Rien pour l'auteur de la mufique ; Et le poëte & le muficien Doivent mourir de faim, felon l'usage antique (1). En attendant que pour le chœur On puiffe faire une recrue De quinze ou vingt beautés qui parleront au eœur, Et ne blefferont point la vue, Ordre à ces manequins de bois, Taillés en femmes, enduits de plâtre, De fe tenir toujours immobiles & froids, Adoffés en flatuè aux piliers du théatre (2). X 1 I. Tout remplis du vafte deffein De ces chantres fûtés qu'admire l'Aufonie; (1) Rameau alloit à pied, les directeurs en cartosse. (2) Ne pourrions-nous pas obtenir de M. Vaucanfon qu'il nous fit deux douzaines de chanteufes de chœur? ce feroit une dépense une fois faite. (3) Toutes nos actrices n'ont eu qu'un cri là-deflus. XIII. Pour toute jeune débutante Qui veut entrer dans les ballets, Quatre examens au moins; c'eft la forme conftante: Y compris l'intendant & les premiers valets : Tertiò, fon maître de danfe; X 1 V. Fieres de vider une caiffe, Que celles qu'entretient un fermier-général, Celles qui n'ont qu'un duc; l'orgueil fied toujours mal, x v. X V I. Le nombre des amans limité désormais : Défense d'en avoir jamais Plus de quatre à la fois; ils fuffifent pour une,, Que l'amour dure autant que la fortune (1). (1) Puifque nos femmes ont le droit de ruiner leurs amans, la nation les invite à préférer les financiers. X V 1 I. Que celles qui, pour prix de leurs heureux travaux Vivent déja dans l'opulence, Oat un hôtel & des chevaux Se rappellent parfois leur premiere indigence, En deux ans une fois, qu'une fois feulement Ces accidens-là nous plongent : XIX. Item, très folemnellement Prononçons une juste peine Contre le ravifleur qui vient infolemmene Taxe pour chaque enlévement; Cette taxe impofée à raison du talent, ion Tant pour une jeune chanteufe ; Rien pour celles des chœurs, nous en ferons préfent (1). Et pour qu'on ne prétende à faute d'ignorance, Aux murs des loges, aux couliffes, Aux palais des Rolands, aux chambres des Médors, De plus, en nos foyers fera ledit arrêt L'an de grace, foixante-fept. Fait en notre château, dit en langue vulgaire Signés, Lebreton & Trial. LE TEMS ET L'AMOUR, ALLEGORIE adreffée à Mlle. AIMÉE DE VIL...... Du dieu qu'on adore à Cythere: Il femble craindre ma préfence, Et quoi que je puisse inventer, Nous ne fommes jamais de bonne intelligence. Hélas! dit Penfant féducteur, A quitter les lieux que j'habite, Tu ne montres pas moins d'ardeur ; “Quand l'Amour eft préfent, le tems paffe bien vie, Par Ave, CH. DE LA SERRIM VERS A Mlle. ADELINE, jouant une demi scene dans les Elpiégleries de Garnison. worl l'on fait des efpiégleries;/ Et toi, nonchalante Marton, Que l'on a mise, avec raison, Ah! s'il eût fu mieux te connoltre, De celle qui regne à Cythere;. Vénus auroit vu que la fœur Eft plus efpiegle que le frere. 1 |