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point je suis malheureux à la nouvelle d'un injuste attentat contre les fortunes, ou d'un acte de violence contre les personnes, peut-être il m'épargneroit cette douloureuse amertume!

:

Je ne puis vous entretenir des grands intérêts de l'état, sans vous presser de vous occuper, d'une maniere instante & définitive, de tout ce qui tient au rétablissement de l'ordre dans les finances, à la tranquillité de la multitude innomcrable de citoyens qui sont unis par quelque lien à la fortune publique. Il est tems d'appaiser toutes les inquiétudes; il est tems de rendre à ce royaume la force de crédit à laquelle il a droit de prétendre. Vous ne pouvez pas tout entreprendre à la fois aussi je vous invite à réserver pour d'autres tems une partie des biens dont la réunion de vos lumieres vous présente le tableau; mais quand vous aurez ajouté à ce que vous avez déjà fait, un plan sage & raisonnable pour l'exercice de la justice, quand vous aurez assuré les bases d'un équilibre parfait entre les revenus & les dépenses de l'état ; enfin, quand vous aurez achevé l'ouvrage de la constitution, vous aurez acquis de grands droits à la reconnoissance publique; &, dans la continuation successive des assemblées nationales, continuation fondée dorénavant sur cette constitution même, il n'y aura

plus qu'à ajouter d'année en année de nouveaux moyens de prospérité à tous ceux que vous avez déja préparés. Puisse cette journée, où votre monarque vient s'unir à vous de la maniere la plus franche & la plus intime, être une époque mémorable dans l'histoire de cet empire! Elle le sera, je l'espere, si mes vœux ardens, si mes instantes exhortations peuvent être un signal de paix & de rapprochement entre vous. Que ceux qui s'éloigneroient encore d'un esprit de concorde, devenu si nésessaire, me fassent le sacrifice de tous les souvenirs qui les affligent, je les paierai par ma reconnoissance & mon affection. Ne professons tous, à compter de ce jour, ne professons tous, je vous en donne l'exemple, qu'une seule opinion, qu'un seul intérêt, qu'une seule volonté, l'attachement à la constitution nouvelle

desir ardent de la paix, du bonheur & de la périté de la France.

& le

pros

De l'Imprimerie du RÉDACTEUR, au coin de la rue Fromentéau, place du Palais-Royal.

ASSEMBLEE NATIONALE

PERMANENT E.

Séance du 18 février 1790.

LES procès-verbaux des séances du mardi ont été lus par M. Guillotin. Il s'est élevé quelques réclamations ; à l'article second, le maire de Ro mans, après ces mots : dans toutes les démarcations fixées entre les départemens & les districts il vouloit insérer cette clause: lorsqu'il n'y a d'exprimé aucune exception particuliere. La question préalable a été invoquée & admise sur cette disposition A l'article IV, au lieu de dire subsisteront jusqu'à la nouvelle & prochaine législation de ce pouvoir, (judiciaire ) il faut lire jusqu'à ce que l'assemblée nationale y ait, autrement pourvu. Dans le procès-verbal de mardi soir, on a fait radier un décret porté d'après une motion, dont l'esprit d'économie alloit jusqu'à défendre de faire du feu dans les bureaux.

L'assemblée a rejetté cette motion comme une petitesse, & n'a pas voulu que son verbal en fit mention. Le prince de Beauvau a eu une place honorable dans le verbal de mardi soir, & a été singulierement applaudi pour avoir renoncé, en Tome VIII. No. 26.

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faveur de la nation, à toutes ses prétentions sur les biens des Augustins d'Angers.

M. de Castellane a fait lecture du procès-verbal de mercredi; il n'y a point eu de réclamations : seulement le député, qui le premier avoit renouvellé le serment du 20 juin, a demandé à être autorisé à signer le verbal d'aujourd'hui. L'assemblée, regardant cette opération comme une suite de la fameuse séance du jeu de peaume, a consenti à cette pétition ; & tous ceux qui qui n'ont pas juré alors peuvent en faire autant.

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M. Guillotin a fait observer les inconvéniens qu'entraînoit après soi la derniere phrase du décret fendu mardi soir, relativement à l'autorisation des comités pour sé faire représenter jusques aux minâtes mêmes des pieces dont ils pourroient avoir besoin; c'est qu'aucun comité n'avoit de greffe efi regle, que les membres étoient changés tous les mois, & que les greffiers, tant des chambres des comptes, que de la cour des aides & autres pourroient, s'ils avoient intérêt à le faire, soustraire certaines pieces sur des récipiscés revêtus de faux seings. Ces raisons ont parues tranchantes, & l'assemblée s'est déterminée à supprimer la derniere phrase de son décret, qui autorisoit les comités à se faire remettre les minutes des greffes. Un membre du comité dès finances vouloit laisser

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