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tre toujours prêt, qu'il fût faire des chofes auffi incroyables. La célérité eft l'ame de la tactique navale. Tous ceux qui prennent à cœur l'honneur de leur patrie, défirent de voir à la tête de la marine un miniftre qui poffede une grandeur d'ame capable de goûter & d'approuver un pareil plan; affez de réfolution & d'indépendance pour l'appnyer dans le cabinet; & la fcience néceffaire pour démontrer fes avantages, & en introduire l'exécution. Un tel miniftre feroit regardé comme le bienfaiteur des officiers & des matelots, le ferviteur zélé de fon fouverain, l'ami du peuple & le fauveur de la marine. Ce ne font pas quelques légers changemens qui pourront remédier efficacement aux défauts effentiels qui fe trouvent dans le fervice de mer : c'est une révifion totale des anciens réglemens, ou plutôt l'inftitution d'un nouveau code de loix qu'il nous faut pour donner une nouvelle vie, une énergie néceffaire, & une prééminence visible à toute notre marine.

C'eft pour le fuccès d'un tel événement que d'auteur offre fes voeux les plus ardens: en quei, comme il n'eft pas guidé par aucun efprit de parti ou de reffentiment, il fe flatte d'être fecondé par tout le fervice, & par tous ceux qui fouhaitent du bien à la marine angloife, & qui font les partifans du bonheur de la GrandeBretagne, <

Il paroît clairement par le ftyle & la maniere de cet ouvrage, qu'il n'eft pas la compofition d'un auteur de profeffion : nous nous fommes conféquemment interdits toute difcuffion on critique

minutieuse. Ses intentions font certainement trèslouables, & on ne manquera pas de profiter des obfervations qu'il propose en fi grand nombre. Une nouvelle compagnie, qui vient de s'affocier pour travailler à la perfection de l'architecture navale en Angleterre, & qui compte entre fes membres les gens les plus diftingués de ce royaume, ne manquera pas d'accueillir ces réflexions, & d'en faire ufage pour le bien public, dans un département auffi effentiel aux vrais intérêts, la gloire & à l'exiflence même de la GrandeBretagne.

( Analytical review. )

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PLAN d'éducation nationale, confidérée fous le rapport des livres élémentaires, par ETIENNE BARRUEL. A Paris, chez Defenne, librai

re,

au Palais-Royal, & au Luxembourg; & chez Moutard, lib.-impr. rue des Mathurins.

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T ouvrage, comme le dit l'auteur luimême, est le fruit d'une longue expérience. Le point de vue fous lequel il envisage l'éducation eft entiérement nouveau; & quoiqu'il femble ne la confidérer que du côté des livres élémentaires, cela n'empêche pas que, chemin faifant, il ne traite la queftion fous tous fes rapports moraux & politiques. Nous croyons, en effet, comme lui que l'important problême de l'éducation feroit aux trois quarts réfolu, fi nous avions un

cours de livres élémentaires qui renfermât un corps complet de doctrine, & qui, prenant les enfans dès le berceau, les conduisît jusqu'à la carriere qu'ils doivent un jour embraffer. Il remonte même plus haut; car, confidérant les effets terribles que les paffions des femmes produifent fur le fruit qu'elles portent, cette réflexion le conduit naturellement à penfer qu'un plan d'éducation bien ordonné, doit commencer par tracer aux femmes enceintes les devoirs que leur impose leur groffeffe; & il propofe pour cela un catéchisme, qui renfermera de plus tout le code de l'éducation de l'enfance.

De-là il paffe à l'éducation des nourrices, & veut qu'elles aient aufli leur code particulier, fur lequel elles fubiront un examen. Vient enfuite l'introduction du premier âge jufqu'à fix ou fept ans, laquelle il réduit à favoir lire & folfier, écrire & deffiner. Tous ces arts doivent marcher enfemble, & il faut voir dans l'ouvrage même toutes les idées philofophiques de l'auteur à ce fujet. Après avoir tracé le plan des livres élémentaires destinés à ces exercices, l'auteur entre dans le détail des méthodes d'enseignemens qui convienneut à chacun, & c'eft-là fur-tout qu'il nous paroît avoir profondément médité fon fujet.

