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avis, qu'il retrouve le même nom dans l'Arrapachites des Grecs, qui lui fert pour déterminer la pofition de l'ancienne Chaldée. Jufques - là les regles de la probabilité font affez refpectées; mais dans la fuite on eft tenté de croire que l'auteur fe foit laiffé entraîner par l'étymologie des noms un peu plus loin qu'il ne s'étoit d'abord propofé. Il retrouve fes Chaldéens en des régions où nul autre se seroit avifé de les chercher. Sur un paffage d'Etienne de Byzance, qui nous apprend que les Chaldéens avoient d'abord porté le nom de Cephenes, & fur quelques conjectures des plus hardies, M. Ditmar établit, comme une certitude, que les Chaldéens & les anciens Perfes font une même nation. Et bientôt ces peuples font trans formés en Ethiopiens, à caufe de ce Memnon d'Ethiopie qui fortit de Suze pour aller au fecours des Troyens; enfuite de quoi la Paleftine, & particuliérement la ville de Joppe ou Jaffa feroient compris dans l'ancienne Ethiopie ; ce que notre auteur prouve encore par la fable d'Andromede. C'eft dans la même Ethiopie qu'auroit régné Sefoftris, & où l'on trouvera le fleuve Egyptus & le royaume d'Egypte même, fous les noms d'Ephrate & de Babylone; c'eft de-là que Sefoftris & Ofymanduas auroient fait leurs expé ditions guerrieres. La mer érythréenne, felon nc tre auteur, n'eft autre chose que le golfe de Perfe. Les Phéniciens ne feroient venus de l'Arabie en Palestine par la mer rouge, comme Juftinus & d'autres hiftoriens nous l'ont appris, mais du golfe de Perle, en traverfant ou le royaume de Babylone, ou bien l'Arabie déferte & le mont

Seir jufqu'à Joppe, & de- là dans la Phénicie. M. Ditmar croit que l'incurfion d'Amraphel, roi de Sinear, dont il eft fait mention dans le 14e. chapitre de la Genefe, & qu'il regarde comme le même événement dont parle Manethon dans l'hiftoire d'Hykfos, pourroit fort bien avoir rapport à cette tranfmigration. On ne peut s'empêcher de regarder ce parallele entre l'écriture fainte & la narration de Manethon comme un peu hafardé ; & l'on croit pouvoir avancer fans bleffer la vérité, que l'ouvrage de M. Ditmar auroit été beaucoup plus utile, s'il s'étoit épargné la peine de tant de conjectures favantes. D'ailleurs la lecture en eft affez curieufe, & l'on ne peut qu'admirer la vafte érudition qu'il a fallu pour ramaffer les matériaux de tant de paradoxes hifforiques,

(Oberd, allg. litter. zeitung)

A view of the naval force, &c. Confidérations fur la fece navale de la Grande-Bretagne, fur fon état actuel, fur le bois de charpente, la conftruction des vaiffeaux, les ports & les havres de ce royaume; fur les ordonnances qui regardent les officiers & les matelots de chaque département, comparés avec ceux des autres puiffances européennes, avec des réflexions, & les plans les plus propres pour perfectionner le fervice de mer; par un offieier d'un rang fupérieur. In-8vo. 5 fh. broché. Sewel. Londres, 1791.

TOUTES

OUTES les fois que des perfonnes, distinguées. dans leur profeffion, par leur rang & leur fortune, & poffédant d'ailleurs un efprit d'indépendance, daignent communiquer au public les fruits de leurs connoiffances & d'une expérience fouvent achetée au fervice de leur patrie, nous fentons vivement la reconnoiffance que leur conduite nous inspire. L'auteur de ce traité, fur un sujet qui intéreffe particuliérement les Anglois, comme une grande nation maritime & commerçante, femble n'avoir en vue que l'avantage de fon pays. I nous informe, dans une très courte préface, qu'il avoit été induit à faire ces obfervations, par la néceffité qu'il avoit trouvée dans la derniere guerre, que nos départemens maritimes travaillaffent davantage à augmenter notre force navale il ajoute, que fi fon livre fait naître.

quelque nouvel effort dans un fujet d'une fi grande utilité nationale, il aura comblé fes vœux & rempli l'objet qui lui a fait prendre la plume.

Son ouvrage eft dédié à S. A. R. le duc de Clarence, & contient douze chapitres, fuivis d'un appendix. Nous allons en donner une analyse. › CHAP. I. Traité des domaines de la Grande-Bre tagne, de fes revenus, & de fes refources.

CHAP. II. Etat de la flotte royale pendant la derniere guerre. Marine des puiffances étrangeres.

nons.

A la fin de la guerre en 1783, notre flotte confiftoit en,145 vaiffeaux de 100 jufqu'à 50 caLa France en comptoit 83.- L'Espagne 74. — La Hollande de 40 à 50 vaiffeaux à deux ponts.- La Ruffie 63 vaiffeaux armés, dont 37 étoient de ligne. Le Danemarck 31 vaiffeaux de ligne. La Suede 26 à 28. - Le Portugal

13 à 15.

CHAP. III. Des différens bureaux de marine, avec les réglemens qui ont lieu dans ceux des puissances étrangeres.

L'inftitution d'une académie maritime, fortement recommandée pour l'éducation de la jeuneffe, deftinée au fervice de mer. Les François font en poffeffion d'un établiffement admirable en ce genre.Si notre gouvernenient ne fe prête pas à cette idée, nous ofons efpérer que la fociété, qui vient de s'ériger récemment pour l'encouragement de l'architecture navale, travaillera à faire réaffir un plan d'une telle conféquence pour le bonheur national.

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CHAP. IV. De la conftruction des vaisseaux de guerre, & des autres navires.

Nos conftructeurs de vaiffeaux ont peu de théorie auffi les meilleurs ouvrages que nous poffédons fur ces matieres, font généralement compofés par des étrangers. L'auteur paffe en revue les défauts qui fe trouvent le plus communément dans nos vaiffeaux. Si, afin d'être

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toujours préparé à entrer en guerre, on a des objections à faire contre la conftruction & l'armement d'un grand nombre de vaiffeaux, l'au teur propofe dans ce cas, ou d'en avoir plufieurs fur les chantiers toujours couverts, comme à Venife; où d'en avoir la charpente, &c. arran gée, coupée, numérotée, & difpofée de façon à être toujours prête. On condamne ici la coutume pernicieuse, connue dans nos chantiers, fous le nom de droit de copeaux. On prétend que la perte, occafionnée par ce dégât, monte à ce qui fuffiroit pour bâtir une chaloupe de guerre par jour.

CHAP. V. Sur les quais & les chantiers.

On recommande la conftruétion de magafins propres à recevoir les agrêts des vaiffeaux de guerre, où les chofes néceffaires à chaque navire feroient dépofées féparément, numérotées & marquées de maniere à être trouvées dans le moment qu'on en auroit besoin. L'auteur fe plaint que les vieux vaiffeaux font condamnés trop légèrement. On réclame de nouveaux réglemens pour remédier à cet inconvénient, de même qu'à plufieurs autres, dont on fe plaint, dans les chantiers publics.

CHAP. VI. Maniere de former l'équipage d'un vaiffeau.

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