réglés qui mériteront leur avancement, conformément à la Conftitution militaire.

X VIII.

Ce fera au tour ou au mérite, que feront pris les Officiers d'école; mais, lorfqu'on voudra avancer de préférence un fujet, fous prétexte du mérite, ce ne pourra être qu'après l'examen des qualités morales des fujets, & après des concours en Mathématiques, ou en faifant commander; & alors la place fera adjugée par un Confeil, préfidé par des Officiers vétérans, dans lequel entreront les Volontaires & les Officiers d'école. La même chofe fe pratiquera lorfqu'un Officier d'école devra paffer à un Regiment. Les fujets feront défignés au Roi qui nommera fur trois fujets, d'après les mémoires.

X I X.

Les places de premier Page du Roi & de la Reine ne devant être cenfées données qu'aux plus méritans; ceux qui les auront occupées, le temps ordinaire, pourront être placés, en qualité d'Officiers, dans les Régimens réglés que bon femblera à Leurs Majeftés; mais tous les autres Pages devront commencer leur fervice, en s'attachant aux Efcouades des Volontaires des Compagnies des Milices; il en fera de même de ceux qui auront été élevés dans les Ecoles militaires: ceux-là feuls feront exempts de cette route, qui feront en état d'être reçus, d'après les examens dans les Corps royaux du Génie & Artillerie & Marine.

X X.

Les Pages qui, après l'âge de 16 ans, refteront encore à ce fervice, pourront, en même temps, être ag

grégés à quelques-unes des Efcouades des Volontaires, pour prendre, au tour ou au mérite, les places d'Officiers d'école; mais ils ne pourront occuper ce grade qu'en quittant les Pages.

X X I.

La moitié des Volontaires & des Officiers d'école fera toujours de fervice, en temps de paix, dans des Régi-mens réglés, avec la paie de fimple Soldat pour les Volontaires, & avec celle de leur grade pour les Offi

ciers d'école. Les Volontaires feront nombre dans les contrôles des revues, comme Soldats.

XXII.

Indépendamment des Volontaires attachés à chaque Compagnie auxiliaire, il en fera créé un Corps particulier, compofé de 400, qui feront toujours raffemblés, fous le nom de Volontaires du Roi ou Corps d'émulation. Ce Corps fera commandé par quatre Officiers fupérieurs, ayant fervi dans l'Infanterie, la Cavalerie, le Génie & l'Artillerie, & par un Etat-major formé des Volontaires de ce Corps, qui parviendront par concours à ces places de grade en grade, jufqu'à celui de Co

lonel.

XXIII.

Les places de Volontaires de ce Corps feront à la nomination du Roi, & réfervées aux enfans de ceux qui auront rendu des fervices effentiels à la Patrie. Toutes celles au-deffus de fimple Volontaire ne fe donneront qu'au concours, en raifon de la fageffe, des autres qualités morales & de l'inftruction. Les Volontaires parviendront dans ce Corps au grade d'Appointé, fucceffivement à ceux de Caporal, Sergent, jufqu'à celui de Colonel, en concourant pour chaque grade, toute faveur ceffant dans ce Corps.

X XI V.

Le premier Lieutenant de ce Corps aura droit de concouriraux places de Capitaine dans tous les Régimens de ligne, & le premier Capitaine & Officier fupérieur à celles de Lieutenans-Colonels & de Colonels. Sa Majefté aura à cet effet la nomination d'une place fur deux, dans la Cavalerie & les Dragons; d'une fur quatre, dans l'Infanterie, pour le grade de Capitaine; d'une place fur trois, au grade de Lieutenant-Colonel, & de deux fur trois, pour celui des Colonels, en faveur de fes Volontaires qui toutefois feront encore obligés de concourir avec ceux qui auroient droit d'y prétendre, en raifon du tour ou du mérite.

X X V.

