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hautement l'intervention du gouvernement, & devroient leur obtenir de la fageffe & de l'humanité du miniftre un traitement honnête & les effets mérités de fa protection. Il ne fuffit pas qu'on puiffe continuer le service, encouragé comme on eft, purement par des espérances & par l'émulation on devroit de plus ajouter des récompenfes qui les feroient aimer & défirer. A cette occafion, on recommande les honneurs militaires comme le plus für moyen d'engager les officiers à bien s'acquitter de leur devoir.

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CHAP. XI. Des académies navales.

Ce n'eft pas une chofe peu furprenante, qu'au fein de la premiere puissance maritime de l'Eu rope, on ne trouve qu'une feule académie maritime établie aux fraix du gouvernement, encore eft- elle fur un plan fi retréci, qu'elle ne peut recevoir que trente à quarante éleves. Que la conduite des François & des Espagnols eft différente de la nôtre ! L'auteur entre dans des dé tails relativement aux établiffemens que les premiers ont formés dans ce genre,

CHAP. XII. Sur les troupes de marine, & fur l'armée en général.

On fouhaite de voir une augmentation des troupes de marine, &, en général, une plus grande union entre les troupes employées dans les deux fervices. On devroit former les compagnies de marine en brigades, pour les débarquer plus facilement.

L'appendix confifte en deux chapitres..

CHAP. I. Réglemens établis pour les vaiffeaux de la compagnie des Indes-Orientales, & pour les aug

tres navires marchands. Rapport de l'état du bois de charpente dans ce royaume. La mefure & échelle done on fe fert pour ce genre de vaiffeaux.

L'auteur recommande que dans la conftruction des vaiffeaux de la compagnie, on adopte une grandeur & une force qui puiffe les mettre en état de fuppléer, en cas de befoin, aux vaiffeaux de guerre, & de fe défendre contre les attaques qu'ils pourroient effuyer.

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CHAP. II. Des ports de Douvres, Shoreham Rye & Winchelsea, Sandwich & du huvre de Milford. Ce chapitre donne l'hiftoire de ces anciens ha vres, & contient plufieurs inftructions fur la maniere de les perfectionner. Nous citerons ici la récapitulation que l'auteur fait de fon ouvrage, & des conféquences qu'il tâche d'en tirer.

Dans tout ce que nous avons jufqu'ici avancé, notre but a été de remettre fous les yeux l'expérience du paffé, & d'envisager le fervice en général, afin de pouvoir offrir ce qui nous paroîtroit devoir le plus contribuer à fon avantage & à fa perfection. La fituation politique de ce royaume pendant le cours des deux dernieres guerres, a fixé l'attention de l'Europe entiere, & a occafionné, en conféquence, des recherches multipliées fur toutes les parties des finances & du commerce, & en même tems fur la force intérieure du royaume, & principalement de la marine. Ces recherches, & particulièrement celles qui regardent le dernier chef, femblent avoir été dictées par la néceffité. Le trifle état, en effet, dans lequel on a abandonné cette branche, a engagé tous ceux qui ont à cœur la profpérité

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de leur pays, de hafarder leur opinion für un fujet de fi grande conféquence. It a donc occupé l'attention du fénat, & quoiqu'il n'y eûr qu'une opinion fur l'importance infinie dont il eft au bonheur de cet empire, néanmoins jufqu'ici on ne voit paroître n adopter aucun plan, aucun fyfteme qui foit propre à tranquillifer le public, ou à écarter les appréhenfions qu'il s'étoit formées, » Il n'eft aucun donte qu'un changement ne doive avoir lieu, tôt ou tard, dans la marine angloife, puifque chaque année mettra de plus en plus en évidence, que le feul moyen qui refte à ce pays de reprendre' le rang qu'il occupoit entre les puiffances de Europe, doit naître des efforts Bien dirigés & du fuccès de tes flottes.

