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première distinction assistèrent à cette cérémonie qu'on s'était appliqué à rendre des plus brillantes et des plus pompeuses.

24 juin. - [Un nègre, âgé de 18 ans, est baptisé en l'église paroissiale et archipresbytérale de St-Séverin.]

25 juin. — [Le nommé François Taillant, terrassier, est rompu vif et jeté au feu, place et hors la porte St-Antoine pour avoir assassiné le curé du village de Combault-en-Brie.]

27 juin. — [Assemblée des chambres du Parlement ; édit du Roi portant qu'on ne pourrait plus à l'avenir placer de l'argent au-dessus du denier vingt-cinq, examiné et enregistré.]

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29 juin. Les archevêques, évêques et autres députés à l'assemblée générale du clergé eurent audience du Roi à Versailles,et dans cette audience ils remirent à S. M. les cahiers de l'assemblée. Il ne transpira rien de leurs discours, ni de la réponse que le Roi y avait faite.

8 juillet.

Victoire-Marie-Anne de Savoie, douairière, veuve de Victor-Amédée, prince de Carignan, mourut à Paris, en son palais, rue de Vaugirard, près celui du Luxembourg, âgée de 76 ans. Son corps fut embaumé et porté le jeudi suivant dans l'église des religieuses de la Visitation SainteMaric, rue Saint-Antoine, près la Bastille, où il fut inhumé.

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10 juillet. [Assemblée des chambres du Parlement; l'affaire des adhésions aux actes de l'assemblée générale du clergé entamée, ainsi que celle de l'enlèvement des religieuses de St-Mandé et celle de l'interdiction des RR. PP. Mirasson et Navarre, barnabites, Jaubert, prêtre de la doctrine chrétienne, et Muchamblé, jacobin : parti pris sur ces différentes affaires.]

11 juillet. [Assemblée des chambres du Parlement; les religieux interdits par l'archevêque de Paris y comparaissent et donnent leur déclaration.]

18 juillet. [Assemblée des chambres du Parlement; les informations prises dans l'affaire de St-Mandé sont communiquées, à quoi on se détermine en conséquence.]

19 juillet. -M. de Montazet, archevêque de Lyon, primat de France, lequel avait été nommé par le roi en 1764 à l'abbaye de Saint-Victor-les-Paris, dont il s'était proposé d'occuper par Jui-même le logement abbatial qui, depuis plus de 150 ans, était demeuré en la possession des religieux, parce qu'aucun abbé n'y avait fait de résidence pendant tout ce temps, y coucha

pour la première fois, toutes les réparations s'y trouvant achevées. Il officia le lendemain dimanche pontificalement aux premières vêpres de Saint-Victor et le lendemain à tout l'office du matin et du soir, en vertu d'un licet que les religieux avaient de mandé à M. l'archevêque de Paris.

22 juillet. M. Bernard de Boulainvilliers, président de la 2e chambre des enquêtes du Parlement, fut installé au Grand Châtelet, en qualité de Prévôt de Paris, au lieu et place de M. de Ségur, par des députés du Parlement. La cérémonie fut des plus pompeuses. Il y eut plus de 800 hommes sous les armes. Il s'y éleva une difficulté entre les commissaires au Châtelet et les huissiers du Parlement, ceux-ci s'étant placés dans le banc qu'ont coutume d'occuper les commissaires, de manière qu'ils étaient restés debout. De quoi le procureur du roi s'étant aperçu, il requit MM. du Parlement présents de vouloir bien maintenir les commissaires dans leurs droits. Sur quoi, après que l'on cût été aux opinions, il y eut sur le champ un arrêt rendu par lequel il fut ordonné aux huissiers de céder leurs places aux commissaires sauf à justifier dans la suite de leurs droits respectifs, On dit que le repas qui se donna le même jour à l'hôtel du nouveau prévôt de Paris coûta 50.000 livres.

23 juillet. [Assemblée des chambres du Parlement; les curés de St-Séverin et de St-Barthélemy, le vicaire de St-Sulpice et celui de StJacques-du-Haut-Pas, décrétés de prise de corps pour l'affaire de St

Mandé.]

