispensable de constater pour la seconde fois la force réelle des armées de Jourdan et de Moreau, car ce n'est qu'à dater de cette époque que commence la véritable campagne de 1796 en Allemagne. La première de ces situations est entièrement neuve; elle rectific celle que le général Jomini a donnée dans son Histoire des guerres de la révolution. Je l'ai déjà dit, toutes les situations que je donne sont faites d'après les originaux du dépôt de la guerre de France. Voici l'organisation de la première de ces armées :

223

40

Régiments. Force. Tot. par c. 68° de ligne... 2,802 3,041

16o de dragons.

26* légère..

24° de ligne..

239

et Bitsch.

44

id.

11o de cavalerie.

19° de dragons..

8,439

Forces actives.

2 juillet (14) Tandis que Jourdan passe le Rhin pour se mettre en communication avec l'armée de Rhin-et-Moselle, débouchant de la vallée de Renchen, le général Laroche, commandant la seconde brigade de la division Taponnier du centre de Moreau, attaque le duc de Wurtemberg à la montagne de Kniebis, au pied des Montagnes-Noires, et le force à la retraite. Les Wurtembergeois perdent dans ce combat quatre cents prisonniers, deux canons, deux drapeaux et un grand nombre de tués. Les Victoires et Conquêtes (t. VI, p. 114) portent cette action au 3 juillet, mais le rapport du général Moreau, qu'on peut lire au Moniteur, n° 290, an IV, prouve qu'elle eut lieu le 2. 3 (15) Jourdan s'avance sur l'Elz.

4 (16) Le général Laroche, jeté en avant-garde par le général Saint-Cyr, bat les Autrichiens à Freudenstadt, sur le revers des MontagnesNoires, et leur prend, après un combat terrible, vingt et une pièces d'artillerie.

Sur la gauche, combat d'Osst; le général autrichien Latour y est battu par le général De

11,480

63,503

74,983

saix. L'armée de Rhin-et-Moselle se concentre aux environs de Rastadt: tout présage une action générale.

Du côté de l'armée de Sambre-et-Meuse, le général Lefebvre bat le général Kray au village de Willendorf et lui fait six cents prisonniers. -Au même instant l'adjudant général Ney bat quinze cents Autrichiens à Salzberg.

5 juillet (17) Bataille de Rastadt. Une partie de l'armée autrichienne,commandée par le général Latour, y est battue par vingt mille hommes de l'armée de Moreau. Douze cents prisonniers et un canon tombent au pouvoir des vainqueurs. Les généraux Desaix, Saint-Cyr, Lecourbe, Delmas, Taponnier, Duhesme, Bourcier se distinguent dans cette journée.

En France, l'ancien garde des sceaux sous Louis XVI, Miroménil (Armand-Thomas, duc de), meurt à sa terre de Miroménil; il était né en 1723.

6 (18) En Italie, la ville de Lugo, dans les États ecclésiastiques, s'étant révoltée, le général Beyrand l'attaque et l'emporte de vive force.