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On ne peut difconvenir, que la maniere actuelle de payer aux matelots leurs gages, ne les expofe à des avanies & à des abus fans nombre. Nous avons le plaifir d'annoncer que le parlement vient de redreffer ces griefs de la maniere que l'auteur propose ici. On inculpe pareillement la conduite des agens, employés pour folliciter le recouvrement de ce qui eft du aux matelots, pour les prifes faites en tems de guerre, & on efpere que le parlement y pourvoyera également.

CHAP. IX. Sur le corps de canoniers & d'agréeurs. Chaque capitaine de canon, au fervice de France ou d'Efpagne, paffe aujourd'hui pour égaler, par fes connoiffances dans l'artillerie le canonier le plus expérimenté dans celui d'Angleterre. Notre auteur fouhaite de voir un nombre d'anciens matelots formés en corps qui, enrégimentés fous le titre de canoniers, pourscient être ftationnés dans chacun de nos principaux chantiers. On fait mention ici des principaux réglemens adoptés par les François, & qu'on fouhaiteroit de voir introduits dans le fervice d'Angleterre.

CHAP. X. Etat des officiers: celui d'un commandant par mer, au tems de Jacques II.

On préfente ici les appointemens des officiers de la marine françoise: ceux des officiers anglois en tems de guerre & de paix. Cette relation eft terminée de la maniere fuivante. » Enfin les fouffrances de corps & d'efprit, auxquelles font fujets les officiers de toutes les claffes, dont nous venons de faire mention, réclament Tome Ier.

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hautement l'intervention du gouvernement, & devroient leur obtenir de la fageffe & de l'humanité du miniftre un traitement honnête & les effets mérités de fa protection. Il ne fuffit pas qu'on puiffe continuer le fervice, encouragé comme on eft, purement par des efpérances & par l'émulation on devroit de plus ajouter des récompenfes qui les feroient aimer & défirer. A cette occafion, on recommande les honneurs militaires comme le plus fûr moyen d'engager les officiers à bien s'acquitter de leur devoir. CHAP. XI. Des académies navales.

Ce n'eft pas une chose peu surprenante, qu'au fein de la premiere puiffance maritime de l'Eu. rope, on ne trouve qu'une feule académie ma, ritime établie aux fraix du gouvernement, encore eft - elle fur un plan fi retréci, qu'elle ne peut recevoir que trente à quarante éleves. Que la conduite des François & des Espagnols eft différente de la nôtre ! L'auteur entre dans des dé tails relativement aux établiffemens que les premiers ont formés dans ce genre.

CHAP. XII. Sur les troupes de marine, & fur l'armée en général.

On fouhaite de voir une augmentation des troupes de marine, &, en général, une plus grande union entre les troupes employées dans les deux fervices. On devroit former les compagnies de marine en brigades, pour les débarquer plus facilement.

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L'appendix confifte en deux chapitres.

CHAP. I. Réglemens établis pour les vaiffeaux de la compagnie des Indes-Orientales, & pour les au

tres navires marchands. Rapport de l'état du bois de charpente dans ce royaume. La mefure & échelle dont on fe fert pour ce genre de vaiffeaux.

L'auteur recommande que dans la conftruction des vaiffeaux de la compagnie, on adopte une grandeur & une force qui puiffe les mettre en état de fuppléer, en cas de befoin, aux vaiffeaux de guerre, & de fe défendre contre les attaques qu'ils pourroient effuyer.

CHAP. II. Des ports de Douvres, Shoreham Rye & Winchelsea, Sandwich & du havre de Milford. Ce chapitre donne l'hiftoire de ces anciens havres, & contient plufieurs inftructions fur la ma niere de les perfectionner. Nous citerons ici la récapitulation que l'auteur fait de fon ouvrage, & des conféquences qu'il tâche d'en tirer.

