Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, Volume 9

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chez J.-L. Pellet, imprimeur, 1781 - America
 

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Popular passages

Page 140 - L'art de maintenir l'autorité eft un art délicat qui demande plus de circonfpecHon qu'on ne penfe. Ceux qui gouvernent font trop accoutumés peut-être à méprifer les hommes. Ils les regardent trop comme des efclaves courbés par la nature, tandis qu'ils ne le font que par l'habitude. Si vous les chargez d'un nouveau poids, prenez garde qu'ils ne fe redreflent avec fureur.
Page 141 - Dès que le moment de ce réveil terrible fera venu •, dès qu'ils auront penfé qu'ils ne font pas faits pour leurs chefs , mais que leurs chefs font faits pour eux •, dès qu'une fois ils auront pu fe rapprocher , s'entendre & prononcer d'une voix unanime : Nous ne voulons pas de cette loi...
Page 37 - Mais les meilleurs tabacs du globe croiflent dans le nord de l'Amérique-, & dans cette partie du Nouveau-Monde, il faut mettre au fécond rang ceux qu'on récolte dans le Maryland. Cependant ils n'ont pas le même degré de perfection dans toute l'étendue de la province. Les...
Page 63 - Avec le temps , la province parvint à fournira l'Europe des cuirs, un peu de cire, quelques fourrures, dix ou douze millions pefant d'un tabac inférieur -, & aux Indes Occidentales , beaucoup de cochon falé, beaucoup de maïs, beaucoup de légumes fées, une petite quantité de mauvaifes farines , & plufieurs objets de moindre importance. Cependant, les exportations de la colonie ne paffoient pas douze ou quinze cents mille livres.
Page 129 - En vain quelques écrivains modernes ont voulu , par des fophifmes , établir un traité de paix entre ces deux conditions. Par-tout les riches voudront obtenir beaucoup du pauvre à peu de frais : par-tout le pauvre voudra mettre fon travail à haut prix-, & le riche fera toujours la loi, dans ce marché trop inégal.
Page 121 - On se rapproche, on se rassemble ; on mène enfin dans les colonies cette vie champêtre, qui fut la première destination de l'homme, la plus convenable à la santé, à la fécondité. On y jouit peut-être de tout le bonheur compatible avec la fragilité de la condition humaine. On n'y voit pas ces grâces, ces talens, ces jouissances recherchées, dont l'apprêt et les frais usent et fatiguent tous les ressorts de l'âme amènent les vapeurs de la mélancolie après les soupirs de la volupté...
Page 152 - Ce ne font plus quelques particuliers qui oppofent une réfiftance opiniâtre à des maîtres impérieux. C'eft la lutte d'un corps contre un autre corps, du congrès de l'Amérique contre le parlement d'Angleterre, d'une nation contre une nation. Les réfolutions prifes de part & d'autre échauffent de plus en plus les efprits. L'animofité augmente. Tout efpoir de conciliation s'évanouit. Des deux côtés on aiguife le glaive. La GrandeBretagne envoie des troupes dans le NouveauMonde. Cet autre...
Page 237 - Craignez l'affluence de l'or qui apporte avec le luxe la corruption des mœurs, le mépris des loix-, craignez une trop inégale répartition des...
Page 235 - Mais le fol s'y eft fi rapidement détérioré , que l'acre qui donnoit autrefois jufqu'à foixante bomeaux de froment, n'en produit plus vingt que fort rarement. Quoique les campagnes du Maryland & de la Virginie foient fort fupérieures à toutes les autres , elles ne peuvent être regardées comme très-fertiles. Les anciennes plantations ne rendent que le tiers du tabac qu'on y récoltoit autrefois. Il n'eft pas pofïïble d'en former beaucoup de nouvelles -, & les cultivateurs ont été réduits...
Page 133 - Il y eut des- hommes aiïez courageux pour défendre la caufe des colons. Ils dirent que le travail des champs n'occupant pas les habitans toute l'année , ce feroit une tyrannie que de les obliger à perdre dans l'inaction le temps que la terre ne leur demandoit pas ; que...

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