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24 juillet. [Assemblée des chambres du Parlement au sujet de nouvelles lettres patentes données contre les magistrats accusés du Parlement de Bretagne ; commissaires nommés pour travailler sur le champ à des représentations, arrêté rédigé en conséquence, et contenant les différents objets de ces représentations.]

26 juillet.

[Assemblée des chambres du Parlement : les gens du Roi chargés de savoir le lieu où S. M. voudrait recevoir la députation pour les sus dites représentations.]

28 juillet.

· [Assemblée des chambres du Parlement; réponse que rendent les gens du roi de la part de S. M.]

1er août.

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[Assemblée des chambres du Parlement; compte que rend le Premier président de la réponse du Roi aux représentations.]

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5 août. Les chambres du Parlement s'étant assemblées et les commissaires nommés à l'assemblée précédente, ayant fait leur rapport,il fut arrêté qu'il serait fait au Roi d'itératives remontran

ces, qu'on y travaillerait sur le champ, et qu'elles seraient lues à l'assemblée du vendredi suivant.

8 août.

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[Assemblée des chambres du Parlement; les gens du roi, chargés de savoir le lieu où S. M. voudrait recevoir la députation et les itératives remontrances de son Parlement.]

11 août.

[Assemblée des chambres du Parlement, les gens du roi

y rendent compte de la réponse de S. M.]

14 août. Le sieur abbé Couret, qui avait été pourvu par résignation en cour de Rome du canonicat de Notre-Dame, qu'avait avant lui l'abbé de Vernouillet, et à qui M. l'archevêque de Paris avait constamment refusé son visa, sous prétexte qu'il soupçonnait de la simonie dans sa résignation, s'était pourvu au Parlement par appel comme d'abus du dit refus de visa. Sur lequel était intervenu arrêt qui,déclarant qu'il y avait abus dans le refus de visa de l'archevêque de Paris, l'autorisait à se retirer près l'archevêque de Lyon en sa qualité de primat, à l'effetde requérir de lui un visa. L'ayant obtenu de ce prélat dans le courant de la semaine, il assista pour la première fois dans le chœur à tout l'office, en habit de chanoine. Il ne se trouva aucun chanoine qui voulut, suivant l'usage, l'accompagner chez les différents membres du chapitre dans les visites qui doivent précéder la prise de possession, à laquelle, même, pas un ne voulut assister, ce qui le mit dans le cas d'employer le ministère de deux notaires. Le chapitre fit aussi refus de recevoir 300 livres que chaque récipiendaire est dans l'usage de payer pour son enterrement, lorsqu'il se fait recevoir.

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18 août. [Assemblée des chambres du Parlement ; point de réponse définitive aux itératives remontrances concernant l'affaire de Bretagne.]

22 août. - [Assemblée des chambres du Parlement; les gens du roi chargés de solliciter la réponse de S. M.]

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31 août. Le Parlement eut l'honneur de présenter au Roi, qui s'était rendu de Compiègne à Choisy, des remontrances relatives aux prétentions des pairs écclésiastiques, par rapport à la prestation de serment des officiers municipaux des villes de leurs districts. Il sollicita de nouveau la réponse de S. M. à ses itératives remontrances sur l'affaire de Bretagne.

Le même jour, M. l'archevêque de Paris, assisté des évêques d'Orléans et de Béziers (de Jarente et de Roquefort), fit dans l'église paroissiale de Saint-Roch la cérémonie du sacre de

l'abbé de Bausset, ancien agent du clergé, nommé par le Roi à l'évêché de Fréjus, de l'abbé de Malide, l'un des députés du second ordre à la dernière assemblée du clergé,nommé par le Roi à l'évêché d'Avranches et de l'abbé de Girac, également député du second ordre à la dernière assemblée générale du clergé, nommé par le Roi à l'évêché de Saint-Brieuc. Cette cérémonie fut des plus pompeuses, le chœur de l'église était tendu du haut en bas en damas cramoisi, grand nombre de personnes de distinction y assistèrent et M. l'archevêque de Paris donna chez lui le même jour un très grand repas auquel 22 prélats assistèrent.

