POEMS by Mrs. Robinson, &c. Les poèfies de Mde. ROBINSON. In-8vo. pag. 223. Broché, une guinée. Bell. Londres, 1791. ON reproche affez généralement un défaut d'originalité & d'invention à notre fiecle dans prefque tout le département des belles-lettres : il nous paroît que la poéfic au moins devroit être à l'abri de cette inculpation. Pendant cċes dernieres années, une race de verfificateurs s'eft produite en grande abondance, déterminée au moins à fe diftinguer par la nouveauté de leurs expreffions, par des figures furprenantes,' & par des combinaisons faites pour frapper vivement les imaginations. Rejettant les modes ufuelles de defcription & la phraféologie ordinaire, ces auteurs faftidieux mettent toute leur étude à introduire des termes nouveaux & des idées fantafques, & le mérite auquel ils prétendent le plus, c'eft de provoquer l'attention & d'exciter l'admiration. Nous avons bien de la peine à ‹écider fur cette nouvelle efpece de poéfie. Dans certaines occafions nous nous trouvons enchantés par la beauté de quelques paffages choifis, pendant que dans d'autres nous fommes fi éblouis par le brillant de leurs images, que nous ne pouvons les difcerner à raifon d'un trop grand éclat. Cette recherche continuelle après quelque chofe de nouveau eft auffi ancienne que les jours de Longin, qui regarde même cette propenfion comme la fource féconde, d'où découlent prefque tous les vices qui dépravent nos ftyles & gåtent nos compofitions. (*) Ces obfervations n'affectent en aucune maniere les poéfies que nous préfentons ici à nos lecteurs, & qui ne pourront pas manquer de donner une fatisfaction entiere à la nombreuse lifte d'illuftres foufcripteurs qui orne les premie res pages de cet élégant volume. Il contient des pieces détachées au nombre de foixante-feize, entre lefquelles on trouve des odes, des élégies, des fonnets, des ftances & une grande variété de pieces non adreffées. Nous en préfenterons les échantillons fuivans. Ode to Health » Come, bright-eyed maid, Fure offspring of the tranquil mind, Hafte, my fev'rish temples bind With olive wreaths of em'ral hue, Warm gales and funny show'rs that hang upon her wings. I'll seek thee in Italia's bow'rs, (*) Απαντα μὲν του, τὰ ὅπως άσεμνα διὰ μίαν ἐμφύεται τοις λόγοις αιτιαν, διὰ τὰ περὶ τὰς νόησεις καινὸ σπῖδον περὶ ὁ δη μάλιςα κορυ βαντιῶσιν οι νῦν LOMGINUS de fublim, feâ, vá Melody's foul touching throng Strike the foft lute, or trill the melting fong Dropt from the lus'trous lips of morn; There I'll prefs from herbs and flow'rs Whole magie potency can heal And thro' the purple (welling pain Heav'n opes for thee it's aromatic flore But where, O where, shall cherish'd forrow find O, mem'ry! busy, barb'rous foe, At thy fell touch I wake to woe: In vain I clinb th' embroider'd hill With sparkling eye, the filv'ry dew Sprinkling May's tears upon the folded rofe Or bound along the tufted grove, Youth's april morn shall ne'er return. Then come, oh quinckly come, Hygeian maid! Each throbbing pulle, each quiv'ring nerve pervade Flash thy bright fires actofs my languid eye, Tint my pale visage with thy rofeate die, Bid my heart's current own a temp'rate glow, And from its crimson source in tepid channels flow. ❤ " STANCE S. » When fragrant gales, and fummer show'rs Sure this is nature's holy-day! But when the yellow leaf did fade, When whistling winds, and drenching rain, I faw the drifted fnow defcend; When Beauty blooms, and Fortune fmiles, Then Friends look kind-and round the heart The warmest Friendship - fondeft Love; But when capricious fortune flies Then Friendship fades; —and passion dies. Entre plufieurs odes, on en trouve une très belle infcrite au colonel Tarleton, fuivie d'une autre portant pour titre : A celui qui la comprendra bien. Celle-ci forme une efpèce d'adieu, & fut écrite dans le tems que l'auteur étoit fur le point de quitter le royaume pour le rétablissement de fa fanté. Elle femble intimer une fubite diffolution d'une ancienne amitié, & fe fait diftinguer par l'élégance & la tendreffe des termes dans lefquels elle eft compofée. On décrit auffi le caractere variable de cet ami dans les vers fuivans: Where'er my lonely courfe I bend, Shall bid remembrance pi&ure thee. |