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FRANÇOIS XAVIER DE FELLER

Né à Bruxelles le 18 Joust 1735.

Mort à Ratisbonne le 23 Mai 1802.

AU

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE

DE L'ABBÉ F. X. DE FELLER;

FORMANT LA SUITE

DE LA NOUVELLE ÉDITION,

REVUE ET CORRIGÉE SUR LA TROISIÈME, ET AUGMENTÉE DE QUATRE VOLUMES.

Convenientia cuique. HOR. Art poet.

TOME PREMIER.

STANFORD LIBRARY

A PARIS,

A LA LIBRAIRIE DE LA SOCIÉTé typographique,

Chez MÉQUIGNON FILS AÎNÉ, rue Saint-Severin;

A LYON,

Chez MM. GUYOT FRÈRES, Libraires, rue Mercière.

1819.

301523

NOTICE

DE FELLER.

SUR LEN

FRANÇOIS

RANÇOIS DE FELLER naquit à Bruxelles, le 18 août 1735. Il eut pour père Dominique de Feller, secrétaire des lettres du gouvernement des Pays-Bas, qui, peu de temps après la naissance de François, fut anobli par l'impératrice MarieThérèse, pour ses services, et devint haut-officier de la ville et prevôté d'Arlon, dans la partie autrichienne du duché de Luxembourg. Dominique de Feller avait une propriété considérable, avec un château, à Autel, village non éloigné d'Arlon, où il faisait ordinairement sa résidence, et où il mourut. La mère de François de Feller se nommait MarieCatherine Gerber. Elle était fille de Jean Gerber, conseiller aulique sous l'empereur Charles VI, et alors intendant des biens domaniaux de la maison d'Autriche, à Luxembourg. C'est chez Jean Gerber, son aïeul maternel, domicilié dans cette ville, que le jeune Feller fut placé dès ses premiers ans pour y être élevé. Il y avait à Luxembourg un college de jésuites: il fut confié à ces Pères, et suivit les classes qu'ils dirigeaient. La surveillance, même un peu sévère, de son grand-père, et les soins de ses maîtres, lui firent employer fructuensement des années dont la légèreté de l'âge empêche quelquefois qu'on ne sente le prix, et desquelles trop souvent s'empare l'amour de la dissipation et du plaisir. Feller, dans un âge plus avancé, reconnaissait combien il devait à ces circonsfances heureuses, qui lui avaient, de bonne heure, fait prendre l'habitude du travail, que peut-être il n'aurait pas contractée, disait-il, s'il n'y avait pas été un peu contraint. Il en était résulté pour lui un double avantage. Son application avait eu les plus heureux résultats, et il était devenu un des meilleurs écoliers du collège de Luxembourg : il avait dans toutes ses classes obtenu des succès qui lui avaient valu les distinctions les plus flatteuses. I. SUPPL.

A

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Son aïeul mourut en 1751. Feller était dans sa 17 année, il fut sensible à cette perte, et jamais il n'oublia ce bon parent. N'y ayant plus de raison pour qu'il demeurât à Luxembourg, on l'envoya à Reims, au pensionnat des jésuites, faire son cours de philosophie. Il parcourut cette nouvelle carrière avec la même distinction, et soutint des thèses où il fut fort applaudi. La physique faisait partie de ce cours; il l'étudia avec soin, sentit que les sciences exactes étaient nécessaires pour y réussir, s'y appliqua, et prit beaucoup de goût pour elles; ce qui lui donna occasion de les cultiver par la suite. Pressé de prendre un état à l'âge de dix-neuf ans, il ne resta pas long-temps indécis. Elevé dans la piété, naturellement porté à la dévotion, occupé, depuis son enfance, d'études qui lui avaient plu, il crut trouver de quoi satisfaire ce double penchant dans l'institut des jésuites, qui réunissait l'exercice des vertus religieuses à l'amour et à la culture des lettres. Il l'embrassa, et entra, vers la fin de septembre 1754, au noviciat de la Société, à Tournay. C'est alors qu'il ajouta à son prénom celui de Xavier, en l'honneur du saint de ce nom, l'un des ornemens de la Compagnie dans laquelle il entrait; mais Dieu le soumit à une rude épreuve. Pendant la première année de sa probation, il lui survint une telle faiblesse d'yeux, que souvent il en perdait presque totalement l'usage. Il savait que c'était un obstacle à son admission définitive. D'abord il essaya de cacher ce mal qui n'offrait rien d'extérieur; mais il sentit qu'il serait difficile de le dérober long-temps à la connaissance de ses compagnons de noviciat et même de ses supérieurs. La crainte d'être exclu d'un état auquel il se croyait appelé, et qui lui plaisait, le mettait dans une perplexité qui lui ôtait tout repos. Au lieu de recourir aux remèdes humains, ce qui n'aurait servi qu'à faire connaître sa maladie, il s'adressa à Dieu avec ferveur, et le supplia de lever l'obstacle qui pouvait contrarier sa vocation. Il fut écouté de celui qui a dit: Demandez, et vous recevrez. Il éprouva d'abord un peu de soulagement, et bientôt les symptômes qui l'inquiétaient disparurent. Sa vue s'affermit, il la conserva bonne, et même dans sa vieillesse il put lire les caractères les plus déliés sans fatigue '.

I

Dans l'article FELLER de la Biographie universelle, ce fait est raconté autrement. « Feller, y est-il dit, admis au noviciat, se livra à la lecture avec une ardeur qui faillit à lui coûter la vue; cependant les remèdes qu'on lui prescrivit, et le régime auquel il fut obligé de se soumettre, furent tellement efficaces, qu'il ne ressentit plus de maux d'yeux, etc. » Tout cela roule sur une fausse supposition. Il était

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