> En rappellant donc à la confidération du public des objets d'une telle importance, je commencerois par recommander an exa 'examen des des différens départemens de la marine. Un long terme s'eft écoulé depuis leur premiere inftitutión; la fituation de ce pays, auffi bien que du refte de

Europe, eft extrêmement changée; la force navale des puiffances rivales s'ell accrue au-delà de toute imagination, & puifque la mer forme notre unique barriere, on 'n'y pourta veillef de trop pres. 5 22

90 > Si la France, à la fuite des guerres, 'ou des années, devient jamais un état libre, notre pays doit s'attendre à une puiffante rivalité, à des efforts furprenans, à toute l'énergie qu'une grande hation fait bien déployer. Pour contrecarrer une réfiftance, une oppofition aufli animee, nos officiers doivent dire takes avec like.

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ralité & avec honneur. On ne devra pas tout abandonner à la naiffance ou à la faveur, mais laiffer quelque chofe au mérite & à l'émulation. > On devroit aufli améliorer le fort des ma telots; & leur rendre pleine juftice dans le paiement de leurs gages, & dans une répartition équitable de ce qui leur revient des prifes qu'ils ont contribué à faire fur l'ennemi. Des armemens fouvent réitérés, & ne produifant aucun effet, ne fervent qu'à réduire leur noble fierté & abattre leur courage. Arrachés, comme ils le font, de leurs foyers, de leurs parens, & de tout ce qu'ils ont de plus cher, ils méritent du moins la perspective confolante de quelque objet d'encouragement.

» Il y a auffi un grand défaut dans le systême des fignaux dont on fait ufage dans la flotte royale. Il est donc effentiel qu'on adopte un code général de fignaux, tel que celui du lord Howe ou de l'amiral Kempenfelt, & qu'on établisse une nouvelle fuite d'inftructions ou d'articles de guerte & de navigation, à l'ufage de la flotte royale.

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» Si on adopte ce plan, ou quelque autre da même genre, on réuffira peut-être à mettre la flotte de ce royaume en état d'effectuer, moyen de fes batteries flottantes, ce que le roi de Pruffe obtint par fon artillerie. On dit qu'il ne manquoit jamais d'avoir trois ou quatre cent pieces de canons, pourvues de chevaux, d'affûts, & de tout ce qui leur étoit néceffaire, prêtes à avancer au premier fignal. C'eft en conféquence de cette célérité, qu'il favoit mettre dans tous fes mouvemens, & par le foin qu'il prenoit d'ê

tre toujours prêt, qu'il fût faire des chofes auffi incroyables. La célérité eft l'ame de la tactique Mavale. Tous ceux qui prennent à cœur l'honneur de leur patrie, défirent de voir à la tête de la marine un miniftre qui poffede une grandeur d'ame capable de goûter & d'approuver un pa reil plan; affez de réfolution & d'indépendance pour l'appnyer dans le cabinet; & la fcience néceffaire pour démontrer fes avantages, & en introduire l'exécution. Un tel miniftre feroit res gardé comme le bienfaiteur des officiers & des matelots, le ferviteur zélé de fon fouverain, l'ami du peuple & le fauveur de la marine. Ce ne font pas quelques légers changemens qui pourront remédier efficacement aux défauts effentiels qui fe trouvent dans le fervice de mer : c'est une révifion totale des anciens réglemens, ou plutôt l'institution d'un nouveau code de loix qu'il nous faut pour donner une nouvelle vie, une énergie néceffaire, & une prééminence visible à toute notre marine.

» C'eft pour le fuccès d'un tel événement que l'auteur offre fes voeux les plus ardens: en quoi, comme il n'eft pas guidé par aucun efprit de parti ou de reffentiment, il fe flatte d'être fecondé par tout le fervice, & par tous ceux qui fouhaitent du bien à la marine angloife, & qui font les partifans du bonheur de la Grande Bretagne. <<

1. Il paroît clairement par le flyle & la maniere de cet ouvrage, qu'il n'eft pas la compofition d'un auteur de profeffion : nous nous fommes conféquemment interdits toute difcuffion ou critique

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