L'inftruction que les Volontaires du Roi feront à portée de recevoir dans ce Corps, pouvant les rendre utiles, en temps de guerre, dans les Etats-majors de l'Armée, & les mettre en état d'y remplacer les Ingénieurs géographes. On y choifira des Officiers, tant pour l'Etat-major que pour commander, conjointement avec les Officiers des. Régimens de ligne, les Corps & les Compagnies qu'on formera de la partie des Milices auxiliaires, qui ne seroit point incorporée dans les Régimens de ligne. A la paix, en rentrant dans le Corps, ils y conferveront les grades que leurs fervices leur auront valu, pour prétendre aux premières places vacantes dans les Régimens réglés, mais toujours au concours.

X X V I.

Ceux des Volontaires du Roi qui, au concours d'inf-, truction, auront fuccombé & qui auront été obligés de laiffer paffer devant eux fucceffivement quatre de leurs camarades moins anciens, ne feront plus admis à con

le

courir; mais ils iront prendre rang dans les Officiers. d'école de leur arrondiffement, pourva toutefois que retard de leur avancement dans ce Corps d'émulation, ne foit pas provenu du défaut de conduite, mais de celui de science.

XX VI I.

Le corps des Volontaires devant s'exercer à pied & à cheval, il y aura, à cet effet, un cheval de deux en deux, qui fera fourni & entretenu par la bourfe commune, dont va être parlé.

XXVIΙΙ.

Il fera fait, pour toute efpèce de frais, même de logement de ce corps, un fonds annuel de 400 mille 1., fur lequel fera d'abord prélevée la fomme de 73 mille liv. pour les quatre commandans vétérans; le furplus fournira à toutes les dépenfes, même à celles de l'entretien & remonte des chevaux. Les différens Officiers, éleves du corps, y compris même le Colonel, feront la dépense en commun; la diftinction des Officiers devant confifter dans l'honneur de commander leurs frères d'armes & dans les marques de leurs grades qu'ils porteront fur leurs haBits, le plus ou moins d'appointemens ne devant point avoir lieu dans une école qui fera cenfée faite pour former des modèles d'Officiers-Généraux des plus inftruits & fages.

X X I X.

Il ne pourra y avoir plus de cinq domeftiques par compagnie des Volontaires du Roi, en y comprenant même ceux d'écurie & de cuifine; le Colonel feul pourra avoir un domestique aux dépens de la bourfe commune, les deux Lieutenans-Colonels, un entre deux, & les Capitaines, un de trois en trois. Les Compagnies feront de cinquante Volontaires ou Officiers.

X X X.

Il fera attaché, pendant la paix, à chaque efcouade

de compagnie de milice, un foldat ayant fervi deux congés & étant à fon troisième, avec la moitié de fa paye l'autre moitié devant refter au régiment pour en accroître la maffe. Comme ces places feront des récompenfes, quoiqu'elles préfentent en même tems une économie, puifque ceux qui les obtiendront ne coûteront que la moitié de ce qu'ils coûteroient dans leurs régimens, elles ne feront accordées qu'aux bons fujets qui, en tems de paix, voudront avoir de longs congés. Ces demi-vétérans exerceront les miliciens conjointement avec les vétérans, qu'ils fuppléeront quand ils feront caducs ou malades ; après trente-deux ans de fervice, ils auront droit aux vétérances.

X X X I.

Les Milices Nationales ne marcheront à la guerre ni par compagnie, ni par bataillon, fection, &c. mais par détachement de dix hommes par compagnie, plus ou moins; de forte qu'à chaque détachement une fection fournira deux cent hommes, ou plus ou moins, pour être incorporés dans les régimens réglés, ou, fi on le veut, former des corps particuliers. Cet ordre de faire ainfi marcher ces troupes paroiffant à l'Affemblée devoir préfenter plufieurs avantages, parmi lefquels te trouveront ceux infiniment intéreffans d'en répartir les levées plus également, lorfqu'on ne devra en faire marcher que quelque partie, & fur-tout rendre moins fenfible à chaque canton, les pertes réfultantes des combats, en raifon de ce qu'elles tomberont fur des corps, compofés d'hommes réunis de divers lieux plus épars. Deux fections fourniront 400 hommes, &c.

X X X I I.

L'ufage où l'on a été jufqu'ici, à la fin des guerres, de licencier une partie des foldats, ayant été vicieux, en ce que la plupart de ceux qu'on renvoyoit ne fachant