» Dans tout ce que nous avons jusqu'ici avancé, notre but a été de remettre fous les yeux l'expérience du paffé, & d'envisager le service en général, afin de pouvoir offrir ce qui nous paroîtroit devoir le plus contribuer à fon avantage & à sa perfection. La fituation politique de ce royaume pendant le cours des deux dernieres guerres, a fixé l'attention de l'Europe entiere, & a occafionné, en conféquence, des recherches multipliées fur toutes les parties des finances & du commerce, & en même tems fur la force intérieure du royaume, & principalement de la marine. Ces recherches, & particuliérement celles qui regardent le dernier chef, femblent avoir été dictées par la néceffité. Le trifte état, en effet, dans lequel on a abandonné cette branche, a engagé tous ceux qui ont à coeur la prospérité

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de leur pays, de hafarder leur opinion fur un fujet de fi grande conféquence. Il a donc occupé l'attention du fénat, & quoiqu'il n'y eût qu'une opinion fur Fimportance infinie dont il eft au bonheur de cet empire, néanmoins jufqu'ici on ne voit paroître ni adopter aucun plan, aucun fyftême qui foir propre à tranquillifer le public, ou à écarter les appréhensions qu'il s'étoit formées. » Il n'eft aucun doute qu'un changement ne doive avoir lieu, tôt ou tard, dans la marinę angloife, puisque chaque année mettra de plus en plus en évidence, que le feul moyen qui refte à ce pays de reprendre le rang qu'il occupoit entre les puiffances de l'Europe, doit naître des efforts bien dirigés & du fuccès de les flottes.

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» En rappellant donc à la confidération du public des objets d'une telle importance, je commencerois par recommander un examen des différens départemens de la marine. Un long terme s'eft écoulé depuis leur premiere inftitution; la fituation de ce pays, aufh-bien que du reste de l'Europe, eft extrêmement changée; la force navale des puiffances rivales s'eft accrue au-delà de toute imagination, & puifque la mer forme notre unique barriere, on n'y pourra veiller de trop près.

Si la France, à la fuite des guerres, ou des années, devient jamais un état libre, notre pays doit s'attendre à une puiffante rivalité, des efforts furprenans, à toute l'énergie qu'une grande nation fait fi bien déployer. Pour contrecarrer une réfistance, une oppofition auffi aninée, nos officiers doivent être traités avec libé,

ralité & avec honneur. On ne devra pas tout abandonner à la naiffance ou à la faveur, mais laiffer quelque chofe au mérite & à l'émulation.

On devroit auffi améliorer le fort des ma telots, & leur rendre pleine juftice dans le paiement de leurs gages, & dans une répartition équitable de ce qui leur revient des prifes qu'ils ont contribué à faire fur l'ennemi. Des armemens fouvent réitérés, & ne produifant aucun effet, ne fervent qu'à réduire leur noble fierté & abattre leur courage. Arrachés, comme ils le font, de leurs foyers, de leurs parens & de tout ce qu'ils ont de plus cher, ils méritent du moins la perfpective confolante de quelque objet d'encouragement.

» Il y a auffi un grand défaut dans le fyftême des fignaux dont on fait ufage dans la flotte royale. Il est donc effentiel qu'on adopte un code général de fignaux, tel que celui du lord Howe ou de l'amiral Kempenfelt, & qu'on établisse une nouvelle fuite d'inftructions ou d'articles de guerre & de navigation, à l'usage de la flotte royale.

» Si on adopte ce plan, ou quelque autre du même genre, on réuffira peut-être à mettre la flotte de ce royaume en état d'effectuer; au moyen de fes batteries flottantes, ce que le roi de Pruffe obtint par fon artillerie. On dit qu'il ne manquoit jamais d'avoir trois ou quatre cent pieces de canons, pourvues de chevaux, d'affûts, & de tout ce qui leur étoit néceffaire, prêtes à avancer au premier fignal. C'eft en conféquence de cette célérité, qu'il favoit mettre dans tous Les mouvemens, & par le foin qu'il prenoit d'è

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