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fon profit; il nous femble qu'il n'y a pas un bon François qui ne doive en acheter un exemplaire.

(Mercure de France.)

UEBER das Vaterland der Chaldeer und Phoenicier, &c. Sur la patrie des Chaldéens & des Phéniciens; par M. DIT MAR. Berlin, chez Matzdorff. Grand in-8vo.

LA

A nation chaldéenne étoit déja connue de Moïfe. Cet hiftorien facré remarque que Thara, le pere d'Abraham, étoit natif d'Ur en Chaldée; mais fi Meïfe a nommé ce pays d'après les peuples qui l'habitoient de fon tems, ou fi ce nom étoit déja connu du tems d'Abraham, qui alors auroit été lui-même un Chaldéen, c'eft une queftion qui eft encore à décider. A en croire des auteurs moins anciens, parmi lefquels M. Ditmar cite le Juif Jofephe, Abraham étoit véritablement d'origine chaldéenne; opinion que toutes les traditions juives paroiffent confirmer. Mais cette haute antiquité des Chaldéens paroît un peu douteuse, lorfque l'on confidere qu'ils ne font point compris dans l'énumération des peuples faite par Moïfe dans le Xe. chapitre de la Genese, à moins qu'ils ne doivent être compris fous le nom d'Arphafchad, dont l'écriture fe fert en d'autres occafions pour les indiquer; & M. Ditmar eft d'autant plus porté à adopter cet

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avis, qu'il retrouve le même nom dans l'Arrapachites des Grecs, qui lui fert pour déterminer la pofition de l'ancienne Chaldée. Jufques - là les regles de la probabilité font affez refpectées; mais dans la fuite on eft tenté de croire que l'auteur fe foit laiffé entraîner par l'étymologie des noms un peu plus loin qu'il ne s'étoit d'abord propofé. Il retrouve fes Chaldéens en des régions où nul autre fe feroit avifé de les chercher. Sur un pasfage d'Etienne de Byzance, qui nous apprend que les Chaldéens avoient d'abord porté le nom de Cephenes, & fur quelques conjectures des plus hardies, M. Ditmar établit, comme une certitude, que les Chaldéens & les anciens Perfes font une même nation. Et bientôt ces peuples font trans formés en Ethiopiens, à caufe de ce Memnon d'Ethiopie qui fortit de Suze pour aller au fecours des Troyens; enfuite de quoi la Palestine, & particulièrement la ville de Joppe ou Jaffa feroient compris dans l'ancienne Ethiopie; ce que notre auteur prouve encore par la fable d'Andromede. C'est dans la même Ethiopie qu'auroit régné Sefoftris, & où l'on trouvera le fleuve Egyptus & le royaume d'Egypte même, fous les noms d'Ephrate & de Babylone; c'eft de-là que Sefoftris & Ofymanduas auroient fait leurs expéditions guerrieres. La mer érythréenne, felon nc tre auteur, n'est autre chofe que le golfe de Perfe. Les Phéniciens ne feroient venus de l'Arabie en Palestine par la mer rouge, comme Juftinus & d'autres hiftoriens nous l'ont appris, mais du golfe de Perfe, en traverfant ou le royaume de Babylone, ou bien l'Arabie déferte & le mont

Seir jufqu'à Joppe, & de- là dans la Phénicie. M. Ditmar croit que l'incurfion d'Amraphel, roi de Sinear, dont il eft fait mention dans le 14e. chapitre de la Genefe, & qu'il regarde comme le même événement dont parle Manethon dans l'hiftoire d'Hykfos, pourroit fort bien avoir rapport à cette transmigration. On ne peut s'empêcher de regarder ce parallele entre l'écriture fainte & la narration de Manethon comme un peu hafardé ; & l'on croit pouvoir avancer fans bleffer la vérité, que l'ouvrage de M. Ditmar auroit été beaucoup plus utile, s'il s'étoit épargné la peine de tant de conjectures favantes. D'ailleurs la lecture en eft affez curieufe, & l'on ne peut qu'admirer la vafte érudition qu'il a fallu pour ramaffer les matériaux de tant de paradoxes hiftoriques.

(Oberd, allg. litter, zeitung)

A view of the naval force, &c. Confidérations fur la force navale de la Grande-Bretagne, fur fon état actuel, fur le bois de charpente, la conftruction des vaiffeaux, les ports & les havres de ce royaume; fur les ordonnances qui regardent les of ficiers & les matelots de chaque département, comparés avec ceux des autres puiffances européennes, avec des réflexions, & les plans les plus proprès pour perfectionner le fervice de mer; par un offivier d'un rang fupérieur. In-8vo. 5 fh. broché. Sewel. Londres, 1791.

TOUTES

OUTES les fois que des perfonnes, diftinguées dans leur profeffion, par leur rang & leur fortune, & poffédant d'ailleurs un efprit d'indépendance, daignent communiquer au public les fruits de leurs connoiffances & d'une expérience fouvent achetée au fervice de leur patrie, nous fentons vivement la reconnoiffance que leur conduite nous infpire. L'auteur de ce traité, fur un fujet qui intéreffe particuliérement les Anglois, comme une grande nation maritime & commerçante, femble n'avoir en vue que l'avantage de fon pays. I nous informe, dans une très-courte préface, qu'il avoit été induit à faire ces obfervations, par la néceffité qu'il avoit trouvée dans la derniere guerre, que nos départemens maritimes. travaillaffent davantage à augmenter notre force navale il ajoute, que fi fon livre fait naître

quelque nouvel effort dans un sujet d'une fi grande utilité nationale, il aura comblé fes vœux & rempli l'objet qui lui a fait prendre la plume.

Son ouvrage eft dédié à S. A. R. le duc de Clarence, & contient douze chapitres, fuivis d'un appendix. Nous allons en donner une analyfe.

CHAP. I Traité des domaines de la Grande Bretagne, de fes revenus, & de fes reffources.

CHAP. II, Etat de la flotte royale pendant la derniere guerre. -Marine des puiffances étrangeres.

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A la fin de la guerre en 1783, norre flotte confiftoit en 145 vaiffeaux de 100 jufqu'à 50 canons.- La France en comptoit 83.-L'Espagne 74. -La Hollande de 40 à vaiffeaux à deux ponts.La Ruffie 63 vaiffeaux armés, dont 37 étoient de ligne. Le Danemarck 31 vaiffeaux de ligne. -La Suede 26 à 28. Le Portugal 13 à 15.

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CHAP. III. Des différens bureaux de marine, avec les réglemens qui ont lieu dans ceux des puiffances étrangeres.

L'inftitution d'une académie maritime, fortement recommandée pour l'éducation de la jeuneffe, deftinée au fervice de mer. Les François font en poffeffion d'un établiffement admirable en ce genre. Si notre gouvernement ne se prête pas à cette idée, nous ofons efpérer que la fociété, qui vient de s'ériger récemment pour l'encouragement de l'architecture navale, travaillera à faire réuffir un plan d'une telle conféquence pour le bonheur national.

* CHAP. IV. De la conftruction des vaiffeaux de guerre, & des autres navires.

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