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1er septembre. Les Chambres du Parlement s'étant assemblées, le Premier président rendit compte de ce qui s'était passé la veille à Choisy, où la députation s'était rendue, savoir que le Roi leur avait fait l'honneur de leur dire qu'il ferait examiner dans son Conseil les remontrances de son Parlement et que, quant aux dernières sur l'affaire de Bretagne, il jugeait à propos de différer à lui rendre sa réponse jusqu'après la St-Martin.

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13 septembre. On enferma à la Bastille le sieur Trébosc, libraire de Bayonne, qu'un exempt et un commissaire envoyés sur les lieux par ordre de la cour avaient arrêté et conduit ici après avoir saisi chez lui une édition qu'il imprimait, de l'Apologie de la conduite des Jésuites dans le dernier soulèvement arrivé en Espagne, comme aussi une édition de la dernière instruction pastorale de M. l'archevêque de Paris en leur faveur, traduite en espagnol (1). Le ministère espagnol qui avait été informé de ces ouvrages en avait donné avis à l'ambassadeur de cette cour à celle de France.

23 septembre. - Le nommé Lévesque, parfumeur, rue de la Grande Truanderie, passant pour être fort bien dans ses affaires, était allé le vendredi 5 du même mois à Suresnes, voir un de ses enfants qui y était en nourrice, rentra chez lui le même jour, vers les 9 heures du soir. S'étant mis en veste et ayant ôté sa montre et son argent de son gousset, il dit à sa femme qu'il allait sortir pour un instant et ne revint point. On n'en avait eu depuis ce temps aucune nouvelle, quoiqu'on eut épuisé tous les

(1) Entré à la Bastille le 16 septembre 1766, François Trébosc en sortit. le 15 novembre suivant.

moyens imaginables pour y parvenir, jusqu'au jour présent que le principal locataire de la maison du cabaret des DeuxPoules, qui est vis-à-vis celle du sicur Lévesque, s'étant aperçu que l'eau de son puits, mitoyen avec une maison sise rue StDenis, s'empuantissait depuis quelques jours, en a averti le propriétaire. Le propriétaire envoya un cureur de puits, lequel s'étant mis à l'ouvrage vers les 8 heures du matin, et ayant au premier abord aperçu des jambes dans ce puits, remonta, disant qu'il ne ferait rien qu'on n'eût été chercher le commissaire Machurin qui, n'étant pas pour lors chez lui, ne put venir que longtemps après, accompagné du sieur Lusy, chirurgien juré du Châtelet. On aurait eu beaucoup de peine à reconaître le cadavre pour celui du sieur Levesque si l'on n'eut pas trouvé dans ses poches des lettres à son adresse et sa tabatière. On le reporta dans sa boutique après qu'on eût dressé procèsverbal ; on lui fit le même jour un fort beau convoi ; il fut inhumé en l'église St-Eustache, sa paroisse; il était âgé de trente et quelques années.

30 septembre.

Marie-Victoire de Noailles, comtesse douairière, veuve de Louis-Alexandre de Bourbon, mourut à Paris à l'hôtel de Toulouse, près la place des Victoires, d'hydropisie de poitrine à l'âge de 78 ans. Elle occupait, depuis environ quatre mois, l'hôtel qu'avait anciennement occupé le duc de Chaulnes, rue d'Enfer, près les Chartreux. On avait fait à son occasion des dépenses considérables dans cet hôtel, sur la porte duquel on avait inscrit en lettres d'or sur marbre noir: Hôtel de Toulouse. On avait aussi construit exprès une arcade traversant la rue, de l'hotel aux Feuillants, formant une tribune pour entendre la messe et les offices. Elle avait quitté ce nouvel hôtel pour aller suivre la maladie du prince de Lamballe, son petit-fils, qui avait été attaqué de la petite vérole à l'ancien hôtel de Toulouse. Elle y tomba malade elle-même et y languit pendant plus de six semaines. Elle fut exposée à visage découvert dans un lit de parade le jour de sa mort, et les jours suivants dans le cercueil, après avoir été embaumée, jusqu'au dimanche au soir où elle fut transportée à Rambouillet, où est un château superbe dans lequel mourut François Ier en 15-17. Cet endroit a le titre de duché-pairie. Il appartient au duc de Penthièvre, son fils. Elle fut inhumée le lendemain dans l'église de ce lieu où est la sépulture de la maison de Toulouse.

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