Après avoir ainfi traité à fond l'éducation du premier âge, il paffe à celle du feconde âge, où il parle de l'inftruction qui convient aux petites & aux grandes écoles. Ce morceau ne laiffe rien à défirer, foit dans ce qui regarde l'organisation de ces différentes écoles, foit dans ce qui a rap•port aux diverses connoiffances dont elles doivent

s'occuper. Tout eft prévu, & il n'eft aucuns détails dans lesquels l'auteur ne foit entré. Jufqu'à préfent nous avons eu d'excellens ouvrages fur l'éducation en général; mais il nous manquoit un plan, & celui-ci remplit, dans toute fon étendue, l'idée qu'on peut attacher à ce mot. L'auteur veut furtout que l'on faffe un grand usage de la gymnastique dans les colleges, & qu'on n'y renferme plus les jeunes gens dans des claffes ou des cours fort étroites. » Il faut, dit-il, qu'ils puiffent, à toutes les heures, refpirer un air libre & pur, braver » les ardeurs du foleil ou les rigueurs des fri

mats. Voyez ces arbuftes emprifonnés dans des > ferres, fous la garde d'une perfide induftrie, › qui défend à l'air tout accès : dans quel étar » d'humilité & de rachitifme ils végetent! Si

quelques uns portent des fruits, ou fe con > ronnent de fleurs, ce font autant de témoins » qui dépofent contre leur impuiffance. Jettez

les yeux fur cette foule d'animaux, élevés à » l'ombre des palais de nos rois; tous font fourds >> au premier vœu de la nature, tous ne pré

fentent que l'image d'une dégradation qui fem» ble déshonorer nos climats. Voyez encore ces > plantes que le luxe appelle à grands frais fur > nos tables; c'est en vain que l'art a créé des faifons pour elles, fi l'aftre du jour ne les a fécondées comme elles font feibles décolorées, infipides! Et n'eft-ce pas à jufte titre, » qu'on peut leur comparer ces gens qui, subs➜ tituant la nuit au jour & le jour à la nuit, femblent ne tenir à la vie que par une forte » d'artifice? «

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Une idée qui nous a paru très-heureuse, c'ek celle de donner à chaque college une forme conftitutionnelle, & de vouloir, par-là que les jeunes gens y faffent, en quelque forte, un courspratique de conftitution, en y établiffant les grandes bafes de notre régénération. L'auteur fait fur-tout un ufage continuel de la morale mife, tantôt en action, tantôt en inftruction. Il faut voir tout ce qu'il dit fur les exercices publics, & les différens prix qu'il propose, entre autres fur les prix des mœurs, dont il veut que l'on faffe une espece de fête civique.

La législature académique qu'il établit pour préfider à tout ce qui regarde l'enfeignement, les arts, les lettres & les fciences, nous paroît encore une très-grande idée qui mérite de fixer toute l'attention de l'affemblée nationale. L'auteur dit, avec raifon, que c'eft le feul moyen de réfoudre le grand problême de l'éducation. Son but principal eft d'établir un plan d'inftruction qui foit fixe & uniforme dans tous les départemens, de maniere que l'on faffe d'auffi bonnes études dans le fond du Béarn qu'à Paris. Il embraffe, autant que cela fe peur, le fyftême Encyclopédique des connoiffances humaines, & il prévient parfaitement le reproche qu'on pourroit lui faire, qu'il veut faire des favans. Son cours eft tellement combiné, qu'on peut y remarquer facilement diverfes époques pour ceux qui veulent acquérir plus ou moins de connoiffances; & c'eft, pour ainfi dire, goutte à goutte qu'il a l'art de les faire entrer dans la tête des enfans. Par-tout il jette des idées nouvelles fur

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