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HISTORIQUE

D'ACTES,

NEGOCIATIONS, MEMOIRES

E T

TRAITE Z

Depuis la Paix d'UTRECHT jusqu'au Congrès de SOISSONS inclufivement.

Par Mr. ROUSSE T,

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A LAHATE,

Chez HENRI SCHEUR LEER.

M. DCC. XXVIII.

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AVERTISSEMENT

M

TOUCHANT

LE TOME IV.

On intention étoit de composer, ce quatrieme Tome, des Pieces, que je n'ai reçues qu'après coup, & lorfque des perfonnes, avec qui je n'étois pas en liaison, ayant apris par la voix publique, que je travaillois à ce Recueil, me firent la grace grace de me les communiquer : ainfi, quoique chacun des Volumes precedens traine après foi un Suplement, celui-ci auroit fervi de Suplement à fes trois aînez. Je me trouve obligé de changer ce plan, à caufe des fuites non attendues qu'ont eu les Préliminaires; ainfi ce Volume fera divifé en fix parties, qui contiendront, 1. les fuites des Préliminaires, 2. les demêlez des Anglois & des Efpagnols touchant les flottes Britannique. 3. Les demêlez fur l'arrêt du Duc de Ripperda 4. Les Pièces du Congrès de Cambrai. 5. Un Suple

ment

ment aux Acceffions au Traité de Hanovre &6. les Pieces qui concernent l'affaire d'Ooftfrife.

Cet Avertiffement pourroit finir ici ; & il y finiroit fans doute, fi je ne me trouvois obligé de faire l'Apologie des trois premiers Volumes, ou plûtôt la mienne.

*

J'ai vû avec une fatisfaction, que l'on peut s'imaginer, l'avidité avec laquelle on a reçû mon Recueil; mais ce plaifir a été terriblement derangé par l'envie, que certaines perfonnes ont fait paroitre, d'y trou ver quelque endroit cenfurable. C'eft un malheur attaché à ma plume; elle paffe pour trop veridique; ainfi la moindre chofe qui en fort, eft mise à l'examen avec la derniere severité, tant les hommes haiffent la verité toute nue, on veut qu'on ne la prefente que deguifée, ou plutôt cachée fous un voile, fouvent impenetrable à la vûe de la plupart de ceux, à qui il importe de la connoitre. Et lorfque je dis pour ma defenfe, que je n'avance rien que de vrai, on veut me fermer la bouche avec l'impertinent proverbe, Toute verité n'eft pas bonne à dire. Peut-on croire qu'une pareille Maxime fort de la bouche de Creatures raifonnables? Qu'on l'aplique, fi l'on veut, aux veritez morales, j'y confens quoiqu'à mon corps defendant, parce que

l'on

A

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Fon peut objecter que ces fortes de veri tez ne font pas toujours démontrées. Mais qu'on appliqué cétte Maxime à des Faits Hiftoriques, à des faits vraiš de notorieté publique c'eft ce que je ne puis concevoir ni concilier avec un grain de bon fens. Un tel Prince a fait un tel Traité, un tel Prince a écrit une telle Lettre, un tel Prince a éxecuté un tel ordre; & fi je raporte ce Traité, cette Lettre, cet ordre, on me dit que j'ai tort; je demande auffi-tôt fi la chofe n'eft donc pas vraye; & l'on ne me paye d'autre réponfe que d'un Toute verité n'eft pas bonne a

dire.

Je ne trouve rien dans cette replique qui foit fort à la louange des Souverains. Quand on va droitement & rondement en befogne, on ne craint point ce grand jour de la verité, on ne craint point de voir fes actions éclairées. Un Prince, qui fait être Prince, ne fait rien qui puiffe craindre la lumiere ; c'étoit la pensée d'un fameux Politique qui magno imperio proditi, in excelfo atatem agunt, eorum facta cuncti mortales novere; ita in maximâ fortunâ minima licentia eft...

Ainfi attaqué de ce côté-là, j'ai demandé fi j'avois raporté quelques Pieces fauffes, quelques faits inventez à plaifir?

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