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missions des marchands; mais Valentin fit, à la porte des spectacles, de fatales connaissances qui l'engagèrent et le déterminèrent à abandonner son frère, trop probe et trop loyal pour lui. N'avons-nous pas vu , Messieurs, des mères dénaturées abandonner ainsi deux, trois enfants pour gagner plus aisément leur vie ?

Le pauvre Etienne s'était endormi sur un banc du Palais-Royal, lorsqu'il fut arrêté comme vagabond. Il éprouva une grande docleur, surtout d'être séparé de son frère. Dans la maison où il fut renfermé se trouvait un digne aumônier, dont l'auteur a connu le modèle, et dont le pasteur que nous avons le bonheur de posséder au milieu de nous nous révèle les précieuses qualités. L'abbé Dumesnil reconnut promptement l'excellent cour du charmant enfant que sa malheureuse position avait conduit auprès de lui; il en devint l'ami, obtint sa sortie, et le plaça chez un horloger, où Etienne entra comme apprenti.

Cependant, les mauvaises compagnies avaient perdu Valentin, qui allait passer en jugement, et avait été envoyé dans la même maison de correction où son frère était détenu.

L'auteur raconte avec entrainement l'entrevue

des deux frères, la joie du bon Etienne et la honte de Valentin. Etienne, sorti de la maison, apportait à son frère du pain, des fruits, el làchait d'améliorer sa position. Le jour où Valentin devait comparaître devant ses juges, l'abbé Dumesnil, qui avait été touché d'une apparente conversion , le réclama au nom d'un oncle des deux frères. Valentin était entré coupable et menteur dans la maison de correction, oủ, à cette époque, tous les détenus, de tous les âges, étaient confondus; il en sortit perverti et hypocrite.

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Le bon abbé Dumesnil avait remis aux deur enfants un petit trousseau, l'argent envoyé par l'oncle, en y joignant le produit de quelques économies, et les avait bénis. L'oncle n'avait consenti à quelques sacrifices qu'à la condition formelle que ses neveux reviendraient au pays. Valentin avait d'avance arrêté un projet infàme qu'il exécuta, pendant la nuit; arrivés à Dijon, ces enfants choisirent un petit logement, et là, à son réveil, Étienne, qui avait dormi du sommeil dur de l'enfant vertueux, ouvrit les yeux bien tard et trop tôt encore, car le plus grand malheur allait lui être révélé; son frère enlevant leur petit trésor avait disparu!!...

Étienne revient à Paris, est accueilli avec effusion par l'excellent abbé Dumesnil et par le maitre qui lui avait donné les premières notions de son art. Il entre chez le fameux horloger M. Bréguet, et plus tard il devient lui-inême acquéreur d'un établissement. Au milieu de sa prospérité commerciale bien méritée, jamais son cæur n'avait oublié son cher Valentin qu'il aimait toujours. Valentin, au contraire, avait subi les fatales conséquences de sa mauvaise conduite. C'est de Poissy où il avait été renfermé pour cinq années qu'Étienne apprit qu'il existait. Mais là le repentir avait enfin !ouché ce coeur si jeune encore; il n'avait

pas atteint sa vingt-unième année. Étienne court à Poissy auprès de ce frère qui l'avait quitté, abandonné, volé, et le serre dans ses bras comme le meilleur, le seul ami qui lui restât sur la terre. L'abbé Dumesnil était mort, et jamais, d'ailleurs, dans le cæur d'Étienne, le respect filial qu'il portait à ce digne prêtre n'avait diminué son attachement pour Valentin. Vos larmes couleront, Messieurs, lorsque vous lirez ce chapitre XV qui nous a vivement attendri; quelle impression ne devra-til

pas produire sur l'esprit de nos jeunes lecteurs!

Étienne obtient la grâce de Valentin, le con

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duit chez lui, en fait son premier ouvrier , lui donne toute sa confiance. Il veut prouver à tous qu'aucun mal moral n'est sans remède, et que la nature humaine même sous le poids d'un tort grave, doit se relever et le peut toujours.

Valentin répondant à l'honorable protection de son frère, à force de travail, de persévérance et de bonne conduite, finit pas refaire complé- . tement sa réputation.

L'analyse à laquelle je viens de me livrer devait être bien sèche; elle l'a été, Messieurs; mais elle avait un but, c'était de justifier le jugement de votre Commission et de prouver que l'auteur d'Étienne et Valentin avait compris le veu de la Société et s'était renfermé dans le cercle étroit que la nécessité de l'ouvrage lui avait tracé.

L'auteur a déjà obtenu plus d'un succès littéraire; mademoiselle Ulliac Trémadeure mérite notre reconnaissance pour avoir consacré ses veilles à doter notre Société d'un livre tout à la fois instructif, moral et attachant.

COMPTE DES FINANCES DE LA SOCIÉTÉ,

PAR M. TERNAUX.

MESSIEURS,

Chargé par votre comité des finances de constater l'état de situation de notre caisse, je viens vous exposer en peu de mots la position financière de la Société.

RECETTE.

La Société à reçu :

600 » 200 >>

De S. M. le Roi , pour deux années...
De S. M. la Reine.....
Allocation de M. le Ministre de l'intérieur

(1836)..
Allocation du conseil municipal de la ville

3,000 »

de Paris (1836)........ Allocation de l'Adininistration des Hospi

ces de Paris (1836). ....... Indemnité accordée par M. le Ministre de l'in

3,000 »

2,000 »

A reporter,

ro 8,800 »

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