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ÉTAT

DE

L’INSTRUCTION PRIMAIRE

DANS

LE ROYAUME DE PRUSSE

A LA FIN DE L'ANNÉE 1831,

PAR M. V. COUSIN.

MEMBRE DU CONSEIL ROYAL DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.

(Supplément au Rapport sur l'instruction publique en Prusse.)

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L'instruction primaire est trop avancée en Prusse pour qu'il soit nécessaire d'en faire des relevés très fréquens. Les deux derniers que le gouvernement ait publiés sont séparés par six ans d'intervalle. Le premier est de 1819, le second de 1825. J'ai fait connaître ailleurs les résultats de ces deux importans travaux (1). On vient de faire tout récemment à Berlin un travail semblable qui donne l'état de l'instruction primaire en Prusse à la fin de l'année 1831, le nombre des écoles, celui des enfans qui les fréquentent, et des maîtres qui y sont employés. Ce document n'a pas encore été

(1) Rapport, etc., page 263 à 29

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rendu public; je le dois à la bienveillance de M. le baron d’Altenstein, ministre de l'Instruction publique et des Cultes.

Les chiffres ne sont que des faits généralisés. Il faut donc commencer, avant de les employer, par se rendre un compte scrupuleux des faits que les chiffres représentent, et rechercher si ces faits sont certains. Or, ici toutes les garanties d'exactitude surabondent.

Comme la loi prussienne fait un devoir légal aux parens d'envoyer leurs enfans aux écoles à moins qu'ils ne prouvent qu'ils leur font donner à la maison une instruction suffisante , dans toute commune le comité proposé à l'exécution de la loi en matière d'instruction primaire (Schulvorstand), dresse chaque année sur les registres de l'état civil la liste des enfans qui ont l'âge et par conséquent l'obligation d'aller à l'école. Le maître constate leur présence ou leur absence; dresse à son tour une liste de présence qui doit être conforme à la liste légale, fournie par le comité. Il est tenu de représenter deux fois par mois cette liste de présence au comité, lequel prend toutes les mesures nécessaires pour procurer l'exécution de la loi , et est lui-même obligé de représenter cette liste, certifiée exacte, à l'inspecteur d'arrondissement pour l'instruction primaire (Kreis-Schul-Inspector). Celui-ci, après une vérification sérieuse, pour justifier que la loi est exécutée dans son cercle d'inspection, représente cette liste visée par lui au conseiller de département chargé dans l'administration départementale de tout ce qui regarde l'intruction publique (Schulrath). L'administration départementale est également obligée de faire les justifications nécessaires devant la partic de l'autorité provin

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eiale chargée de la haute surveillance des écoles dans toute l'étendue de la province (Schul-Collegium). Enfin l'autorité provinciale doit compte de tout cela à l'autorité centrale ministérielle. Au sein du ministère est un bureau spécial de statistique, chargé uniquement de la vérification générale et de la généralisation de tous les documens fournis par les autorités publiques à tous les degrés de la hiérarchie. La direction de ce bureau est confiée à un membre distingué de l'académie des sciences de Berlin, M. Hoffmann. C'est de ce bureau que sort le dernier travail pour être présenté avec toutes les pièces justificatives au Ministre qui le rend public. On peut donc avoir toute confiance en des chiffres obtenus de cette manière et qui reposent en dernière analyse sur les listes légales des enfans en âge d'aller à l'école , et sur les listes de présence effective, controlées par des autorités diverses. Je joins ici, n" 1 et 2 , un modèle de ces deux espèces de listes qui sont les mêmes pour toutes les écoles de la monarchie. Remarquez que

les listes de présence étant vérifiées deux fois par mois, ne justifient pas seulement de la présence des enfans au commencement de l'année, mais de leur assiduité

pendant l'année entière. Ainsi il n'y a point là de fauxsemblans, de listes fictives. On sait avec certitude le nombre de jours où un enfant dans toute l'année a manqué à l'école. Le chiffre total des enfans d'une école que le maître adresse au comité communal de cette école est soumis dans la localité même au contrôle immédiat et constant de ce comité et au fréquent contrôle de l'inspecteur primaire de l'arrondissement. La vérité de toute la série des chiffres subsequens repose sur la vérité de ce total primitif, et celle-ci encore une fois a pour garantie le con

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